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| [Fiction] Le Cirque Madyapno |
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| Unpuis Romancier |
| Mer 14 Juin - 14:10 | |
| Chapitre 11 : Le Renégat, la dernière représentation La diffusion par Féli-télé de l’Hypnose du Directeur avait provoqué un grand bouleversement dans toute la région de Sinnoh. En un jour, la criminalité avait pris de gigantesques proportions. On signalait des meurtres, des cambriolages violents, du terrorisme même un peu partout à travers la région. Les autorités étaient tout simplement débordées. En outre, énormément d’enfants avaient aussi été victimes, mais contrairement aux adultes, ils n’étaient plus que des coquilles vides, au grand désespoir de nombreuses familles. En un mot, c’était la Panique partout.Au Q.G du Clan Distorsion, seuls le Major Bob et Estelle avaient été hypnotisés. Comme tous les autres enfants, Estelle ne bougeait et ne parlait presque plus. Mais le Major Bob avait causé beaucoup de souci. Délaissant Estelle, il était allé ravager le Q.G à la manière de Mackogneur. Heureusement, malgré 5 blessés et beaucoup de dégâts matériels, il avait vite été stoppé net par Arthur Brenslow, l’homme au chapeau melon blanc, et son Migalos. Le Major Bob avait été enfermé dans une sorte de vieille prison, toujours enroulé dans la toile du pokémon araignée, de sorte qu’il ne puisse plus bouger.Le Clan Distorsion était en ébullition. Plusieurs agents avaient été envoyés aider les autorités. Edith et les Stones s’occupaient de superviser le Clan en l’absence d’une Agatha consciente et ronchonne comme à son habitude. Deux agents avaient aussi été envoyés surveiller l’entrée de la Grotte Retour. Henry et Blanche, eux, surveillaient Estelle et s’entrainaient en l’attente d’un nouveau conflit.- Il leur manque toujours un enfant du clan, répétait sans cesse Edith. Ils ne peuvent pas ramener Giratina. Pas encore…* * * La Troupe patientait, cachée dans les confins de la forêt de Jade. Le Directeur était revenu sans souci, annonçant que son opération avait été un véritable succès. Ce soir, la totalité de la Troupe partirait pour la dernière étape. Cependant, à part le Directeur, il semblait qu’aucun autre pokémon ne savait réellement ce qui allait se passer.Depuis la mort de Pingoléon, Xatu fixait le soleil du matin à la tombée de la nuit, se désintéressant de tout le reste.Enfin, alors que le soleil se couchait, le Directeur rassembla toute la Troupe. Il portait à nouveau ses habits de sorte que son visage n’était plus visible comme il l’avait été à la télévision.- Mes amis, c’est aujourd’hui que sonnent les cloches de notre gloire ! Notre objectif est sur le point d’être atteint. Êtes-vous prêts à partir ?Les Pokémon approuvèrent. D’un signe de main, le Directeur donna l’ordre à Alakazam, Psystigri et Xatu de les téléporter. Un instant plus tard, ils étaient devant la grande entrée de la Grotte Retour.Deux membres du Clan leur faisaient face. Ils furent d’abord surpris de les voir mais réagirent rapidement en invoquant Arbok, Altaria, Lucario et Persian. Mais sans attendre les ordres du Directeur, Estom se précipita avec un regard de folie sur Altaria qu’il attrapa par la tête avec sa puissante mâchoire. Le Dragon ne put réagir qu’il était déjà mort et que le Coudlangue était déjà en train de le dévorer. Persian et Lucario furent envoyés l’attaquer, mais le chat fut arrêté dans son élan par pas moins de 5 poignards projetés par Scalproie, déchiquetant son cerveau. Lucario parvint à atteindre Estom avec Vitesse Extrême, mais celui-ci, trop occupé à manger Altaria, ne s’aperçut même pas qu’il avait été touché. Puis Lucario fut soulevé du sol par les pouvoirs psychiques d’Alakazam et Psystigri, qui entreprirent de disloquer ses os uns à uns. Arbok avait rapidement été encerclé par les Mélancolux et, malgré ses tentatives de Morsures, il ne put échapper à la crémation des Feux D’Enfers lancés par les responsables de l’éclairage. Les deux membres du Clans regardaient, impuissants, la mise à mort de leurs compagnons. L’un d’eux eut cependant la lucidité d’esprit de prévenir le Clan en envoyant un SOS par PokéMatos. A peine avait-il envoyé le message qu’un couteau se logeait dans sa boite crânienne, ainsi que pour son collègue.Sans rien ajouter, le Directeur fit signe à la Troupe d’avancer sans se préoccuper des cadavres. Il donna un coup de pied à Estom pour lui faire comprendre qu’il devait lui aussi se mettre en route. Celui-ci abandonna ce qu’il restait d’Altaria mais, dés que le Directeur eut le dos tourné, attrapa avec sa langue le corps d’un des humains. Un petit casse-croûte pour la route.Les Mélancolux avançaient tout devant, afin d’éclairer le passage. La mort des deux gardiens et de leurs quatre Pokémon avait nourri leurs flammes qui procuraient un excellent éclairage. Juste derrière eux, le Directeur leur indiquait le chemin à prendre. Girafarig et Tauros avaient été chargés de tirer une cage dans laquelle se trouvaient cinq enfants. Les deux enfants du Clan, Rosa et Emma, Marie, la fille d’Henry, Hector et un jeune garçon qui avait été récemment enlevé par les quatre Mélancolux. Tous portaient des habits qui faisaient penser à l’époque de la Renaissance. Estom, qui était juste derrière, jetait sans cesse des regards sur eux, en se léchant les babines.Scalproie avançait aux côtés des Clowns et des Acrobates, silencieusement. Il tenait la main de celle qu’il croyait être sa dresseuse, qui n’avait d’ailleurs toujours pas repris conscience. Enfin, fermant la marche, Alakazam et Psystigri. Alors qu’ils étaient déjà bien avancés, Alakazam s’arrêta et jeta un regard en arrière. Il n’avait pas vu Xatu entrer… Celui-ci avait profité de la bataille pour se téléporter dieu sait où.* * * Dés qu’Edith reçu le message des gardiens, elle appela Henry, Blanche, les Stones et les autres membres du Clan alors présents.- La situation est grave ! dit-elle. Le Cirque vient de pénétrer dans la Grotte Retour ! Je pense qu’ils ont aussi tué les gardiens que j’y avais postés, ils ne répondent plus. - Mais il leur manque un enfant du Clan ! s’exclama Blanche. Pourquoi déjà s’y rendre ? - J’avoue que je ne sais pas…, répondit Edith.- Peut-être ne connaissent-ils pas toute la prophétie, se risqua Eden.- Ils ont tenté d’enlever Estelle, intervient Henry. Je pense qu’ils savent qu’il faut un troisième enfant… - Ils ont peut-être quelque chose que nous ignorons, dit Ludwig.- Quoiqu’il en soit, nous devons nous rendre sur place, ne serait-ce que pour les arrêter, dit Edith. Même s’ils ne peuvent accomplir le Rituel, nous tenons là une occasion de mettre fin à cette histoire. Moi-même, Henry, Blanche, Arthur et les Stones allons nous rendre dans la Grotte Retour pour les intercepter. Le reste du Clan reste ici pour surveiller Estelle, il est possible qu’il s’agisse d’un piège pour nous éloigner d’elle et refaire le coup du Mackogneur. Des questions ? Non ? Alors on part dans deux minutes, le temps d’aller chercher vos Pokémon.Tout le monde approuva d’un signe de tête. Les membres non concernés par la visite de la Grotte Retour se dirigèrent tous vers Estelle. Les autres coururent chercher leurs Pokémons. En attrapant ses pokéballs, Henry aperçut le sac du Major Bob. Dedans se trouvaient plusieurs petites bombes à l’effigie de Voltorbe. Seule une, un peu plus grande, ressemblait à un Electrode. Ayant vu les dégâts des petites que le Major hypnotisé avait utilisées, il attrapa cette dernière, juste au cas où…* * * Le groupe se téléporta ainsi avec l’Abra d’Eden devant la Grotte Retour. Devant eux, il y avait un triste spectacle. Le corps disloqué de Lucario devant les restes du repas d’Estom, sans oublier le cadavre encore fumant d’Arbok. Enfin, les couteaux toujours enfoncés dans le crâne, Persian et un des gardiens étaient eux aussi pitoyablement allongés, sans vie. Henry déglutit devant la scène, mais personne ne dit rien. Ils invoquèrent tous leurs Pokémon. Devant, Edith appela Pyrax pour éclairer le chemin, ainsi que Branette et Scorvol. Caninos, Emolga, Elektek, Grodoudou et Cizayox furent ensuite appelés par Henry. Coudlangue et Ecrémeuh du côté de Blanche. Ludwig appela son Crocorible et sa femme, en plus d’Abra, invoqua un Aligatueur. Enfin, le moustachu au chapeau melon fit appel à son fidèle Migalos.- On raconte que la Grotte Retour est un vrai labyrinthe, chuchota-t-il.- Ce n’est pas un problème, dit Edith. Je suis déjà venue avec ma Grand-m… enfin, la Sage. Elle m’a montré le chemin, je devrais pouvoir le retrouver. Suivez-moi. - Edith… regarde … dit Eden en montrant le ciel.Tous regardèrent en haut. La lune était pleine et brillait comme jamais. - La pleine Lune, grogna Henry.- Dépêchons-nous.Eclairés par Pyrax, mais aussi par Caninos, Elektek et Emolga, le groupe s’immisça dans la Grotte Retour. Ils avancèrent un moment, qui parut une éternité pour Henry, avant d’apercevoir une étrange lueur au loin…- On est arrivés ? demanda Blanche.- Presque, oui… mais cette lumière n’est pas normale. - Restons sur nos gardes, grogna Ludwig.Ils firent quelques pas, puis virent enfin le responsable de la lumière. C’était l’un des Mélancolux. Cependant, celui-ci ne semblait pas hostile. Le spectre se contentait de les regarder. Le groupe s’arrêta quelques secondes, puis passa devant lui sans souci. Grodoudou jeta sur lui un regard suspicieux, mais le Pokémon ne lui prêta même pas attention. Un peu plus loin, un second Mélancolux éclairait le chemin, immobile. Le groupe passa à nouveau devant lui sans susciter de réactions ou déclencher un piège.- C’est étrange, dit Henry… Pourquoi ne réagissent-ils pas … ? - Ils sont peut-être hypnotisés eux aussi ? proposa Ludwig.- Non… j’ai plutôt l’impression qu’ils nous montrent le chemin à prendre … dit Blanche.- C’est vraiment pas normal, répéta Edith.A nouveau, ils virent la lumière d’un troisième Mélancolux et passèrent devant sans faire d’histoire.- On y est presque ! assura Edith. Il y aura bientôt une grande salle, dédiée au Rituel. - Il reste un quatrième Mélancolux, je pense, dit Henry.- Je crois qu’il est là, indiqua Arthur Brenslow en montrant du doigt une autre lueur au loin.En effet, il s’agissait bien du quatrième et dernier Mélancolux. Alors qu’ils avançaient en jetant sur le spectre des regards de malaise, le moustachu et son Migalos étouffèrent une exclamation et tombèrent à terre, morts. Scalproie sortit de la pénombre, tenant entre ses doigts plusieurs couteaux. Scorvol, Emolga et Coudlangue se lancèrent directement sur lui. Mais esquivant les attaques en sautant, le lanceur de couteaux projeta ses armes sur ses assaillants. Le Coudlangue de Blanche fut le plus touché et tomba à terre. Un seul couteau suffit à tuer le vaillant Emolga d’Henry. Scorvol aussi fut atteint, mais il fut seulement blessé. Suffisamment cependant pour le mettre hors combat. En voyant tomber leurs Pokémon, Henry et Blanche se précipitèrent sur eux. Scalproie en profita pour leur lancer une nouvelle rafale de poignards. Ils seraient morts tous les deux sans l’intervention de Grodoudou qui dévia les projectiles avec Mégaphone.En apercevant Grodoudou, Scalproie lâcha ses couteaux. Il la regarda d’abord immobile, puis se jeta sur elle et la serra dans ses bras. Mais la Chanteuse le repoussa. Surpris, il commença à lui demander ce qu’il se passait. Mais avant que Grodoudou ne réponde, Crocorible et Cizayox le mirent à terre avec Surpuissance. Avant qu’il ne se ressaisisse, les ombres de Branette s’enroulèrent autour de lui, l’empêchant de bouger.- On l’a eu ! s’écria Edith.- Saleté de Scalproie, rumina Ludwig. Il avait déjà failli me décapiter à Poivressel ! - Qu’est-ce qu’on en fait ? demanda Blanche.- On le prend avec nous pour le moment, dit Henry. Entravé comme il est, ce n’est pas une menace. - Et Arthur et les Pokémon ? demanda Eden en regardant les cadavres.- On a pas de temps à perdre pour le moment, dit Edith. On s’en occupera après.Ils continuèrent donc le chemin. Le dernier Mélancolux n’avait même pas bougé devant le combat pour aider Scalproie. Ce dernier était trainé par Branette derrière le groupe. Grodoudou, restée à l’arrière, jetait des regards désolés sur son ami, qui affichait une expression d’incompréhension. Ils ne marchèrent que quelques mètres avant d’apercevoir une nouvelle lueur.- Ça vient de la salle du Rituel, dit Edith. On est arrivés… - C’est maintenant que tout se joue, dit Henry.- Oui, chuchota Blanche.La Championne tremblait comme une feuille. Elle avait déjà perdu un de ses Pokémon en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. Intérieurement, elle admirait Henry, qui continuait après la mort de Séviper et Emolga, sans oublier la disparition de sa fille et de son frère. Ou bien était-ce cela qui le faisait avancer ?Le groupe entra dans la salle. Ils s’arrêtèrent devant la porte. Devant eux le Directeur trônait au centre d’une bien étrange scène.La pièce était éclairée par plusieurs lanternes, mais aussi par la lumière de la Lune qui pénétrait depuis un trou dans le plafond. Emma et Rosa, les enfants du Clan kidnappées, dans leurs habits de poupées vieillottes, étaient juste à côté du Directeur, le regard aussi vide que celui d’Agatha ou Estelle. En apercevant leur fille, les Stones eurent un mouvement d’élan, mais Edith les stoppa net.Derrière eux, Estom tenait la tête d’un enfant inconnu par la mâchoire. Sa salive provoquait des brûlures sur son visage et ses cheveux et vêtements étaient déjà dissous à moitié. Les Acrobates, eux, tenaient la main de Marie et Hector. Alakazam et Psystigri attendaient sur le côté, observant les arrivants. Mr Mime et Mime Jr étaient eux aussi un peu en retrait, mais ils étaient accompagnés d’une jeune femme dans des habits de spectacle. Enfin, Girafarig et Tauros se tenaient à côté d’une cage vide.- Bienvenue, chers invités, à la dernière représentation du Cirque Madyapno ! lança le Directeur. Pour vous époustoufler ce soir, un spectacle inédit et hors du commun des mortels ! - La ferme ! cria Henry. Espèce de lâche ! - C’est fini, Hypnomade, dit Edith.- Fini ? répéta le Directeur. Mais voyons, cela va seulement commencer dans un instant ! Et puisque je vois que vous savez déjà…Hypnomade enleva sa capuche, dévoilant à nouveau son visage monstrueux. Les cinq yeux disproportionnés et la chair béante du visage de cet Hypnomade donnaient à la scène un côté à la fois irréel et effrayant. Bien sûr, le groupe l’avait déjà vu à la télévision, mais le revoir ici provoqua un frisson chez Henry. Le Directeur, de surcroit, affichait un sourire de folie.- Voici le visage qui va gouverner ce nouveau monde ! déclara le Directeur.- Tu rêves complètement, dit Edith.- Une chose que tu sembles avoir oublié, c’est qu’il te manque encore un ingrédient pour le Rituel ! cria Henry.- Il faut trois innocents, trois enfants du clan ! poursuit Ludwig. Tu n’en a que deux ! - Et on ne te laissera pas repartir avec ma fille, ajouta Eden.- Trois enfants du Clan ? Mais voyons, je les ai !Sur ce, le Directeur éclata d’un rire cruel et froid puis, de son index, montra Edith.- Auriez-vous oublié, jeune fille, que vous êtes vous aussi mineure ?Tout le groupe se tourna vers Edith qui plaqua sa main devant sa bouche, saisie de stupeur et d’effroi.- M… quoi… ? Mais… parvint-elle seulement à dire.- Et oui, mon ami Xatu m’a confirmé, après vous avoir longuement observée affronter Pingoléon, que vous remplissiez vous aussi les critères pour prétendre au titre d’Innocente ! Vous n’avez que 16 ans, et c’est suffisant !Le groupe regardait alternativement Edith et le Directeur, sans oser dire quoi que ce soit. Enfin, Henry prit la parole.- Et vous croyez qu’on va vous laisser Edith sans problème ? - Ho évidemment ! Ne veut-elle donc pas se rendre à son Destin ? - Allez-vous faire foutre, dit Edith.Le Directeur sourit et claqua dans ses doigts. A cet instant, Estom mordit d’un coup sec, explosant le visage de l’enfant sous la pression. Il essuya ses joues pleines de sang puis, avec sa langue, saisit Marie.- NON ! cria Henry ! NE LA TOUCHEZ PAS ! - Cela ne dépend ni de vous, ni de moi, à présent, dit le Directeur. Cela dépend uniquement de la jeune Edith.Henry déglutit et regarda Edith. Il ne savait pas quoi dire. Sa fille ou le monde ? Mais Edith ne lui laissa pas le temps de réfléchir plus longuement.- C’est d’accord… dit-elle. Je me rends. Mais seulement si nous récupérons dés maintenant Marie et Hector. - Edith, ne fais pas ça ! s’écria Ludwig.- C’est le seul moyen, chuchota-t-elle. Puis ils ne me tueront pas, normalement… - Mais … - Parfait ! s’exclama le Directeur. Estom ? Relâche-là ! Massko, Chimpenfeu, amenez-leur les enfants.Estom relâcha en bougonnant Marie, dont les habits avaient un peu souffert à cause de sa salive. Puis les acrobates l’amenèrent elle et Hector devant le groupe, avant d’attraper Edith et de l’amener vers le Directeur.- Si vous tentez de nous stopper, j’ordonne votre mise à mort, évidemment ! dit le Directeur en voyant Blanche et Eden faire un pas en avant.Henry serra sa fille dans ses bras. Cependant, celle-ci, comme le champion d’Ecorcia et bien d’autres enfants à travers Sinnoh, était toujours vidée de toute émotion.- Blanche, tu veux bien t’occuper de Marie et Hector ? - Quoi ? - Retournez à l’entrée de la grotte. Récupérez les cadavres si vous le pouvez… on se charge de tout ici. - Mais … - Fais-le !Blanche hésita, puis elle prit les deux hypnotisés par la main et prit la fuite. Henry se releva et jeta vers le Directeur un regard froid et déterminé.- Pourquoi faites-vous tout cela ? - Parce que je suis un monstre, dit-il simplement.- Je ne comprends pas. - Lorsque je suis né, mon créateur m’a rejeté à cause de ma difformité. Alors je l’ai tué. Mais avant, j’ai dévoré ses rêves. J’avais déjà son sang qui coulait dans mes veines. Nous avions les mêmes désirs. Tout ce qu’il voulait, je le voulais aussi. Je voulais me venger tout comme lui. - Cet homme, c’était Valerian ? demanda Edith, maintenue par les Acrobates.- En effet. Mais lui voulait se venger du Clan. Moi, c’est du Monde qui m’a rejeté. Qui nous a rejeté! Alors, sur une idée de Valerian lui-même, j’ai fondé ce Cirque pour deux objectifs. Assouvir mes désirs charnels, issus de Valerian, et fonder un Monde que moi seul dirigerait. - Et c’est Valerian qui vous a parlé du Rituel ? - Ho, pas de gaité de cœur ! Avant de lui ôter la vie, j’ai mangé la moindre miette de son esprit. Tout ce qu’il savait, je le savais aussi ! Mais pourtant, cela semblait si irréalisable… et puis, un jour, à partir des souvenirs de Valerian, j’ai reconnu un bracelet qui portait les armoiries d’une famille du Clan Distorsion. Je me suis alors dit que, finalement, ce serait possible. Et j’avais raison !Il éclata à nouveau de rire, puis souleva ses manches pour regarder une vieille montre cabossée.- Voilà ! s’exclama-t-il. C’est l’heure finale ! Et j’ai tous les ingrédients du Rituel ! Mime Jr ! Apporte-moi la dresseuse !Le petit pokémon arriva en tirant la fausse dresseuse de Scalproie. Après avoir déposé l’Orbe Platiné par terre, se saisissant d’un couteau semblable à ceux de Scalproie, le Directeur lui trancha la gorge, déversant du sang sur l’Orbe.Henry, Edith et les Stones voulurent crier, mais c’est Scalproie, toujours entravé par Branette, qui poussa l’exclamation la plus forte. Il regardait, impuissant, la scène en pleurant.- Je t’en prie, Scalproie… Ne sois pas triste ! Veux-tu que je te dise ? Je t’ai menti. Ta vraie dresseuse est passée dans le ventre du gros depuis déjà pas mal de temps.Scalproie baissa la tête, effaré, ne pouvant rien faire. Puis le Directeur attrapa Mime Jr. Celui-ci, surpris par le geste du Directeur, poussa un petit cri avant d’être décapité. Mr mime poussa à son tour une exclamation qui mêlait surprise, peur et colère. Le Directeur n’y fit pas attention et fit tomber le sang sur l’Orbe. Puis il jeta sans plus de respect le petit cadavre plus loin et se tourna vers Edith.- Maintenez son regard, ordonna-t-il.Les Acrobates empêchèrent Edith de fuir ou de bouger pendant que le Directeur l’hypnotisait. Le groupe voulu intervenir, mais les Mélancolux étaient revenus et leur barraient la route. Très vite, le Directeur eut fini son Hypnose et claqua dans ses doigts. Emma, Rosa et Edith se mirent alors à pleurer. Le Directeur ramassa l’Orbe et le fit passer sous les larmes des trois innocentes. Lorsque l’Orbe Platiné passa sous les larmes d’Emma, l’Orbe se mit à briller.- Oui ! s’exclama le Directeur. Viens-à moi !Au centre de la salle, un trou s’était ouvert et commençait à grandir. Les trois jeunes filles s’évanouirent et les acrobates effrayés s’éloignèrent. Seul restait le Directeur, l’Orbe dans les mains, qui faisait face à la brèche ouverte dans l’espace-temps. Il ricanait d’un rire de folie tandis que le trou grossissait. Enfin, une immense créature sortit la tête de ce trou. Giratina.Le Pokémon légendaire était indescriptible. Un corps serpentin surmontés de plusieurs ailes noires. Giratina regardait le Directeur. Celui-ci lui montra son pendule et entreprit de l’hypnotiser. D’où ils étaient, Henry et les Stones n’entendaient pas ce qu’il disait. Puis Giratina fut soudainement comme aspiré par l’Orbe et disparut.- J’ai réussi ! cria le Directeur. La puissance de Giratina et du monde Distorsion est mienne !Il enleva ses vêtements, dévoilant une sorte de ceinture à laquelle il attacha l’Orbe. Puis il posa son regard vers Henry.- Je dois vous remercier, Henry ! Sans vous et votre fille, la jeune Edith ne se serait jamais rendue aussi facilement. Et puis je dois dire que j'admire votre persévérance! Alors qu’il parlait, ses yeux prenaient une lueur noire. Les mêmes ailes que Giratina lui sortirent soudainement du dos, comme si le Directeur était en train de fusionner avec le Pokémon Légendaire. Il se retourna ensuite vers les Pokémons de la Troupe. Les Acrobates, le clown, les magiciens, Tauros et Girafarig affichaient une expression de peur.- Je tiens à vous remercier vous aussi, mes chers compagnons ! - MAINTENANT ! hurla Henry.Crocorible, Aligatueur, Elektek Cisayox et Grodoudou s’allièrent dans leurs attaques pour repousser les Mélancolux. Le chemin libre, Henry fonça et, avant que le Directeur ne se soit complètement retourné, il lui enfonça dans le bas-ventre la lame de son Séviper défunt. Le Directeur hurla de douleur puis repoussa Henry avec Ball’ombre.- Exterminez-les ! cria le Directeur, la main sur sa plaie.Mais aucun Pokémon de la Troupe ne bougea. Ils avaient peur, ils étaient révoltés. Ils ne voulaient plus obéir aux ordres du Directeur qui leur avait caché l’entièreté des évènements qui venaient de se produire. Seuls les Mélancolux semblaient encourager les autres à se battre pour leur patron. - Je suis votre Directeur ! Vous me devez tout ! Vous me devez la vie !Enfin, un membre de la Troupe s’avança. C’était Estom.- Ha ! Mon fidèle ami, mon frère ! Je savais que je pouvais compter sur t…Le Directeur s’interrompit. La langue d’Estom venait d’attraper l’Orbe Platiné. Il tira et cassa la ceinture, faisant tomber en même temps le Directeur à genoux. Celui-ci avait perdu les ailes de Giratina et regardait Estom avec, pour la première fois de sa vie, de la peur sur le visage.- Estom… Tu … Tu ne vas pas … ?Estom avala l’Orbe Platiné. Tout comme le Directeur, ses yeux s’assombrirent et des ailes d’ombres surgirent dans son dos.- Estom… je t’en supplie…Le Directeur ne put terminer. Un trou semblable à celui dont avait surgit Giratina venait de s’ouvrir juste en dessous de lui et il chuta dans le Monde Distorsion en hurlant d’effroi. Estom sourit cruellement en montrant toutes ses dents, puis se tourna vers Henry qui venait de se relever. Maintenant, c’était lui, Estom, l’ennemi. |
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| Unpuis Romancier |
| Mer 21 Juin - 13:29 | |
| Chapitre 12: Les Maux de la Faim Depuis sa naissance dans le laboratoire de Valérian, Estom était tiraillé par la faim. Une Faim insatiable, sans comparaison possible. C’est en permanence que ce Coudlangue transgénique éprouvait le désir de dévorer tout ce qui passait à sa portée. Qu’il s’agisse d’êtres vivants ou de matière inanimée, il avait envie de tout manger. La science malsaine exercée par Valérian lui avait procuré un estomac très puissant, ainsi qu’une salive capable de dissoudre presque toutes les matières habituelles. Mais on avait beau le nourrir en permanence, rien ne calmait cette effrayante Faim.Lorsque le Directeur est né, il avait d’abord rencontré Estom, enfermé dans une cage. Les pouvoirs hypnotiques de son jeune frère nouveau-né furent alors utilisés pour rendre cette envie plus supportable. Ainsi, pour la première fois, Estom se sentait presque bien. Mais il avait besoin de séances d’Hypnose régulières et avait toujours faim, un peu. Ainsi, le Directeur s’en était fait un allié de choix, qu’il pensait loyal, car Estom dépendait de lui. Cependant, après presque trois décennies, la Faim commençait à devenir plus forte que l’Hypnose. Estom avait de plus en plus de mal à se retenir. Il avait une envie effrénée de se jeter sur tout ce qui bouge pour l’avaler tout rond. Il n’avait déjà pas su se retenir en voyant Dodrio à terre. En cachette, il devait dévorer des cailloux ou arbres et, quand il avait de la chance, un pokémon ou humain qui passait trop près de leur campement. Cela faisait déjà un moment que l’emprise du Directeur sur Estom baissait. Mais le monstre était parvenu à le cacher à ce dernier, car il connaissait ses projets.Ainsi, Estom avait patienté. Et ce soir, enfin, le bon moment était arrivé ! L’occasion s’était présentée comme un plat qu’on ne peut refuser. Estom s’était accaparé les pouvoirs de Giratina convoités par le Directeur. En avalant l’Orbe, Estom n’était pas seulement devenu capable de contrôler le Monde Distorsion. Non, il était le Monde Distorsion. Il l’avait compris en y jetant le Directeur sans le moindre remord. Sa faim, son insatiable faim, s’était un peu calmée, comme s’il avait véritablement mangé le Directeur. Mais un Pokémon, ce n’était pas suffisant…Guidé par la Faim, Estom ouvrait des failles vers le Monde Distorsion un peu partout à travers le monde, presque au hasard. Toutes les régions étaient touchées. Humains et Pokémons y tombaient sans pouvoir y échapper. Surpris, ils chutaient dans le Monde Distorsion, flottant dans le vide, sans comprendre. Ils ne savaient pas que chacun d’eux aidaient à calmer, l’espace d’un court instant, l’appétit du monstre.Dans la salle de la Grotte Retour, Henry et les Stones regardaient Estom, médusés. Ils ne s’étaient pas attendus à ça. La trahison d’Estom était une grande surprise. Les Pokémons de la Troupe, eux aussi, restaient sans bouger. Estom affichait une expression de plaisir, mais ne semblait pas très intéressé par ce qu’il se passait autour de lui. Seul lui comptait d’avaler de plus en plus de matière. Il était devenu à lui seul la cause d’une potentielle fin du Monde.Reprenant ses esprits, Henry cria des ordres à ses Pokémons. Aussitôt, Elektek et Caninos joignirent foudre et feu pour réveiller le Coudlangue de sa délicieuse torpeur. Les attaques eurent plus l’effet de chatouille sur le monstre, qui se tourna néanmoins vers eux. Un grand sourire s’étala sur son visage et une faille s’ouvrit sous Caninos qui y tomba. Mais avant que d’autres passages vers le Monde Distorsion n’apparaissent, Estom fut assailli d’attaques de tous les côtés. Cisayox, bien qu’ayant récupéré son dresseur, était resté et dirigeait en partie la cohue. Avec le Crocorible de Ludwig, ils enchainaient les Surpuissance. Aligatueur était venu prêter main forte à Elektek et ceux-ci attaquaient à distance, mélangeant Hydrocanon et Tonnerre. Les Pokémons d’Edith, qui était toujours évanouie, s’étaient joints à la bataille eux aussi. Les ombres de Branette piégeaient Estom, mais sans vraiment d’impact puisque celui-ci ne semblait pas avoir envie de se déplacer. Pyrax eut tôt fait de rejoindre les attaquants de loin tandis que Scorvol déplaçait rapidement les corps des 3 jeunes filles utilisées pour le Rituel. Grodoudou était facilement parvenue à convaincre les derniers membres de la Troupe. Tous affrontaient Estom. Tauros et Girafarig chargeaient alors que les acrobates donnaient de rapides coups à Estom. Le vieux Magicien et son apprenti Psystigri usaient de leurs pouvoirs pour projeter sur le monstre de lourdes pierres. Scalproie, libéré, lançait ses couteaux avec rage sur le monstre et Grodoudou renforçait ses jets avec Mégaphone. Seuls les Mélancolux observaient la scène, sans trop se faire de mouron. Mr Mime, enfin, tremblait seul dans son coin.Malgré cette pluie d’attaques, Estom ne pliait pas. Pire sans crier gare, il ouvrait des failles par endroit, ce qui rendait les déplacements compliqués. Tauros fut le premier à disparaitre dans l’une d’elle, ne pouvant freiner. Girafarig fit après l’erreur de rester trop longtemps près de son ennemi, qui l’attrapa par le cou avec sa langue. Ainsi Estom commença à manger normalement le corps du pauvre pokémon, sans prêter plus d’attention aux assauts répétés.Les ailes d’ombres, les mêmes qu’avait Giratina en sortant du Monde Distorsion, se déplièrent brusquement avec force, projetant les assaillants et les dresseurs contre les murs de la pièce. Estom profita de cet instant pour ouvrir de nouvelles failles dans lesquelles tombèrent Scorvol, Mr Mime, et Rosa, la fille des Stones, toujours pas réveillée. Eden cria avec effroi et, sans réfléchir, se jeta dans le passage à son tour, pour tenter de sauver sa fille.Henry regardait Estom en haletant. Le Monstre était blessé de toute part par les attaques. Les poignards de Scalproie étaient bien visibles, plantés un peu partout dans son corps. Il avait aussi plusieurs hématomes. Mais pourtant, Estom souriait. Il ne ressentait qu’un seul sentiment : La Faim. Douleur, émotion, haine, colère, orgueil, sommeil, bonheur, joie … Tous ces mots, Estom ne pouvaient les comprendre puisqu’en 30 ans, il ne les avait jamais ressentis. Seule sa faim comptait et seul se remplir l’estomac l’intéressait.Soudain saisi d’une idée, Henry, fouilla dans son sac et y trouva rapidement ce qu’il cherchait. Affichant un regard décidé, il se releva et se mit à courir droit vers Estom en criant de rage. Celui-ci se tourna vers lui, sourit de toutes ses dents, et se prépara à l’avaler, mais par la bouche cette fois. Il avait déjà terminé Girafarig et, même si les failles du Monde Distorsion calmaient sa faim, elles ne lui procuraient pas le goût, l’exquise sensation d’ôter la vie d’un être en le mâchant ou en l’avalant.Tout se passa très vite, et pourtant, que ce soit pour les Pokémons ou les humains présents, la scène semblait tourner au ralenti. Ludwig, qui venait de perdre sa femme et sa fille, criant la folie d’Henry. Cisayox et Elektek hurlant d’effroi. Grodoudou, dont la voix était la plus forte, éclatant en sanglot en voyant l’homme qui l’avait acceptée malgré sa difformité se jeter dans les bras de la mort. La quasi-totalité de la Troupe, bouche bée devant cette folie. Et le cri général quand Henry, enfin parvenu devant le monstre, assena un coup de poing à l’intérieur de la gueule grande ouverte du Monstre.Estom referma ses mâchoires sur le bras d’Henry, le tranchant sans ménagement. Henry hurla de douleur et recula tandis qu’Estom avalait la moitié de son bras. En se tenant son moignon dégoulinant de sang, Henry releva la tête et afficha alors un regard assuré au Monstre. Estom fut surpris en voyant l’expression d’henry. Où était donc la peur qui déformait les traits de ses victimes ?- C’est fini, chuchota Henry.Soudain, la bombe Electrode qu’Henry avait récupérée dans les affaires du Major Bob explosa à l’intérieur même du corps d’Estom. L’explosion était aisément audible, comme un gigantesque gargouillis, et le ventre du Coudlangue semblait lui aussi sur le point d’exploser. Pourtant, le choc avait été contenu à l’intérieur du Monstre.Estom chancela. Pour la première fois de sa vie, il n’avait plus faim… Il ne ressentait plus ce désir sans limite de dévorer tout sur son passage. Il était en paix. Il regarda Henry avec un regard apaisé. Les ailes de Giratina disparurent brusquement, ainsi que l’étrange éclat de ses yeux. Son corps commença alors à se désagréger, comme tombant en poussière. Cette poussière, cependant, était comme aspirée à l’intérieur du ventre d’Estom. Au fur et à mesure qu’Estom disparaissait, on pouvait apercevoir que c’était l’Orbe Platiné qui dévorait, à son tour, le Coudlangue monstrueux. Après un court instant, il ne restait plus que l’Orbe, qui flottait mystérieusement en l’air. Soudainement, Caninos, Eden, Rosa, Scorvol, Mr Mime et Tauros furent éjectés des passages vers Monde Distorsion. Partout dans le monde, les victimes d’Estom subissaient le même sort et sortaient de là, hébétés, sans comprendre ce qui venait de se produire.Enfin, une dernière faille s’ouvrit et aspira l’Orbe. Puis elle se referma, comme toutes les autres.- C’est vraiment fini, répéta Henry en souriant.Puis il tomba dans les pommes.* * * Le Directeur flottait, perdu dans le Monde Distorsion, sans pouvoir changer sa trajectoire. Il avait vu de loin d’autres personnes arriver par des failles. Mais après un long moment, ils étaient repassés de l’autre côté, dans le Monde Réel. Sauf lui…- Quelle Poisse, jura-t-il à lui-même. C’était à moi de diriger ce monde! Et Estom a complètement raté son coup, quel imbécile ! - Il n’est pas le seul imbécile à mon sens.Giratina faisait soudainement face au Directeur. Celui-ci sursauta sous la surprise mais se reprit rapidement devant ce qui lui semblait être une opportunité.- Giratina ! J’ai accompli le Rituel ! Tu es à moi ! A moi ! - Je n’appartiens à personne. - Pourquoi !? Pourquoi refuses-tu de m’offrir ta puissance ? - Et toi pourquoi la désirais-tu ? - Pourquoi ?Le Directeur éclata de rire.- Pour gouverner le monde évidemment ! Je voulais créer un Monde où les monstres ne seraient pas rejetés par les autres, pour de simples différences futiles. Je voulais imposer mes lois et ma morale ! Je voulais assouvir mes désirs et mes péchés ! Je voulais réparer mes erreurs! Je voulais … je voulais devenir un Dieu ! - Devenir Dieu ? Rien que ça ?Ce fut au tour du Pokémon Légendaire de rire. Le Directeur le regardait, consterné.- Tu ne me comprends donc pas ? Tu es pourtant le mieux placé, toi qui fus jadis rejeté par Arceus pour ta monstruosité, toi qui tentas de le détrôner ! Qui d’autre pourrait me comprendre ? - Tu te trompes lourdement. Le Giratina que tu décris n’existe plus. Après tant de temps à observer votre Monde depuis le mien, j’ai réfléchis. Je me suis assagi. - NON ! cria le Directeur. Tu es un monstre, comme moi ! - C’est nos actes qui font de nous des monstres, pas des différences physiques. Mais mêmes si nous sommes devenus des monstres, il est possible de revenir en arrière par le Regret et la Rédemption. - TAIS-TOI ! hurla le Directeur en saisissant son Pendule noir. Puisque tu ne veux pas comprendre je vais te…Les ailes de Giratina donnèrent un coup à la main du Directeur qui lâcha son Pendule. Il essaya de le rattraper, mais une nouvelle faille l’avala, le renvoyant dans le Monde Réel.- J’ai cependant décidé de répondre à tes vœux, toi qui te fais appeler Directeur. - Quoi ? - Je vais t’offrir l’accès à un Monde où les différences ne comptent pas.Un sourire s’étala sur le visage déformé du Directeur. Derrière lui une dernière et grande faille s’était ouverte. Mais lorsqu’il se retourna, le Directeur cria de peur en voyant les visages de toutes ses victimes.- Non ! Je ne veux pas… - C’est pourtant un monde qui répond à tes attentes. Il n’y a ni faible, ni forts. Ils n’y a que des âmes en peine, qui ne cherchent qu’à se venger des tourments vécus alors qu’ils étaient en vie. - Je ne veux pas !Le Directeur essaya de fuir, mais déjà était-il stoppé dans son élan par les mains de plusieurs enfants qui riaient et l’entrainait vers la faille.- NON ! LÂCHEZ-MOI ! GIRATINA ! AIDE-MOI ! - Il est venu l’heure de payer pour tes péchés comme j’ai payé pour les miens.Hurlant toujours, le Directeur était lentement tiré vers ce monde étrange dont sortaient encore d’autres enfants, adultes ou Pokémons pour attraper le Directeur. Celui-ci ne se souvenait même pas de certains visages, mais il reconnut clairement Mime Jr, qui serrait sa tête avec un grand sourire, ou Valérian qui riait aux éclats. Puis les rires des enfants qui autrefois réveillaient ses souvenirs heureux… Enfin, alors que la faille se refermait sur le Directeur, celui-ci tendit son bras vers Giratina, réclamant une dernière fois son aide. Mais le Pokémon Renégat avait déjà disparu.* * * Henry se réveilla au QG du Clan Distorsion. En le voyant réveillé, Grodoudou poussa un cri de joie qui rameuta les Stones et Edith. Elektek, Caninos et Cisayox eux aussi se précipitèrent vers son lit. Henry essaya de se relever, puis, regardant sa moitié de bras droit pleine de pansement, se souvint des derniers évènements.- On a gagné ? demanda Henry.- Tu as tué le Coudlangue, oui, dit Edith. Ludwig nous a raconté, tu …Blanche, soudainement, lui assena un coup à la tête.- Aie ! Mais … - Tu as sacrifié ton bras, t’es malade ou quoi ? Tu ne pouvais pas lui lancer la bombe dans la gueule, môssieur le Pokéathlète ? - Je … je voulais juste être sûr qu’elle exploserait à l'intérieur de lui.Blanche fit mine de vouloir le frapper à nouveau, mais se retint. Puis elle fondit en larme.- J’ai eu si peur quand ils t’ont ramené en sang … - Tuer ce monstre a ramené toutes les personnes tombées dans le Monde Distorsion, intervint Ludwig.- Il y en avait beaucoup ? - D’après les témoignages, plusieurs milliers d’humains à travers le monde, sans oublier les Pokémon, dit Edith.- Et Marie et Hector ? Les hypnotisés ? - Le Directeur n’est pas réapparu, dit Eden. Toutes les victimes ont pourtant été renvoyées exactement là où ils avaient disparu, mais pas lui… Et son Hypnose est toujours active.Henry serra le poing gauche en fronçant les sourcils. Il enrageait contre ce monstre, qui n’était pas réapparu mais laissait le monde dans le même état…- Cependant, commença Blanche, regarde ce que j’ai trouvé tout à l’heure au cou de ta fille.Elle fouilla dans ses poches et en sortit le Pendule noir du Directeur.- Elle ne l’avait pas en sortant de la Grotte Retour, mais nous l’avons. On peut peut-être … - Cizayox !Cisayox trancha en deux Pendule avec Tranche-nuit alors que Blanche le tenait toujours. Surprise, elle tomba sur les fesses.- Maiiiiis ! Tu pourrais prévenir ! - Papa ? dit une petite voix.Marie, qui était assise dans un coin de la salle avec Hector, semblait s’être subitement réveillée et regardait son père dans un lit, entouré d’inconnus. Hector, lui aussi, venait de sortir de sa torpeur et haletait comme s’il avait fait un mauvais rêve. Henry chuchota le nom de sa fille, les yeux remplis de larmes. Puis Marie se précipita vers lui et il la serra contre lui, pour la première fois depuis bien longtemps…* * * Deux mois après ces événements, la situation s’est entièrement rétablie à Sinnoh. L’Hypnose a cessé de fonctionner à l’instant ou le Pendule fut brisé et le calme revint. Cependant, la Justice restait débordée, car on ne savait comment juger certaines personnes qui s’étaient rendues coupables de crimes atroces…Ludwig et Eden Stones sont repartis à Hoenn avec leur fille. Celle-ci entraine actuellement un nouveau Roselia, déniché pour elle par son père, pour les Concours. Malgré tout, la jeune fille reste très affectée par la mort de son précédent pokémon. Elle peut tout de même compter sur le soutient de ses parents.Estelle a retrouvé son père à Unys, enfin rétabli, ou presque. Elle s’amuse toujours comme avant avec le Smogo de son père qui profite de ses congés maladie et de la restauration de son Usine pour passer du temps avec elle.Les parents d’Emma ayant été tués par le Mackogneur de la Troupe, celle-ci se retrouvait orpheline. C’était sans compter sur Agatha qui l’élève comme sa petite fille. Edith, d’ailleurs, est enfin partie à l’aventure, après avoir convaincu Agatha. Elle a déjà récolté plusieurs badges à Jotho, région qu’elle a décidé de visiter pour sa première aventure.Le Major Bob est retourné à Carmin-sur-mer, d’où il est constamment harcelé par Blanche qui ne cesse de l’appeler via PokéMatos, pour l’embêter. La championne a repris sa place à Doublonville, tout comme Hector à Ecorcia.Marie ne se souvient de rien. Elle ne sait pas ce que le Directeur lui a fait subir pendant qu’elle était sous Hypnose. Il en va de même pour Hector. Malgré cela, ils sont tous les deux suivis par un psy, par précaution, car il pourrait s’agir d’un Refoulement, un mécanisme de défense de leur moi profond. Enfin, ça, c’est ce qu’en dit le psy.Henry et sa fille reçoivent souvent de la visite, chez eux, à Doublonville. D’abord de Blanche, qui passe tous les soirs. Mais aussi d’Hector, qui passe une fois par semaine environ. Edith, elle aussi, essaye de venir les voir dés qu’elle passe dans le coin, quitte à perdre un jour ou deux en leur compagnie. Ils ont aussi eu la surprise de voir débarquer un jour les Stones qui voulaient prendre de leurs nouvelles. Même Agatha a eu envie de voir comment ils se débrouillaient depuis l’épisode Madyapno. Henry, malgré la perte d’une partie de son bras, a repris le Pokéathlon avec Elektek et Caninos. Grodoudou, elle, reste avec Marie pour les encourager depuis les gradins. Elle porte toujours son masque, afin de ne pas effrayer la petite. Grodoudou a d’ailleurs appris que c’était le Directeur lui-même qui l’avait vitriolée avant de l’hypnotiser, mais elle n’en avait encore parlé à personne, pas même Scalproie, qui s’était joint lui aussi à l’équipe d’Henry.Xatu a retrouvé le reste de la Troupe. Bien qu’ils ne soient plus très nombreux, ils ont décidé de remonter le Cirque, la seule chose qui les rendait heureux. Mais il n’y a plus de Directeur, ils sont tous ensemble pour prendre les décisions, et ils recrutent parmi les pokémon sauvages, en exécutant des numéros devant eux. Seuls les Mélancolux semblent avoir disparus de la Troupe. Pour Noël, Henry a déjà invité pas mal de monde pour venir passer le réveillon chez eux. Son frère Hector, Blanche, le Major, Edith, les Stones, les Hamers, Agatha et Emma. Il espérait qu’il aurait assez de nourriture pour que tout le monde puisse assez manger. Après tout, la faim est une bien mauvaise conseillère.Fin de l'Arc 1 |
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| Unpuis Romancier |
| Mer 28 Juin - 18:59 | |
| Chapitre 1: Le Pokéathlète... et le Geôlier Henry est un pokéathlète de la région de Jotho. Il habite à Doublonville, à deux pas du Dôme Pokéathlon. Grand détenteur de la médaille d’or du Parcours vitesse lors du dernier championnat inter-région, il possède aussi une particularité que ses autres collègues n’ont pas et ne voudraient jamais avoir : Henry est manchot. En effet, huit ans auparavant, le pauvre homme a perdu la moitié de son bras droit. Dans le monde du sport, il a prétexté un simple accident. Mais ses amis proches savent que l’origine du moignon est tout autre…Car il y a huit ans, Marie, la fille d’Henry, a été kidnappée par une troupe de Cirque. Henry n’a eu de cesse de rechercher sa fille, aidé de son frère Hector et de son amie Blanche, tous deux champions à l’époque. Suite à divers événements et à une multitude de pertes humaines et Pokémon, Henry avait sacrifié son bras pour vaincre un monstre qui s’était accaparé les pouvoir d’un Pokémon légendaire…Mais ça, c’est une autre histoire …Après ces tragiques événements, Henry avait récupéré sa fille et s’était fait de nouveaux compagnons et amis. Il avait gardé contact avec plusieurs personnes impliquées dans cette sombre histoire et ils se retrouvaient ensemble plusieurs fois l’année.Depuis deux mois, cependant, Henry se sent bien seul. Marie n’est plus une enfant et a fini par partir à l’aventure, comme tous les jeunes de son âge. Henry sait que le monde extérieur peut se montrer parfois hostile… Mais il a confiance en sa fille. Marie est raisonnable, et, surtout, elle est bien accompagnée. Henry a en effet insisté pour qu’elle soit accompagnée de Grodoudou, qui autrefois faisait partie de la Troupe du Cirque. Il sait qu’elle veillera sur sa fille, quoiqu’il arrive. De plus, l’an passé, il lui a offert un œuf dont est sorti son premier pokémon : Un Chinchidou femelle, affectueusement surnommée Kaede.Il reçoit de temps en temps des nouvelles de Marie. Aussi sait-il qu’elle possède déjà 3 badges, ceux d’Ecorcia, Rosalia et Mauville. Elle doit d’ailleurs bientôt se rendre à Doublonville pour combattre Blanche, toujours Championne après ces huit années. Henry est donc impatient de retrouver sa fille après une longue absence et il s’active du mieux qu’il peut en cuisine pour préparer un bon repas. Mais comme il a commencé depuis trois jours, il a énormément de nourriture en trop, au grand dam de Blanche à qui il donne les restes.Aujourd’hui, il revient d’un entrainement harassant avec Elekable, Arcanin et Scalproie, ses Pokémon. Alors qu’il ouvre la porte de sa maison, il aperçoit une enveloppe noire parsemée de pointillés bleus. Il la ramasse machinalement et la confie à Scalproie pour qu’il lui ouvre pendant qu’il va chercher des bouteilles d’Eau fraîche pour lui et ses compagnons. Il fait boire Arcanin avant de lancer les bouteilles aux deux autres Pokémon. Il boit quelques gorgées et pousse un grand soupir. Scalproie lui tend la lettre.- Merci Scalproie, dit-il en attrapant celle-ci.Henry entame alors sa lecture. Mais à peine a-t-il commencé que son visage devient aussi pâle qu’un cadavre. Ses Pokémon, sentant que quelque chose cloche, le regarde d’un air inquiet. Puis il tomba brusquement à genoux, le visage crispé.- BORDEL ! cria-t-il en jetant la feuille à terre avec une rage que ses Pokémon ne lui avaient plus vue depuis … huit ans exactement.* * * Cher monsieur, Nous tenions à vous avertir que nous avions rencontré récemment votre fille, Marie. Une personne délicieuse, il n’en fait aucun doute. Aussi avons-nous pensé qu’il serait bon pour notre commerce de la priver de sa liberté en l’attente d’une vente au plus offrant, loin de Jotho, il va de soi. Elle s’est débattue, certes, mais même son Grodoudou n’aura rien pu faire face à nous.
Cependant, un peu de curiosité de notre part aura suffit pour en apprendre plus à votre sujet. Votre situation de champion sportif pourrait sauver la liberté de votre fille ! En effet, nous sommes prêts à vous la rendre, contre le versement d’une petite rentrée d’argent. Nous vous demandons simplement 3 millions de pokédollars, ce qui, vous en conviendrez certainement, est une somme raisonnable pour une spécimen aussi bien portante que votre fille.
Si vous acceptez le marché, nous vous prions de vous rendre au Parc Naturel de Doublonville à 22h précise, ce soir même, avec la somme demandée. Inutile de préciser que si vous contactez la police, nous ne daignerons pas nous montrer et quitterons Jotho prestement.
Sur ce, avec l’espoir de vous revoir ce soir et avec tous nos sentiments distingués, nous vous souhaitons une excellente journée. XXXBlanche venait de terminer la lettre. Elle donna un coup de poing sur la table et poussa quelques jurons que la bienséance n’accepterait pas- Misérable enfoirés de foutre catin de saloperies de bordel de fils de catin de merde ! - C’est étrange, j’ai pensé la même chose, grogna Henry, la tête dans la main, assis dans un fauteuil rose de la Championne de Doublonville.- Pourquoi est-ce que tous les connards de l’Univers en ont après ta fille ? - Si seulement je le savais, soupira Henry.Un silence s’en suit. Blanche examinait la lettre, les sourcils froncés. Henry, lui, l’avait déjà tellement regardée qu’il aurait été capable de la réécrire, à la virgule près.- Que comptes-tu faire ? demanda-t-elle finalement.- Je n’ai pas trop le choix… J’ai l’argent, même si je serai sur la paille. Je n’aurai qu’à mettre ma médaille d’or de l’an dernier en gage pour récupérer de quoi vivre…. - Tu vas franchement te laisser faire ? dit Blanche en plissant les yeux.- Je ne veux pas prendre de risque… On m’a déjà privé de Marie une fois, et ça m’a amplement suffi… Je ne ferai pas appel à la police. - Oui, mais moi, je ne suis pas de la police, murmura la championne d’un air malicieux.- Non ! dit Henry précipitamment. Je t’ai déjà embarquée dans une histoire qui ne te concernait pas la dernière fois… - Et en venant me montrer cette lettre, tu as recommencé. Je viendrai avec toi ce soir, que tu le veuilles ou non. - Je suppose que je ne te ferai pas changer d’avis, sourit tristement Henry.- Nope ! - Tu es vraiment une tête de mule, Blanche ! * * * Ainsi, Henry et Blanche passèrent le reste de la journée à se préparer. Henry avait récupéré l’argent réclamé par les ravisseurs à sa banque puis ils avaient sonné à Hector, le petit frère d’Henry qui avait récemment intégré le Conseil 4 du Plateau Indigo, pour le mettre au courant de la situation. Tout comme Blanche, il souhaitait se joindre aux festivités. Malheureusement, il était actuellement à Kanto et ne pourrait revenir assez vite. Il promit néanmoins d’être présent dés demain pour tenter de traquer les ravisseurs.Le plan était simple. Henry ne voulait prendre aucun risque. Aussi allait-il donner l’argent sans faire d’histoire, mais après avoir réclamé de voir sa fille. S’ils ne lui rendaient pas sa fille, alors, lui, Blanche et leurs Pokémons attaqueraient. Scalproie s’était entrainé toute la journée à lancer des couteaux. Il n’avait rien perdu de son talent d’antan.Une heure avant l’heure prévue, Henry et Blanche se rendirent au Parc naturel. Leurs Pokémons étaient dans leurs balls, afin de ne pas effrayer les malfaiteurs. Le parc était désert quand ils arrivèrent, un peu en avance. Aussi patientèrent-ils.Alors que leurs montres indiquaient pile 22 heure, ils entendirent l’herbe bouger derrière eux. Ils se retournèrent et tombèrent nez à nez avec un homme d’environ 35 ans. Avec la nuit tombée, ils ne pouvaient le distinguer que grâce aux rayons de la lune. Il avait des cheveux courts, surement blonds, et affichait une mine renfrognée. Il portait un imperméable noir et avait les mains dans les poches. Il était aussi accompagné d’un imposant sarcophage dont sortaient quatre bras noirs qui se perdaient dans la noirceur de la nuit : Un Tutankafer. Lui et le Pokémon étaient apparus sans crier gare, comme téléportés juste là.- Vous êtes Henry ? demanda l’homme d’une voix sèche.- Oui, répondit le concerné. Je veux voir ma fille. - Il me semble que nous vous avions demandé de venir seul, dit l’homme.- Vous m’aviez juste parlé de la police et ça tombe bien, elle n’en fait pas partie.L’homme se tut. Il adressa un regard interrogateur vers le Tutankafer. Mais celui-ci avait le visage caché derrière un masque d’or, légèrement fendu tout près des yeux. Blanche avait la désagréable sensation que ce Pokémon les évaluait.- Je veux voir ma fille, répéta Henry. Je ne vous donnerai pas l’argent avant d’être sûr qu’elle va bien. - C’est impossible, dit l’homme.- Comment ça impossible ? répondit brusquement Blanche.L’homme voulut répondre mais alors qu’il ouvrait la bouche, le Tutankafer éclata de rire. Un rire étrange, étouffé par le masque, mais désagréablement moqueur.- C’est impossible car nous ne l’avons jamais kidnappée ! lança soudainement le Pokémon d’une voix fluette.Blanche et Henry fixaient le Pokémon spectre avec une expression de surprise. Par le passé, ils avaient déjà rencontré des Pokémon capables de parler le langage humain, mais ceux-ci étaient morts depuis longtemps… Mais ce qui dérangeait le plus Henry, c’était ce que ce Pokémon venait d’annoncer. Ils n’avaient pas sa fille ? Mais alors, que faisaient-ils là ? - Que voulez-vous dire ? demanda-t-il.- Nous voulions juste vous attirer ici, comme on attire un Roucool avec un peu de graines. Et ça a marché, puisque vous êtes présent. - Attendez, ça veut dire que Marie … - Nous n’avons pas touché à votre fille, intervint l’homme.Henry était soulagé. Il s’était fait un sang d’encre en pensant à elle. Finalement, ce n’était qu’un canular ! Il baissa les yeux en souriant. Il avait presque envie de rire. Blanche, elle, ne goûtait pas à la plaisanterie.- Et pourquoi est-ce que vous deviez attirer Henry ici ? - Parce que c’est lui que nous voulons kidnapper, répondit le Tutankafer d’un air enjoué.Henry releva brusquement la tête, exprimant sa surprise. Blanche poussa une légère exclamation de surprise.- Moi ? Pour quelle raison ? - Notre Guide a besoin de vous. Il souhaite en effet assouvir une vieille vengeance. - Votre guide ? répéta Blanche.- Nous en avons trop dit ! s’exclama Tutankafer. Overein, tu te charges de la jeune fille.Sans attendre plus longtemps, les quatre bras du spectre attrapèrent Henry et le projetèrent à une dizaine de mètres. Il retomba dans un bruit sourd, mais le pokéathlète avait appris à amortir ses chutes depuis la dernière fois qu’un Pokémon l’avait lancé, lui brisant le bras gauche. Aussi cette fois-ci n’était-il pas blessé. Blanche voulut le rejoindre, mais un Granbull et un Ninjask lui barraient la route, commandés par le dénommé Overein. Le Tutankafer se dirigeait vers Henry.- Je n’ai pas encore eu l’occasion de me présenter, lança joyeusement celui-ci alors qu’Henry se relevait. Je me nomme Oscar et je suis l’un des 5 Seigneurs de Felicae. - Je connais pas, cracha vivement Henry. Mais si vous cherchez la baston, alors vous allez l’avoir !Sans se faire prier, le Pokéathlète invoqua ses trois Pokémon. Arcanin et Elekable joignirent leurs attaques pour atteindre le spectre tandis que Scalproie lui lançait quelques couteaux. Malheureusement, les attaques semblaient sans dommage. Son sarcophage ne semblait pas le moins du monde abimé et les couteaux ricochaient sur ce dernier. Puis ce fut à son tour d’attaquer, à coup de Ball’ombre.Pendant ce temps, Blanche combattait Overein. Echremeuh était de sortie et mit Granbull KO à coups de Roulades. Mais pour Ninjask, c’était autre chose. Il était extrêmement rapide et esquivait les attaques. Blanche aurait voulu rejoindre Henry, mais Overein et son insecte bloquaient le chemin.Oscar le Tutankafer, lui, n’avait pas à esquiver les attaques. Il se rapprochait de plus en plus d’Henry, encaissant les coups en riant. Henry n’avait pas envie de le voir de plus près et il recula de quelques pas, par précaution. Ses Pokémon continuaient à attaquer sans cesse, mais c’était inutile.Puis soudain Oscar réattaqua avec ses Ball’Ombre. Scalproie et Arcanin furent touchés et envoyés quelques mètres plus loin, faces contre terre. Elekable, lui, semblait avoir encaissé, mais les bras du Tutankafer l’attrapèrent comme il l’avait fait avec Henry et il l’envoya rejoindre les deux autres. Oscar faisait désormais face à Henry.Celui-ci se retourna pour rejoindre ses compagnons, mais comme il souhaitait courir, il se sentit lourd, très lourd. Quelques chose entravait ses mouvements, le rendait lent. En un battement de cils, Oscar était à nouveau devant lui, rapide comme l’éclair.- Saisissante, mon attaque Distorsion, n’est-il pas ? dit le Pokémon.Puis, sans attendre de réponses, son sarcophage s’ouvrit et ses bras se saisirent d’Henry pour l’y plonger. Il se referma dans un claquement sourd. Depuis l’intérieur, on entendait Henry taper sur les parois du cercueil.- Quelle ironie que ce soit cette attaque qui cause votre perte ! Bon, c’est pas tout ça, mais notre Guide attend son présent.Une faille noire s’ouvrit brusquement derrière Oscar. Scalproie, qui venait de se relever, lui lança désespérément plusieurs couteaux, mais sans effet, aucun. Oscar lui fit un signe du bras, comme pour s’incliner, puis entra dans la faille et y disparut.Overein se mit à courir pour rejoindre la faille, abandonnant derrière lui ses deux Pokémons. Mais Echremeuh changea rapidement de cible sur ordre de sa dresseuse et il dut encaisser une puissante attaque Roulade avant de tomber, évanoui, dans les herbes du Parc Naturel.- Henry ! cria Blanche en se précipitant vers la faille.Elle et Scalproie se jetèrent pour y plonger. Mais alors qu’ils y étaient presque, celle-ci disparut.__________________________ La fiction est en pause jusqu'au mercredi 19 pour causes de vacances. Je posterai deux chapitres au lieu d'un ce jour là. |
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| Unpuis Romancier |
| Mer 19 Juil - 12:20 | |
| Chapitre 2: Fédéon, l'ombre de la Secte Il était environ neuf heure du matin lorsque Marie se décida enfin à se réveiller. La jeune dresseuse se redressa en se frottant les yeux. Kaede, son Chinchidou, tomba de sa tête, encore à moitié endormie. Marie s’extirpa ensuite de son sac de couchage comme un papillon de sa chrysalide puis sortit de la tente. Grodoudou était déjà debout depuis un moment et s’était attelée à la préparation du petit déjeuner en allant récolter quelques fruits. Sous son masque, la Chanteuse fredonnait une chanson mystérieuse. Marie la salua et, tout sourire, le Pokémon lui proposa une pomme.Après un bon petit déjeuner en compagnie de Kaede et de Grodoudou, Marie replia sa tente, avec autant de difficulté, sinon plus, que le premier jour. Ce n’était décidément pas son fort et elle perdait toujours 10 bonnes minutes à le faire tous les matins. Elle vérifia qu’elle n’avait rien oublié puis se remit en route, Kaede sur les épaules et Grodoudou sur les talons.Marie avait récemment vaincu Mortimer, le Champion de Rosalia. Elle en était donc à trois badges de la région de Jotho, avec celui d’Ecorcia et celui de Mauville. Elle se dirigeait en ce moment-même vers Doublonville, sa cité natale, dans le but d’affronter Blanche. Marie connait la championne depuis qu’elle est petite car il s’agit d’une grande amie de son père, qui l’a aidé dans les pires moments. Elle sait qu’elle est aussi redoutable au combat, mais la jeune fille reste confiante. Malgré qu’elle soit plus âgée que Marie, Blanche avait les mêmes attitudes qu’une fille de 16 ans, la même folie douce de la jeunesse.Comme elle passait à Doublonville, Marie voulait en profiter pour passer quelques jours avec son père. Elle l’avait déjà prévenu de son arrivée future, bien qu’elle ait pris un peu de retard sur la route. Connaissant son père, il aura préparé tout le confort nécessaire pour accueillir sa fille ces quelques jours. Elle sait que son père l’aime énormément, et c’est un sentiment réciproque. Pas comme sa mère, dont Marie ne voulait juste plus entendre parler. C’est donc avec un pas plein d’entrain que Marie arrive aux abords de Doublonville. Celle-ci passa d’abord par le Parc Naturel, un lieu rempli d’insectes où elle-même avait capturé un Chenipan au tout début de son aventure. Le Dôme Pokéathlon, le lieu d’entrainement de son père, était à deux pas. Aussi Marie choisit-elle de passer voir s’il ne s’y entrainait pas en ce moment. Elle y rencontra quelques autres athlètes qu’elle connaissait un peu et qui lui annoncèrent qu’ils n’avaient pas vu Henry depuis hier. Marie haussa les épaules, les remercia, et se dirigea vers la maison de son enfance.Il faisait un temps magnifique. Marie était de plus en plus impatiente de revoir son père au fur et à mesure qu’elle marchait. Enfin, après un petit moment de marche, elle arriva devant sa maison.Marie frappa à la porte. Mais ce ne fut pas son père qui lui ouvrit. C’était un jeune homme d’environ 23 ans, les cheveux violets. Il portait un sweet vert et un short de la même couleur, malgré qu’il ne soit plus un gamin. Hector, l’oncle de Marie, frère d’Henry et membre du Conseil 4 du Plateau Indigo.- Salut tonton, dit Marie, agréablement surprise.- Ha Marie …La jeune fille fut surprise de voir la mine triste de son oncle. Hector est habituellement du genre sérieux, mais souriant. Ici, il avait le visage grave.- Il y a un problème ? s’enquit-elle de demander. Où est mon père ? - Justement … c’est une excellente question.______________________________________________________ La Mont Mémoria d’Hoenn est un lieu de recueillement pour les hommes et Pokémon défunts. On y trouve la plus grande concentration de tombes de la région. Et qui dit tombes dit spectres. Les Pokémons fantômes y sont très nombreux. On y retrouve surtout des Skelénox et autres Polichombr. Mais ce soir-là, c’est un imposant Tutankafer qui se ballade au sommet du Mont Mémoria. Les bras d’Oscar longent les parois, à la recherche de quelque chose. Enfin, le Sarcophage pousse un petit cri de victoire, ayant trouvé ce qu’il cherchait malgré la pénombre de la nuit. Il tira sur la clinche d’une porte invisible et traversa un faux mur, pourtant fort réaliste.Oscar entra ainsi dans une gigantesque base aménagée là-bas dans le secret le plus total. Des hommes priaient et se recueillaient silencieusement, dans d’étranges positions de Yoga. Certains d’entre eux jetèrent un regard curieux sur Oscar. Celui-ci ne faisait pas attention et se dirigea de suite vers une des portes, cette-fois bien visibles, qui parsemaient la pièce. Il s’embarqua ainsi dans un petit souterrain, s’enfonçant de plus en plus dans les tréfonds du mont Mémoria. Il parvint enfin à une nouvelle porte, qui s’ouvrit à lui sans même qu’il n’y touche.- Bienvenue à vous, Oscar, Seigneur de Felicae, dit une voix.- Je vous remercie, votre Grandeur, dit Oscar en s’inclinant.La voix provenait d’un homme blond, âgé d’une trentaine d’années et vêtu d’une toge noire et bleue, assis sur un grand siège, semblable à un trône. Au dessus de lui flottaient les lumières bleutées de quatre Mélancolux. A sa droite, une jeune fille, vêtue d’une jupe rudimentaire et d’un simple soutien-gorge, avec deux grandes fleurs rouges sang dans les cheveux, se tenait debout, souriante. Il y avait aussi 5 autres sièges, qui formaient un Pentacle, au centre de la pièce. Deux des sièges étaient respectivement occupés par un Aquali et un Cacturne, qui jetaient des regards mauvais vers Oscar.- Comment s’est déroulée la mission que je t’avais confiée ? demanda l’homme.- Comme prévu, j’ai capturé la cible, dit Oscar tout en prenant place sur le siège qui faisait face à l’homme. Il dort en ce moment même à l’intérieur de moi. - Parfait, je te remercie, Oscar. - Cependant, je crains ne pas avoir pu revenir avec l’agent qui m’avait été attribué, continua Oscar. Il a subit une attaque avant de me rejoindre et une amie de la Cible a du le faire prisonnier. - Je vois, dit l’homme. Ce n’est pas bien grave, ainsi l’équilibre est sauvegardé. En l’échange d’un homme nous en avons laissé un. - Si je puis me permettre, Maitre Lumen, intervint l’Aquali d’une voix hautaine, il serait préférable que notre agent ne raconte rien de compromettant. - Il est vrai que la Société ne voit pas Felicae d’un bon œil, dit l’homme avec amertume.Le Cacturne éclata de rire. Un rire cruel et moqueur qui suscita l’expression outrée d’Aquali. Puis il se leva de son siège et fit face à celui qui se faisait appelé « Maitre Lumen ».- Je me propose d’aller sur le champ sur place afin d’empêcher cet homme d’en raconter trop, Maitre. - Inutile, Seigneur Joking, lui répondit la jeune femme.- Et pourquoi cela ? - Parce qu’il s’agit d’une tâche indigne de votre rang, répondit une voix fatiguée.Le Cacturne se retourna. Devant la porte qu’avait franchit Oscar quelques minutes avant se trouvait un majordome, d’apparence âgé, qui se tenait debout à l’aide d’une canne.- Si notre Guide le veut bien, je me rendrai mordicus à Doublonville pour régler ce petit tracas. - Ho, vous, Fédéon, je ne vous ai pas sonné ! s’exclama Cacturne d’un air menaçant.- Il suffit, dit calmement l’homme qui siégeait la scène. Seigneur Joking, je sais que vous avez besoin de vous dégourdir les racines, mais il serait préférable que Fédéon se charge de cette histoire. Lui, au moins, restera discret.Cacturne jeta un regard noir sur le vieux majordome puis se rassit à son siège, la mine boudeuse. Aquali le regardait d’un air moqueur. Puis le vieillard s’inclina prestement et tourna les talons, en direction de sa nouvelle mission.__________________________________________ Marie s’écroula dans un fauteuil, les yeux fixant le sol. Blanche venait de lui raconter ce qu’il s’était produit le soir précédent. Son père avait été enlevé par un mystérieux Tutankafer doué de parole. En outre, celui-ci s’était servi d’un faux prétexte mettant en scène le kidnapping de Marie pour parvenir à ses fins. La jeune fille était atterrée, au même niveau que Grodoudou qui était restée debout et qui serrait fort la main de Scalproie.- Pourquoi ? souffla-t-elle. Pourquoi est-ce qu’il a kidnappé mon père ? - Nous n’en avons aucune idée, soupira Hector.- Le Tutankafer a fait allusion à un guide et une histoire de vengeance, dit Blanche. Mais on n’en sait toujours pas plus. - Qui en voudrait autant à mon père ? Il est gentil et serviable, je ne comprends pas… - J’aurai bien eu des candidats, dit la championne de Doublonville. Mais ils sont morts, et heureusement ! - Néanmoins, lança Hector, nous aurons peut-être bientôt une piste à explorer. - Comment ça ? demanda Marie en relevant la tête. - Blanche n’a peut-être pas empêché le drame d’arriver, mais elle a réussi à capturer le complice du Tutankafer. - Vraiment ? s’exclama Marie en se relevant précipitamment. Où est-il ?Pour toute réponse, Hector montra le plafond du doigt. Overein, l’homme que Blanche avait intercepté, était en effet soigneusement ligoté et bâillonné sur une chaise dans la salle de bain.- On a déjà essayé de l’interroger, mais il a refusé de parler, dit Blanche. Alors on l’a laissé mijoter pour le moment. Elekable et Arcanin le surveillent. - Qu’est-ce que vous attendez pour aller le torturer ? lança Marie.Blanche et Hector furent surpris. Marie était quelqu’un de très doux, aussi il était rare de la voir parler de torture et autre forme de violence. Mais la jeune fille n’était pas dans son état normal. Une petite larme perlait à ses yeux et elle avait le visage crispé par l’inquiétude. Hector déglutit puis, se dirigeant vers l’escalier, fit signe aux deux filles de le rejoindre.Grodoudou et Scalproie suivaient derrière eux. Ils pénétrèrent ensemble dans la salle de bain, mais comme ils étaient trop serrés, il décidèrent de descendre Overein, toujours ligoté, dans le salon, afin de procéder à un interrogatoire. En déplaçant la chaise, Blanche la lâche délibérément, provoquant un petit choc sur la main du prisonnier. Puis, une fois qu’ils l’eurent installé au centre de la pièce, Hector lui arracha le bâillon d’un coup sec.- Bon, tu t’es décidé à parler ? demanda Hector.Pour toute réponse, Overein le regarda avec un sourire narquois. Il ne vit pas venir la gifle vigoureuse que lui donna Marie.- On t’a posé une question ! cria-t-elle.- Allez vous faire voir. - Mauvaise réponse ! Kaede, Plumo-Queue !Chinchidou fut surprise par l’ordre de sa dresseuse, mais obéit néanmoins et asséna à l’homme une série de coups de queue puissants dans le visage. Lorsqu’elle eut terminé, Overein saignait du nez.- Vous êtes malade ? s’écria-t-il, indigné. J’suis pas un Pokémon, merde ! - Alors parle ! Où est mon père ? - Je ne peux pas parler … répondit-il embarrassé, le sang coulant toujours de ses narines.Marie voulut le frapper à nouveau, mais Hector attrapa son bras avant qu’elle n’atteigne sa cible.- Ce n’est pas en le frappant comme ça qu’on obtiendra quelque chose de lui, dit-il.- Et comment tu veux qu’il parle, alors ? Il refuse ! - C’est parce que tu ne frappes pas assez fort, dit-il sombrement.Overein prit une expression de stupeur en entendant Hector. Blanche et Marie, elles aussi, furent surprises par les mots du Spécialiste des insectes. Sans rien ajouter, celui-ci invoqua son fidèle Cisayox.- Nous allons lui briser tous les os, jusqu’à ce qu’il parle. - Hey, vous plaisantez ? s’exclama Overein.Hector n’exprimait aucun sentiment. Cizayox s’approcha lentement d’Overein et plaça les bras de celui-ci entre ses puissantes pinces.- Stop ! s’écria-t-il. Je vais parler ! Je dirai tout ! - Si jamais nous avons l’impression que vous mentez, j’ordonne à Cizayox de vous brisez les deux bras. - Je … bien…Overein suait à grosse gouttes. Il n’était en rien rassuré par le froid des pinces de Cisayox sur sa peau. Blanche ne disait rien, apparemment choquée. Marie, quant à elle, fut la première à continuer l’interrogatoire.- Pour qui vous travaillez ? lança-t-elle en serrant les poings.- Je suis un disciple de Felicae, commença-t-il. Nous sommes une communauté éparpillée dans plusieurs régions. C’est notre Guide, Maitre Lumen, qui m’a demandé d’accompagner le Seigneur Oscar pour une mission. C’est lui qui m’a briefé mais sans me dire à quoi servirait nos actes… - En quoi consiste Felicae, exactement ? demanda Hector.- Nous partageons une certaine idéologie, que nous dicte en partie Maitre Lumen. - C’est dans votre idéologie de kidnapper des gens ? s’écria Marie.- Non, ça m’a surpris aussi… Nous sommes réunis ensemble pour construire un monde juste… Un monde sans inégalité, qu’on soit humain ou Pokémon. Ou chacun assume ses responsabilités. Et je me dois d’assumer les miennes… - Le Tutankafer a dit être un des cinq barons ou je sais plus quoi, intervint enfin Blanche. C’est quoi exactement ? - Les cinq Seigneurs de Felicae, précisa Overein, sont cinq Pokémon doués de parole qui aident notre Guide. Ce sont les plus hauts responsables de notre communauté après Maitre Lumen. - Qui sont-ils ? - Je ne les connais que de noms … J’ai juste rencontré le Seigneur Poutine, qui dirige notre implantation à Kalos, près d’Illumis, et le Seigneur Oscar. - Dernière question, dit Hector. Où avez-vous emmené Henry ? - Je … je ne sais pas… je ne connais que notre implantation à Kalos… je vous en prie, ne me brisez pas les bras ! - Je n’en ai jamais eu l’intention, répondit Hector, un petit sourire aux lèvres.Overein le regarda avec de grands yeux ronds, la bouche grande ouverte, sans un mot. Cisayox s’éloigna de lui silencieusement.- On va aller réfléchir, continua le membre du Conseil des 4. On vous laisse faire de même.Il fit signe à Marie et à Blanche de les suivre et ils montèrent tous les trois, suivis par les Pokémon, laissant Overein seul.- J’ai vraiment cru que tu allais le torturer, dit Blanche.- Tu sais bien que ce n’est pas mon genre. Il suffisait juste que lui le croit. - Qu’est-ce qu’on fait ? dit Marie une fois qu’ils furent tous arrivés dans la chambre d’Henry, une grande pièce qui avait été aménagée pour qu’Elekable, Arcanin, Scalproie et d’autres Pokémons puissent aussi y dormir sans que quiconque ne se sente serré.- On n’a pas énormément d’infos… dit Hector. Je vais essayer de me rendre à Kalos pour enquêter et… - Tu n’iras pas seul, je viens avec toi, dit Blanche.- Mais ce sera peut-être dangereux et … - La dernière fois qu’y avait un truc dangereux, on t’a laissé seul et ça s’est mal passé, rappela Blanche. Pas deux fois.Hector déglutit. Les souvenirs que Blanche venait d’évoquer étaient encore très douloureux pour lui. - Hey ! lança Marie. C’est mon père qui est en danger ! Je viens aussi. - Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée… Ces gens sont apparemment dangereux. La description qu’il a donné, cette communauté… on aurait dit une … - Une secte ? dit Blanche.- C’est ça. - C’est pas une question ! Je suis sûre que mon père aurait fait pareil pour moi !Les regards d’Hector et de Blanche se croisèrent. Marie n’avait aucun souvenir de son propre enlèvement, du fait qu’elle était sous hypnose pendant tout ce temps. Hector lui-même avait subit un sort comparable. Sans la détermination d’Henry, ils ne seraient plus là tous les deux.- Bon d’accord… On va s’organiser.________________________________________ Pendant que le trio réfléchissait à la manière de se rendre à Kalos et d’enquêter, Overein attendait, seul, ligoté à sa chaise, dans le salon d’Henry. Il avait eu la peur de sa vie, mais Hector l’avait bien embobiné. Il n’entendait rien de ce qu’il se tramait en haut. Puis, d’un coup, un petit bruit retentit.C’était un Roucool qui tapotait à la fenêtre. Celle-ci était entrouverte, mais pas assez pour permettre à l’oiseau d’entrer. Overein lui jeta un regard indifférent. Puis soudain, sous ses yeux ébahis, le corps du Roucool sembla se liquéfier. L’étrange matière dont il était composé était prise d’étranges soubresauts et prit la forme d’un Statitik, qui entra aisément à l’intérieur de la pièce. Overein regarda, stupéfait, le petit Pokémon se déplacer jusqu’à lui avec agilité puis à nouveau se liquéfier. Le corps du pokémon sembla soudainement grandir, comme s’il gagnait en matière. Matière qui modula rapidement une forme humanoïde. En une vingtaine de seconde, un vieux majordome faisait face à Overein, monocle sur l’œil droit et costume en queue de pie. Le prisonnier était ébahi par le spectacle peu commun d’une telle métamorphose. Puis il reconnu l’homme et, comme il voulait parler, celui-ci mit son doigt devant ses lèvres.- Restez silencieux et répondez en bougeant la tête, susurra le majordome. Avez-vous parlé de notre Communauté ?Overein déglutit et hocha la tête. Le visage fatigué du majordome, tout comme celui d’Hector auparavant, n’exprimait aucun sentiment. - Vous leur avez indiqué la situation d’une de nos bases ? - Je n’ai pas parlé du Mont Mémoria ! chuchota Overein.- Mais bien de celle que vous occupiez ?Overein resta silencieux, gêné. Il hocha lentement la tête.- Vous êtes là pour me libérer ? - En quelque sorte. Je vous demanderai de rester silencieux pour le reste de l’opération.Overein sourit, soulagé. Mais son expression changea quand la main droite du majordome se métamorphosa en une sorte de long couteau. Sans attendre qu’il ne laisse échapper un bruit, Fédéon, l’assassin de Felicae, plongea son autre main dans la bouche de sa cible.- Dans notre communauté, assumer la responsabilité de nos actes est une priorité absolue. C’est pour vous aider à vous pardonner votre échec que je suis là.Overein le regardait avec des yeux remplis de larmes. Mais sans la moindre pitié, Fédéon enfonça sa lame dans son ventre. Cela aurait put suffire, mais il entreprit ensuite de métamorphoser sa main à l’intérieur même des entrailles du pauvre Overein. D’un simple couteau, il la changea en hachoir, puis en trident, en passant par la faux. Ces métamorphoses répétées écrasaient, déchiquetaient les organes d’Overein de l’intérieur. La douleur était insupportable et s’il en avait eu la possibilité, il aurait crié assez fort pour que tout Doublonville l’entende. Enfin Fédéon se décida à l’achever en perçant son cœur. Il regarda la dernière étincelle de vie s’échapper du regard de sa victime, sans le moindre remord, sans aucune pitié.________________________________________ Marie, Blanche et Hector étaient arrivés d’accord. Ils allaient prendre contact avec Frederick et Estelle Hamers puis les rejoindre à Kalos pour rechercher Henry dans cette fameuse base dont avait parlé Overein. Concernant ce dernier, ils voulaient le remettre aux autorités. Mais quand ils descendirent pour lui annoncer, Marie poussa un cri d’horreur. Il y avait une mare de sang aux pieds de la chaise. Le visage du cadavre exprimait la peur et l’angoisse, comme si sa dernière expression avait été fossilisée. Un trou béant d’où sortaient quelques tripes et d’où coulait encore le sang était largement visible au niveau de son ventre. Personne ne fit attention au Roucool qui observait la scène depuis la fenêtre. |
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| Unpuis Romancier |
| Mer 19 Juil - 12:22 | |
| Chapitre 3 : Poutine, Gloire à Felicae ! - Hélas, dix fois hélas, je suis arrivé trop tard sur place.Le majordome regardait par terre, incliné en signe de soumission devant son Maître, François Lumen, le Guide de Felicae. Il venait de rentrer de sa mission et donnait son rapport. Derrière lui, les mêmes Pokémon que lorsqu’il avait quitté la pièce la dernière fois occupaient les mêmes sièges. Seule la jeune femme était absente. Les quatre Mélancolux étaient immobiles au-dessus de la tête de l’homme sur son trône. Seules les lueurs de leurs flammes semblaient danser à un rythme inaudible.- C’est dommage, mais pas si grave, répondit le Guide. Sais-tu de quoi mon disciple avait parlé ? - Il leur a révélé l’emplacement d’une de nos bases. - Il n’a pas parlé d’ici, rassurez-moi ? demanda l’Aquali en levant la tête de ce qui semblait être un plateau de jeu d’échec.- Non, il leur a juste parlé de la base qu’il occupait précédemment, à Kalos. C’est d’ailleurs là-bas qu’ils vont se rendre. - Si j’avais été envoyé sur place, j’aurai aussi pu m’occuper d’eux, lança la voix malveillante du Cacturne. Nous n’aurions pas eu de problèmes. - C’est justement en partie pour cela que je ne vous ai pas confié cette mission, Seigneur Joking, dit François Lumen, avec une pointe d’impatience.- Je ne comprends pas, dit Joking.- Il se trouve qu’il est préférable de garder ces jeunes gens en vie, répondit joyeusement le Tutankafer. Du moins le temps qu’ils nous guident jusqu’à nos objectifs. - Nous seront-ils vraiment d’une quelconque utilité ? demanda l’Aquali en déplaçant trois pions blancs devant un Cavalier noir.- J’en suis persuadé, dit calmement le Guide. Ils vont donc se diriger vers la base du Seigneur Poutine. - On peut compter sur le Seigneur Poutine pour bien les accueillir ! dit Oscar._______________________________________________ Marie, Hector et Blanche sortirent du train à la gare d’Illumis. Il ne fallut pas longtemps à Blanche pour repérer Frederick Hamers et sa fille, Estelle, qui avait le même âge que Marie. Ils étaient accompagnés d’un Smogogo qui flottait derrière eux. Elle leur fit signe puis le trio se dirigea vers eux. Ils décidèrent de se rendre directement chez eux, afin d’être au calme pour discuter.Tout comme il y a huit ans, les Hamers occupaient une chambre du Crésus, un hôtel de luxe très réputé. Ils prirent ensemble l’ascenseur, quoiqu’étant un peu à l’étroit, puis passèrent la porte indiquée par Frederick. Cette chambre était payée par la riche société qui embauchait Frederick en tant qu’ingénieur dans la recherche de nouvelles sources d’énergie.- Alors, qu’est-ce qui vous amène à Kalos exactement ? demanda l’ingénieur en s’asseyant sur une chaise. Vous avez été vagues au téléphone… Henry a des problèmes, c’est ça ? - C’est une longue histoire, dit Hector. En gros, ça concerne une sorte de communauté qui s’appelle Folicat… ou un truc du genre. - Vous voulez parler de Felicae ? demanda Estelle.- Heu, ça doit être ça, dit Hector en rougissant.- Vous les connaissez ? demanda Blanche.- De nom, dit sombrement Frederick. C’est une secte, et ses membres vivent reclus dans de petites communautés. Parfois, certains sortent pour prêcher la bonne nouvelle. Mais ce sont tous des marionnettes aux mains de leurs chefs, c’est évident. Ils n’ont pas de libre pensée. Et donc, Henry a des problèmes avec eux ? Il ne les a pas rejoints quand même ? - Non, il a été kidnappé, dit Marie.- QUOI ? s’exclamèrent ensemble père et fille.- C’est un Tutankafer qui l’a enfermé à l’intérieur de son sarcophage avant de disparaitre dans une sorte de faille, précisa Blanche.- Mais pourquoi ? Pourquoi avoir kidnappé Henry ? demanda l’ingénieur.- On ne sait pas vraiment, le gars qu’on avait capturé ne savait rien, dit Hector. - Qui ça ?Hector entreprit de tout raconter aux Hamers. Ils furent particulièrement choqués en apprenant ce qu’il était advenu du fameux prisonnier alors qu’ils l’avaient laissé sans surveillance.- Du coup, le seul indice qu’on a, c’est leur implantation à Kalos, dit Marie.- Je sais où se trouve leur communauté, dit Estelle. C’est sur le chemin vers La Frescale. - Dans ce cas, on va s’y rendre sans tarder, dit Marie en se levant.- Je viens avec vous, dit Frederick. J’ai une dette envers ton père.Frederick avait rencontré Henry huit ans auparavant. Il n’avait jamais oublié avec quelle hargne le Pokéathlète avait protégé sa fille face à un terrible Pingoléon aux ailes tranchantes, alors qu’ils ne se connaissaient même pas. Il avait ensuite mis Estelle en sécurité pendant que lui-même était à l’hôpital. Il lui en était à jamais reconnaissant.- Nous venons aussi, dit Blanche en attrapant la main d’Hector.- Et moi aussi ! dit Estelle.- Non, toi tu restes ici, lui dit son père.- Mais papa…- Ce sera peut-être dangereux, alors tu ne bouges pas et tu nous attends. - Mais… - Pas de mais ! - Tu sais où ça se trouve sur la Route 16 au moins ?Son père se tut. Contrairement à sa fille, il ne savait pas du tout où se trouvait cette fameuse communauté exactement.- Si je ne viens pas, vous allez devoir chercher pendant des heures ! - Bon… d’accord. Mais je ne veux pas que tu prennes de risques !Marie regardait la scène avec un pincement au cœur. Voilà qui lui rappelait énormément son propre père. La main d’Hector se posa sur ses épaules, comme s’il savait à quoi pensait sa nièce. De même, Blanche lui accorda un sourire bienveillant.- On va le libérer, ton père, assura la championne.- S’il est bien là-bas, répondit sombrement Marie.- Bon, on se met en route ? lança Estelle, l’air un peu plus enjoué d’avoir convaincu son père. C’est pas la porte d’à côté !___________________________________________ Il leur fallut un bon moment de marche sur la route 16, aussi appelée Chemin Tristesse. Ils étaient guidés par Estelle, qui avait invoqué son Nidorina pour les accompagner. Tout le monde l’avait imitée en faisant appel à un Pokémon, par prudence. Ainsi, Smogogo côtoyait Cisayox et Echremeuh. Alors qu’ils étaient à Jotho, Marie avait décidé de prendre avec elle Scalproie en plus de Grodoudou. Les deux Pokémon, qui se connaissaient depuis de longues années, fermaient la marche. Le tout formait un défilé assez peu courant, mais il n’y avait guère beaucoup de passants pour s’en étonner.Enfin, après avoir quitté le chemin habituel sous les indications d’Estelle, ils arrivèrent devant une grande haie. Celle-ci entourait un gigantesque terrain. Ils durent encore marcher un moment avant d’atteindre l’entrée, qui consistait en une grande allée au bout de laquelle un grand chalet en bois trônait. En marchant vers celui-ci, le groupe put voir plus précisément le reste de la propriété. Il y avait plusieurs autres chalets, plus petits. Mais surtout il y avait un grand nombre d’étranges constructions auxquelles s’attelait des hommes, des femmes et des Pokémons. Il s’agissait de parcours militaires, destinés aux entrainements. Hector déglutit. Cela ne présageait rien de bon. Ils auraient peut-être bien eu besoin du Major Bob. Enfin arrivés devant le grand chalet, ils frappèrent à la porte. Celle-ci ne tarda pas à s’ouvrir sur un homme accompagné d’un Canarticho. Le Pokémon les regardait avec un air méfiant, mais l’homme était plus souriant.- Bienvenue à la Résidence du Goulag de Felicae, dit l’homme. En quoi puis-je vous être utile, mes frères et sœurs ? - Nous ne sommes pas des vôtres, répondit sèchement et précipitamment Marie.Le sourire de l’homme se dissipa. Il semblait cette fois un peu mal à l’aise. Le Canarticho, sans demander son reste, leur tourna le dos et disparut de leur vue rapidement.- Vous n’êtes pas de Felicae ? Mais vous souhaitez vous joindre à nous, c’est ça ? - Plutôt crever, dit Marie.- Ce que ma nièce veut dire, lança Hector, c’est que nous avons une affaire à régler avec vous. - Quel genre d’affaire ? demanda l’homme, l’air de plus en plus inquiet.- Vous avez kidnappé mon père ! cria Marie en serrant les poings.- Vous devez faire erreur… - L’homme que nous avons capturé nous a pourtant parlé de cette base, dit Blanche. Il a agit avec le Tutankafer parlant. - Je … je ne comprends pas… répondit l’homme d’une voix tremblante.- Il s’appelait Overein, ajouta la Championne.Au nom du défunt, le teint de l’homme prit la même couleur qu’un cadavre.- Vous… vous avez capturé Overein ? - Ne faites pas l’innocent, il est mort, annonça directement Hector. Vous avez envoyé quelqu’un l’assassiner pour ne pas qu’il parle, mais c’était trop tard. - Non ! Nous n’avons jamais commandité un tel acte ! - Vous peut-être pas, dit Frederick. Mais votre Chef que vous adorez, lui, c’est autre chose. - Notre Guide n’aurait jamais … commença l’homme, désemparé.- IL SUFFIT ! rugit une voix puissante.L’homme sursauta et fit une sorte de salut militaire en se retournant. Derrière lui, quatre Pokémon venaient d’apparaitre. Le plus imposant d’entre eux était un Polagriff affublé d’un casque militaire. Le Canarticho était là, lui aussi, armé de son Bâton. Il y avait aussi un Insolourdo, qui portait par ailleurs le même casque que Polagriff, bien qu’un peu trop grand pour sa tête. Enfin, au centre, un Spinda se tenait là, droit, les mains dans le dos, le regard rude et sévère, affublé d’un uniforme militaire parsemé de plusieurs médailles.- S… Seigneur Poutine… dit l’homme. Ces gens prétendent… - J’ai entendu, lança le Spinda en s’avançant. Ainsi donc, vous portez de graves accusations envers Felicae et envers notre Guide, Maitre Lumen ? - Ce que nous racontons là est la vérité ! s’énerva Marie. Vous allez libérer mon père de suite ! - Si Maitre Lumen a vraiment commandité son enlèvement, c’est que votre père le méritait, et qu’il allait gêner d’une façon ou d’une autre l’équilibre de Felicae. - On ne connaissait même pas votre secte avant ça, lança Blanche.- Une Secte ? s’indigna le Spinda. Comment osez-vous traiter ainsi Felicae !? Je vous ordonne de partir sur le champ, je ne veux plus vous revoir ! - Nous ne partirons pas sans Henry, dirent ensemble Hector et Frederick.- Nous resterons le temps qu’il faudra, dit Estelle.Le Spinda les regardait d’un œil mauvais, sévère. Il n’aimait pas qu’on compare Felicae avec une association criminelle. Ces jeunes gens, par ailleurs semblaient excessivement bornés. Il soupira.- Occupez-vous d’eux, dit-il.Sans attendre, Polagriff chargea vers eux, prêt à asséner un puissant coup de patte à Nidorina. Mais Cisayox fut plus rapide et l’intercepta de ses puissantes pinces et le combat entre ces deux-là s’engagea. Canarticho, lui, tel un escrimeur, menaça Marie. Mal lui en prit, car Scalproie, lui lança alors plusieurs couteaux qu’il esquiva difficilement à l’aide de son Bâton avant que Grodoudou ne le projette contre le mur avec Mégaphone. Insolourdo attaqua à son tour et lui et Nidorina se livrèrent à une lutte acharnée.Même si les trois Pokémon de Felicae se battaient bien, ils ne pouvaient rivaliser avec le groupe, qui leur était de loin supérieur numériquement parlant. Le Spinda, lui, regardait la scène, comme s’il analysait les mouvements des combattants. Rapidement, Cisayox mit à terre Polagriff avec Surpuissance, au même moment où Canarticho était désarmé par Scalproie et menacé de ses couteaux. Seul Insolourdo et Nidorina continuaient à se battre. Le reste fixait le Pokémon en uniforme.- Il vous en faudra plus pour nous battre, dit Blanche, dont Ecremeuh n’avait même pas eu besoin de combattre. On pourrait régler ça sans violence. - Si vous nous disiez où se trouve Henry, ça irait plus vite et personne ne serait blessé, dit Hector.- Vous voudriez que je trahisse la confiance que m’accorde Maitre Lumen ? dit le Pokémon. Jamais je ne trahirai les miens ! - Nous voulons juste récupérer notre ami, dit Frederick. Nous vous laisserons tranquilles dès que ce sera fait. - Vous pensez que vous me faites peur ? A moi, le Seigneur Poutine, Général des Armées de Felicae ? Vous vous mettez le doigt dans l’œil ! - Vos subordonnés ne nous ont pas causé trop de mal, dit Estelle, satisfaite, alors que Nidorina mettait à terre Insolourdo.- Vous avez peut-être battu mes compagnons d’armes, mais ce n’est pas pour rien que je suis leur Général, dit Poutine. Mais puisque vous menacez toute ma communauté, je me vois dans l’obligation…En un éclair, le Spinda fonça devant Nidorina et lui assena un puissant Ultimapoing qui envoya voler le Pokémon Poison à environ dix mètres de là. Estelle cria et se précipita vers elle. Nidorina était encore en vie, mais la puissance du coup l’avait évanouie.- De vous mettre hors d’état de nous nuire !Il fallut quelques secondes au groupe avant de se ressaisir de leur surprise. Ce furent Hector et Blanche qui réagirent le plus vite. Echremeuh se roula en boule et commença sa Roulade, suivie dans son élan de Cisayox. Mais Poutine les esquiva facilement de ses mouvements désordonnés, tout en donnant un autre coup au Pokémon insecte. Poutine s’acharna à coups de poings sur Cisayox qui n’arrivait toujours pas à l’atteindre avant de le mettre à terre. Le Pokémon de Blanche vint à la rescousse, mais les gestes confus du Seigneur de Felicae rendaient la visée compliquée. Il ne fallut guère longtemps pour qu’elle se retrouve elle aussi face contre terre.Marie cria ses ordres aux Pokémons de son père. Ils étaient clairs, que Poutine survive ou non, cela ne l’intéressait pas. Seul lui importait de vaincre cette Secte pour récupérer son père. Aussi, pour la première fois depuis de longues années, c’est dans le but de tuer que Scalproie attrapa ses couteaux et les projeta en direction du Spinda en uniforme. La puissance de ses jets était accentuée par les Mégaphones de Grodoudou, pour être plus rapides et plus pénétrants.Malheureusement, le Seigneur Poutine avait une arme très particulière. Ses mouvements rapides et désordonnés. Aussi, malgré la précision des lancers, aucun couteau ne parvint à le toucher alors qu’il se rapprochait en zigzagant de manière apparemment complètement aléatoire. Enfin, il parvint à hauteur de Scalproie et lui assena à lui aussi un puissant coup de poing, l’envoyant promener plus loin. Grodoudou en profita pour lancer un Mégaphone, ce qui le fit reculer de quelques centimètres avant qu’il ne lui donne aussi un coup dans le visage, faisant tomber son masque et dévoilant son visage déformé au Vitriol.- Diantre ! cria-t-il, surpris par la vision d’horreur.Grodoudou lui adressa un regard de défis. Mais le Seigneur Poutine, à la surprise de tous, se baissa et ramassa le masque, le tendant vers la Chanteuse. Elle hésita puis le reprit et le remit à son visage. A peine l’avait-elle récupéré que Poutine s’était détourné d’elle pour reprendre le combat.Kaede essaya de l’attaquer avec Plumo-queue. Malheureusement, la jeune Pokémon était encore une novice au combat et le Spinda parlant l’attrapa facilement par la queue avant dans la lancer sur Marie.- Smogogo, Purédpois ! cria Frederick.Le Pokémon obéit et Poutine disparut dans un gaz nauséabond. On l’entendit tousser un moment, puis Smogogo envoya des Feux Follets à l’intérieur du nuage sombre. Mais Poutine en sortit subitement avant que les flammes n’y pénètrent et sauta à la hauteur du Pokémon de Frederick. Il lui donna un puissant coup sur ses deux fronts, le faisant rejoindre le plancher des vaches alors que lui-même atterrissait sans dommage.Scalproie, Cisayox et Echremeuh s’étaient relevés et, avec Grodoudou, ils faisaient face au Spinda. Celui-ci les regarda, haletants, blessés et fatigués, puis éclata de rire.- Je dois dire que ça fait longtemps que je ne m’étais pas battu comme ça ! lança-t-il avec une bien meilleure humeur qu’au début du combat. Polagriff, Canarticho et Insolourdo s’étaient eux aussi relevés de leur combat et venaient de rejoindre Poutine, se tenant derrière lui. Marie avait les larmes aux yeux. Même les Pokémons d’Hector, Blanche et son père ne pouvaient rivaliser avec ce Spinda. Ils l’avaient à peine touché, puisqu’il esquivait toutes les attaques avec simplicité. Ce Pokémon semblait être forgé pour le combat. On voyait d’ailleurs qu’il en ressortissait un certain plaisir. Hector serrait le poing. Il avait d’autres Pokémons en réserve, mais si Cisayox ne parvenait même pas à le toucher, cela risquait de ne pas suffire. De plus, ses trois compères, même s’ils n’arrivaient pas à la cheville de Poutine, venaient de se relever eux aussi. La situation virait à la catastrophe. Frederick et Blanche enrageaient intérieurement. Estelle, elle, était toujours avec son Nidorina, qu’elle tentait de soigner.- Je dois avouer que je m’amuse beaucoup, au final ! Mais voyez, vous n’avez pas de quoi rivaliser avec Felicae. Ce que j’ai montré ici n’est qu’un aperçu de notre Force ! La force de Felicae ! Gloire à Felicae ! - Gloire à Felicae ! Gloire à Maitre Lumen ! Gloire au Seigneur Poutine !Le groupe ne les avait pas remarqués mais plusieurs hommes, femmes, enfants et Pokémons avaient rejoint l’homme à l’entrée du Chalet. Tous faisaient le même salut militaire en clamant leurs pensées, endoctrinés qu’ils étaient par la Secte de Felicae. Poutine souriait, enorgueillit par les paroles de ses compagnons.- Je… je veux juste récupérer mon père ! cria Marie en laissant s’échapper des larmes.- Il n’est pas ici, dit Poutine. Et je doute franchement que Maitre Lumen ait commandité un Kidnapping, ce n’est pas son genre. Notre Maitre est quelqu’un de bon, de juste. Si vraiment nous nous en sommes pris à votre père, petite, c’est qu’il ne devait pas être si gentil que ça ! - VOUS MENTEZ ! hurla Marie, en pleur.- Petite effrontée ! Tu mériterais que je …Poutine ne termina pas sa phrase. Il venait d’apercevoir un Eoko ainsi qu’un Grodrive qui, portés par le vent, se dirigeaient vers lui, sans se soucier du groupe. Tout le monde se tut et même Marie regarda la scène, intriguée, malgré quelques larmes. L’Eoko tendit une lettre à Poutine, qui l’attrapa. Il la lut et poussa un cri de victoire avant d’attraper le Grodrive et de lâcher le morceau de papier.- Je suis désolé de devoir partir, mais j’ai des choses urgentes à régler, dit-il en s’élevant de plus en plus dans les airs. Comme je vous l’ai dit, l’homme que vous cherchez n’est pas ici ! Je vous conseille donc de partir d’ici au plus vite, ou toute notre communauté s’y mettra pour vous mettre dehors. Je vous souhaite tout de même une agréable fin de journée.Alors qu’il finissait de parler, il montait de plus en plus haut avec Grodrive. Eoko, lui aussi, les suivait. Canarticho, Polagriff et Insolourdo regardèrent un instant le groupe, puis s’éloignèrent sans demander leur reste. Seuls les gens à l’entrée du Chalet étaient encore là, attendant la réaction du groupe.- On s’en va, dit Hector.- Mais … et papa ? dit Marie.- Je crains qu’il ne soit pas là, dit Blanche avec tristesse. Viens, il vaut mieux s’éloigner… - J… d’accord, dit Marie à contrecœur.- Deux minutes ! dit Estelle.Nidorina était de nouveau debout, quoiqu’elle boitait légèrement. Estelle se dirigea vers l’endroit d’où Poutine s’était élevé et ramassa le papier, le fourrant dans sa poche. Un homme du Chalet voulu réagir, mais un couteau de Scalproie vint se planter dans la porte, comme une menace.- On peut y aller.Ainsi le groupe repartit en direction du Crésus. Le soleil se couchait sur le Chemin Tristesse qui avait rarement aussi bien porté son nom que ce jour-là. Pourtant, plus loin, Poutine, lui, jubilait. Il passait vraiment une excellente journée. |
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| Unpuis Romancier |
| Mer 26 Juil - 12:56 | |
| Chapitre 4 : Joking, L’épouvantail - Bienvenue à vous, Seigneur Poutine, déclara François Lumen, assis sur son trône. - Votre Excellence, dit le Spinda en uniforme tout en faisant un salut militaire, c’est un réel plaisir de vous revoir. Il faisait face à son Guide. Derrière lui, les trois autres Seigneurs occupaient leur place habituelle. La jeune fille était de retour et se tenait toujours aussi proche de François Lumen. Les mêmes Mélancolux éclairaient la pièce de leur sinistre lueur. Fédéon, le majordome, attendait debout près de l’entrée que venait de franchir le Seigneur Poutine quelques instants auparavant. - Vous avez reçu, je crois, la visite de quelques personnes au Goulag, pas vrai, Seigneur Poutine ? demanda Oscar d’un air guilleret. - C’est exact. Ils prétendaient moult sottises sur notre communauté. - Vous les avez tués ? demanda l’Aquali, toujours penché sur son jeu d’échecs. - Diable non ! Je leur ai simplement donné une bonne leçon, pour leur montrer à qui ils ont à faire. - On ne peut même pas compter sur vous pour nous débarrasser de la vermine ? Voilà qui est bien triste, répondit l’Aquali en changeant la disposition des pièces. - Vous feriez mieux de vous taire, Seigneur Pyst, répliqua Poutine. Parce que si je suis ici, c’est en partie pour mettre à jour votre propre incompétence. - Comment ? dit Aquali, piqué au vif. De quoi parlez-vous ? - Je veux dire par là que j’ai trouvé l’Arme, dit calmement Poutine, un grand sourire aux lèvres, sans même le regarder. La jeune fille, Oscar, Fédéon et même François Lumen poussèrent une petite exclamation de surprise réjouie. Pyst, lui, exprimait toute sa stupeur devant cette nouvelle. Seul Joking, le Cacturne, semblait ne pas être intéressé par l’annonce du Seigneur Poutine. - Excellent, Poutine ! s’exclama le Guide en se relevant précipitamment. Je vois que je peux compter sur vous ! - C’est un grand pas en avant pour la suite de notre Projet, clama joyeusement Oscar. Une grande réussite ! - Ce n’est rien voyons, tempéra le Spinda avec un sourire narquois aux lèvres. Après tout, c’est normal, je ne suis pas resté cloîtré au chaud en l’attente d’indices, contrairement à d’autres. - Qu’est-ce que vous sous-entendez ? dit Pyst en renversant son plateau de jeu d’échec. - Simplement que vous aussi, vous avez une mission, Seigneur Pyst, dit Poutine. Et que jusqu’ici, vous ne semblez pas très avancé. - Et pourtant, je suis sur le point de procéder à la capture de notre homme ! - Ce ne sont pas vos belles paroles qu’on attend, continua le Spinda en uniforme. Mais des résultats ! - Il est vrai que cela fait déjà un bon moment que vous n’êtes pas sorti d’ici, Seigneur Pyst, intervint la jeune fille. Et avec la découverte du Seigneur Poutine, nous ne devons surtout pas tarder. L’Aquali semblait désemparé, en colère. Il jeta un regard noir en direction du Spinda puis quitta son siège et se dirigea vers la sortie.- La prochaine fois que vous me verrez, j’aurai mené à bien ma mission, dit-il sans se retourner. Et croyez-moi, je ne tarderai pas ! Puis il sortit, sans demander son reste. Poutine se dirigea ensuite vers son propre siège et y prit place. - Tient, Herba n’est pas là non plus ? remarqua-t-il. - Cette chère Seigneur Herba est en mission, précisa Oscar. - Et finalement, il n’y a qu’à moi qu’on ne donne rien à faire ! s’exclama le Cacturne en baillant. Je vais finir par prendre Racine si je ne me dégourdis par les épines. - Justement, dit François Lumen. J’aurais besoin de tes talents pour venir en aide au Seigneur Pyst. - Pourquoi l’aiderais-je, ce bon à rien ? dit Joking, la mine mauvaise. - Parce que la mission consiste à un massacre dont seul vous avez le secret. - Je vous écoute, dit Joking, l’air soudainement plus attentif. Joking accorda subitement beaucoup d’attention aux consignes du Guide de Felicae. Plus il parlait et plus le sourire sadique s’étalait sur le visage de l’Epouvantail. Il se releva, s’inclina légèrement et partit précipitamment en direction de sa mission, tout en éclatant d’un rire de folie. - Est-ce bien nécessaire de régler cela par le sang ? s’enquit Poutine. - Avec eux, j’en ai bien peur, répondit François Lumen. - D’ailleurs, les visiteurs que j’ai eus au Goulag m’ont raconté une bien drôle histoire d’enlèvement, dit Poutine. - Vous voulez parler de cet homme ? demanda Oscar. Poutine, surpris, tourna la tête vers Oscar. Son sarcophage venait de s’ouvrir. A l’intérieur, Henry était embaumé dans de multiples bandelettes, tel une momie. Seule sa tête n’était pas recouverte de tissus. Il était inconscient. ___________________________________________________ Très cher Seigneur Poutine. Je vous écris cette missive depuis le Point de recherche numéro 16, à Kalos. L’extraction a porté ses fruits. Ce matin, nous avons en effet mis à jour une première partie de l’Arme. Nous continuons de la dégager en ce moment même afin de la restaurer. Nous attendons votre visite pour que vous nous confirmiez qu’il s’agit bien de ce que nous cherchions, mais les doutes sont à peine permis en vue de la description donnée par le Professeur Nessmad.
Gloire à Felicae ! signé MarcusLa lettre qu’Estelle avait ramassée au Chalet juste après le départ du Seigneur Poutine avait laissé le groupe perplexe. Celle-ci leur avait appris l’existence d’une « Arme » qui se trouvait à Kalos. Seulement, aucun d’eux ne savait de quoi il pouvait bien s’agir. Mais comme Hector l’avait précisé, le fait que Felicae possède une arme est en soi un signal d’alerte. Ils avaient tous vu chez Poutine ce qui ressemblait à des parcours d’entrainements militaires. Il était donc fort possible que Felicae prépare une guerre … Mais contre qui et pourquoi ? Cela restait un mystère. Ils ne pouvaient pas non plus se rendre directement sur place. D’une part parce que le Seigneur Poutine s’y trouvait surement déjà et qu’il était bien trop fort pour eux, mais aussi parce qu’ils ne savaient pas précisément où elle se trouvait à Kalos. Quoi qu’il en soit, ils décidèrent ensemble de se séparer. Alors que Marie, Blanche et Hector iraient à Hoenn pour demander de l’aide aux Stones, Estelle et Frederick allaient se rendre à Sinnoh pour retrouver le Clan Distorsion. Car le Clan, malgré la fermeture définitive du Monde Distorsion et la disparition de l’Orbe Platiné, était resté actif, reformant ses rangs petit à petit. Ils disposaient en outre d'une vue d’ensemble de tout ce qu'il se passait dans la totalité des régions, et une bibliothèque très fournie sur l’Histoire globale du monde. Ainsi Frederick et Estelle débarquèrent rapidement à Sinnoh après un court voyage en bateau. Il leur fallut une journée de marche pour rejoindre les rives du Lac Courage où, caché, se trouvait le QG du Clan Distorsion. L’entrée était gardée par un jeune homme qui patientait avec son partenaire, un Rapasdepic. Lorsqu’il vit arriver le père et sa fille, il se montra d’abord hostile et menaçant. Puis il reconnu Estelle quand celle-ci lui affirma qu’il avait dû se lever du pied gauche ce matin et leur ouvrit l’entrée en tapant le code, connu de seulement quelques membres hauts placés. Le QG avait subit d’innombrables rénovations en huit ans. Tout était plus clair et les couloirs étaient moins étroits. Frederick salua quelques connaissances qu’ils croisèrent, mais sans s’arrêter de marcher droit devant, en direction de la Fosse aux Pieux, la salle d’entrainement du Clan. Il s’agissait surement de la pièce qui avait le moins changé depuis leur dernière visite. Les statues de quelques Pokémon légendaires, dont celle de Giratina, semblaient les suivre du regard alors qu’ils s’avançaient au fond de la pièce, en direction du bureau de la Sage. Trois jeunes personnes s’entrainaient sur le côté, un peu trop prêt de la Fosse au goût de Frederick. Enfin, ils arrivèrent devant la porte et y frappèrent trois coups. Elle s’ouvrit presque immédiatement sur Emma, qui était un peu plus jeune qu’Estelle et qui poussait une chaise roulante. Assise dans celle-ci, fatiguée par l’âge, se trouvait Agatha, anciennement membre du Conseil des 4 du Plateau Indigo, au même titre qu’Hector aujourd’hui, mais aussi l’ancienne Sage du Clan Distorsion. En effet, se sentant vieillie et affaiblie par le poids des années, Agatha avait décidé de démissionner de son titre de Sage, il y a de cela un an. Elle restait tout de même très influente dans le Clan, mais elle n’y était plus à sa tête. La vieille femme reconnut immédiatement Frederick et Estelle et leur adressa un sourire, chose qui aurait eu bien peu de chance d’arriver voilà huit ans. - Tient tient … Frederick et Estelle Hamers, dit-elle. Comment va la jeunesse ? - Bonjour S … Agatha, se reprit Frederick. Comment allez-vous? - Je suis tellement en forme que je pourrais battre au bras de fer les trois jeunes réunis là-bas, dit-elle en pointant du doigt ceux qui s’entrainaient. - Le pire, c’est que je n’en doute pas, dit Estelle. - Que nous vaut la visite de deux habitants de Kalos ? reprit la vieille. - C’est une histoire quelque peu compliqué … ça concerne Henry. ____________________________________ Pendant ce temps, au dehors, le gardien et son Rapasdepic s’ennuyaient. Il était rare que le Clan reçoive de la visite de personnes extérieures, alors si Frederick et Estelle venaient d’arriver, les chances de voir quelqu’un d’autre débarquer étaient quasiment nulles. Son travail était si monotone que, parfois, le gardien avait peur d’oublier le code, à force de ne s’en servir que quelques fois par mois. Pourtant, un bruit de branche craquée le fit sursauter. Il crut d’abord que ce n’était qu’un Akwakwak, nombreux dans le coin. Puis il distingua deux silhouettes humaines se diriger vers eux. Le gardien reprit son air bougon et son Rapasdepic prit une position menaçante. Il y avait en effet un humain, mais la seconde silhouette était un Cacturne, plus grand que la normale. Ils s’arrêtèrent devant le gardien. L’homme semblait un peu mal à l’aise face au gardien et à son Oiseau. - Dégagez d’ici, dit le Gardien.- Heu … Bonjour ! Nous sommes ici pour proposer à votre Clan de se joindre à Felicae ! lança l’homme, un peu embarrassé. - Dégagez, répéta le jeune homme. - Je … Je vous prie de nous laisser entrer. - Dégagez. - Vous ne semblez pas comprendre, reprit l’homme, apparemment de plus en plus inquiet. C’est une question de vie ou de mort. - Ha ouais ? Bah dégagez vite d’ici alors. Personne ne rentre tant que je suis vivant. L’homme voulut répliquer, mais le Cacturne explosa d’un rire froid et cruel. - J’espérais que vous diriez quelque chose comme ça ! dit le Pokémon, une lueur de folie dans les yeux. - Que … Le Gardien n’eut pas le temps de s’étonner face à l’Epouvantail. De longues Racines étaient sorties des bras du Cacturne, telles d’ignobles tentacules, et, rapides comme l’éclair, sans même que le Pokémon ne bouge de place, fondirent sur lui, pénétrant dans son corps à de multiples endroits. La douleur était insupportable et pourtant il était incapable de crier. Les racines ne l’avaient pas encore tué, mais elles semblaient pénétrer partout dans son corps, ratatinant les organes un à un. L’Epouvantail semblait se délecter en regardant l’expression de sa victime. Rapasdepic, pétrifié de terreur, regardait le spectacle, impuissant. L’homme de Felicae, blanc comme neige, avait la nausée. Enfin le Seigneur Joking se décida à achever le Gardien et ses Racines déchiquetèrent son corps de l’intérieur. Le corps sembla soudainement éclaté, déversant sang et morceaux de tripes. Il aurait été impossible de reconnaître le Gardien dans un tel état. Ç’en était trop pour le compagnon de l’Epouvantail, qui vomit son petit déjeuner. - Petite nature … dit Joking avec dédain. Qu’est-ce que tu attends ? - Je … Oui … Il essuya sa bouche d’un revers de manche puis attrapa une Pokéball pour invoquer un Munja. Pendant ce temps, Joking répétait son attaque sur le Rapasdepic, qui connut ainsi le même sort que son dresseur. Le sol n’était plus qu’une mare de sang et de chair. Puis, le Seigneur de Felicae s’approcha du boitier sur lequel il fallait taper le code pour entrer. Il n’avait aucune idée de celui-ci, mais avec ses racines, il tapa des numéros au hasard à une vitesse ébouriffante. La méthode n’était pas aussi bonne que celle employée par un Mackogneur huit ans plus tôt, mais Joking eut tôt fait de tester presque toute les combinaisons possibles et, au bout de seulement quelques minutes, l’entrée de la porte de métal grinça. Le QG du Clan Distorsion était désormais libre d’accès pour Joking, Seigneur de Felicae. Celui-ci n’avait de respect pour personne. Seul lui importait de s’amuser, et il voyait dans le meurtre et la souffrance d’autrui un hobby des plus divertissants. Il n’y a qu’un seul mot pour décrire l’Epouvantail : Psychopathe.___________________________________ - Je vois … , grogna Agatha après avoir écouté le récit de Frederick. Nous surveillons justement Felicae depuis quelques mois … - Vraiment ? Et vous avez découvert quelques chose ? - J’avoue que je ne m’en suis pas trop renseignée, la Sage actuelle sera plus en mesure de vous renseigner que moi. Elle est dans le bureau, elle s’entraine. Mais elle devrait bientôt avoir terminé. - Je vois mais … , commença Frederick avant d’être interrompu par un cri déchirant. Tous se retournèrent. Les cris venaient du couloir qu’avait emprunté les Hamers pour venir jusque là. Deux femmes débarquèrent en trombe et coururent vers eux, pendant que les trois jeunes qui s’entrainaient faisaient de même pour comprendre ce qu’il se passait. Alors qu’elles se rapprochaient, Estelle remarqua que les vêtements des deux femmes étaient tâchés de sang.- Madame Agatha ! Nous sommes attaqués ! - Comment ça attaqués ? répéta Agatha en pâlissant. C’est impossible … - C’est un Cacturne … Un vrai monstre … L’ancienne Sage déglutit. De sombres souvenirs lui revenaient subitement en tête. Elle revoyait un Mackogneur déchiqueter son fidèle Ectoplasma.- Il faut qu’on se batte, lança l’un des jeunes. - Appelons nos Pokémon et défendons notre Clan, renchérit l’un de ses amis. Seule Agatha ne bougea pas, encore torturée par le passé. Le Smogogo et le Nidorina des Hamers se joignirent au Skelenox d’Emma, au Kicklee, au Drakkarmin, au Serpang, au Roucarnage et au Mélodelfe des autres membres du Clan Distorsion. C’est à ce moment que débarqua le Seigneur Joking dans la salle de la Fosse aux pieux. D'innombrables racines sortaient un peu partout de son corps. De loin, Estelle n'en compta pas moins d’une vingtaine. Il était plus rouge du sang de ses victime que vert, sa couleur d’origine. Un homme le suivait comme un Ponchiot suit son Maitre et un Munja volait au-dessus de sa tête. - Hey, y'a du monde à ce que je vois ! lança-t-il joyeusement. J’adore cette journée ! - Qui êtes-vous !? Cria Estelle. - On m’a donné le nom de Joking à la naissance. On m’a donné le titre de Seigneur par la suite. Mais je préfère largement le surnom que j’ai gagné au rythme des combats. - Vous êtes de Felicae ? demanda Frederick. - Touché. On me surnomme l’Epouvantail. Souhaitez-vous voir pourquoi ? - Trop de blabla, clama un des jeunes. Kicklee, mate-le ! Le Pokémon Combat ne se fit pas attendre malgré la protestation désespérée d’Agatha et sauta haut dans le ciel, prêt à asséner un puissant Pied Voltige au Cacturne. Mais alors qu’il s’élançait, Joking utilisait ses Racines pour faire de même. Ils auraient dû se cogner mais Joking lui donna un puissant Poing-Dard dans le ventre. Cela aurait pu s’arrêter là, mais le contact avec le poing de l’Epouvantail avait aussi permis aux Racines de celui-ci de pénétrer dans le corps du pauvre Pokémon. Racines qui sortirent par le dos de Kicklee, le tuant sur le coup. Le cadavre retomba comme une pitoyable poupée de chiffon, commençant à déverser son sang, et Joking atterri juste à côté. - Au suivant ! lança-t-il avant d’éclater d’un rire de fou. Les humains et les autres Pokémon présents regardaient la scène, horrifiés. Le dresseur du Kiklee tomba à genoux. Puis Agatha lança sa propre Ball, invoquant Magirêve. - On va devoir le combattre tous en même temps si on veut une chance de survivre, dit Agatha. Essayez de le jetez dans la Fosse. Mais évitez de trop l’approcher. - D’accord, dit Estelle. S’en suivit un grand bazar. Les différents Pokémon présents attaquaient simultanément l’Epouvantail. Mais celui-ci était rapide et ses tentacules encore plus. Des cris de joie retentirent lorsque le Smogogo de Frederick lança l’attaque Lance-Flamme, ce qui carbonisa le bras droit de Joking, qui tomba en cendre. Mais ils déchantèrent vite lorsqu’avec folie il jeta toutes ses tentacules droit vers les dresseurs. Ceux-ci se séparèrent rapidement pour éviter d’être les nouvelles victimes, Emma poussant Agatha dans sa chaise roulante. Cependant le jeune qui avait précédemment envoyé Kicklee ne fut pas assez rapide. Les tentacules de Joking pénétrèrent à de multiples endroits de son corps. A la surprise générale, le bras de Joking semblait repousser. Le dresseur perdait toutes ses couleurs et devint aussi pâle qu’un fantôme. Lorsque le bras fut entièrement reconstitué, ce qui ne prit pas longtemps, les Racines sortirent du corps. Elles avaient absorbé la moindre goûte de sang qui s’y trouvait pour régénérer Joking. - C’est pas vrai, cria Frederick, qui se trouvait à côté d’Agatha et d’Emma. - Ho que si ! Répondit Joking en fonçant cette fois sur lui. Heureusement, Smogogo lança Brouillard au bon moment. Joking toussa, perdu dans la fumée. Il ne savait plus où se trouvaient ses proies. Un bruit l’avertit et il esquiva de justesse un Lance-Flamme de Smogogo. Puis un autre bruit attira son attention. Il se précipita donc vers l’origine du bruit, prêt à y plonger ses racines. Le bruit le guida vers la sortie du Brouillard. C’était le Magirêve d’Agatha qui flottait au-dessus de la Fosse à Pieux. Joking freina à temps. Sa vitesse avait failli le faire tomber dans la Fosse. Il pesta de ne pouvoir atteindre Magirêve et … il ne vit pas Nidorina l’attaquer dans le dos avec l’attaque Bélier.Le choc était loin de faire du mal au Seigneur Joking, mais il suffit à le faire chuter dans la fosse, exactement de la même manière qu’un Mackogneur, huit ans plus tôt. Le corps de l’Epouvantail fut transpercé par une vingtaine de pieux et il laissa échapper un cri strident de douleur. Toujours assise dans son siège et poussée par Emma, Agatha se rapprocha de la Fosse, comme pour s’assurer qu’il ne s’était pas retenu en tombant et poussa un soupir de soulagement. - Nous avons eu de la chance … dit-elle. Le Pokémon de la dernière fois avait tué bien plus avant de tomber dans notre piège. - Agatha, dit Frederick, la mine grave. Il disait être Seigneur … Il était surement de Felicae… - Oui, l’affaire me parait d’un coup plus urgente que prévu… D’ailleurs lui aussi est de Felicae. Elle montra quelqu’un du doigt et les dresseurs se retournèrent. L’homme qui accompagnait le Seigneur Joking était là, la mine inquiète, le Munja flottant au-dessus de sa tête. - On le chope ? demanda l'une des femmes aux vêtements ensanglantés avec un air mauvais.- Evidemment, on va le torturer, chuchota Estelle.- Vous … Vous ne pourrez pas m’attraper … - Et pourquoi cela ? demanda Frederick. - Parce que je suis encore là, susurra une voix derrière eux. Tous se retournèrent. Emma et Agatha étaient transpercées de partout par d’innombrables Racines. Joking, qui avait escaladé la Fosse à l’aide de ses Racines, avait des trous dans tous son corps, même en plein milieu du visage et à l’endroit où des êtres vivants normaux ont habituellement un cœur. Mais au fur et à mesure qu’il pompait du sang de ses deux victimes, ses trous se comblaient avec de nouvelles racines naissantes. Il se régénèrait. Les visages d’Agatha et d’Emma se crispaient de plus en plus, ne pouvant émettre de sons. Puis, une fois complètement réparé, il jeta les corps vidés de ses victimes dans la Fosse à pieux. - Vous ne pourrez pas me tuer, dit-il en regardant les vivants. Personne ne le peut. Estelle déglutit. Frederick était saisi d’effroi. L’Epouvantail faisait bouger ses Racines, menaçantes, destructrices. Il avait tué l’ancienne Sage du Clan Distorsion. Et quelque chose disait à Frederick que le Seigneur de Felicae ne s’arrêterait pas là … |
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| Unpuis Romancier |
| Mer 2 Aoû - 13:12 | |
| Chapitre 5: Pyst, échec au Roi Marie, Blanche et Hector descendirent du bateau au port de Poivressel. C’est dans cette ville qu’habitaient les Stones, Ludwig, Eden et Rosa, leur fille. Celle-ci était une coordinatrice Pokémon qui, comme Marie, avait été enlevée par la Troupe du Cirque Madyapno, faisant se croiser le chemin des Stones avec celui d’Henry. Ludwig était un dresseur de grand talent et était parfois appelé par les autorités pour leur venir en aide. Eden, quant à elle, était une artiste peintre. Elle possédait un Abra, très utile pour les déplacements, ainsi qu’un Aligatueur suffisamment puissant pour tenir tête au Pokémon de son mari.Ainsi donc le trio s’engouffra dans la ville aux parfums marins qui s'engouffrent dans les narines. Ils connaissaient déjà l’adresse et ne durent pas chercher très longtemps avant de trouver la maison. Hector frappa à la porte et Ludwig leur ouvrit. Quand il les vit au pas de sa porte, il poussa une exclamation satisfaite. - Génial, on vous attendait justement ! - Vous nous attendiez ? répéta Hector, surpris. - Oui, entrez, je vais vous expliquer. Le regard de Marie croisa celui de Blanche, tout aussi surpris que le sien. Puis ils entrèrent, sans rien dire. ___________________________________________ Le combat contre l’Epouvantail avait repris de plus belle. La mort d’Agatha et celle d'Emma avaient profondément choqué les adversaires de Joking, le Seigneur de Felicae. Les Pokémon attaquaient, acharnés, mais l’adversaire était d’un tout autre niveau. Roucarnage fut le suivant sur la liste à mourir, le corps déchiqueté de l’intérieur par les puissantes Racines du Cactus. Ce fut ensuite le tour d’une des femmes aux vêtements tâchés de sang, qui fut attrapée par la cheville par les Racines, avant de subir le même sort.Joking, en plus d’être puissant, était très rapide. Il esquivait aisément la plupart des attaques. Mais il semblait aussi très fragile, comme l’avait prouvé le Lance-Flammes de Smogogo. Cependant, ses pouvoirs de régénération compliquaient d’autant plus le combat. Vint alors le moment où Nidorina chargea à nouveau le Cacturne dans le dos. A peine poussé en avant, l’Epouvantail se retourna, lentement, et adressa au Pokémon un sourire malveillant, paralysant Nidorina de frayeur. Mais alors que les Racines de Joking allaient passer à l’attaque, Estelle s’interposa entre son Pokémon et l’Epouvantail. - Ordure ! cria-t-elle, tremblante. L’Epouvantail les regarda, d’abord surpris, puis éclata du même rire froid et cruel que lorsqu’il était apparu devant le Gardien. - Tu as du cran, dit-il. Et puisque tu tiens tant que cela à mourir, je vais te faire souffrir. Estelle vit les terribles Racines plonger vers elle. Elle ferma les yeux par réflexe mais se sentit subitement poussée sur le côté. Elle ne ressentait pas de douleur. Elle ouvrit les yeux et poussa un cri déchirant devant le spectacle qui s’offrait à elle. - PAPA ! Frederick avait pris la place de sa fille au dernier moment. Seules trois Racines sur la myriade de tiges que l’Epouvantail avait dirigées vers Estelle avaient pénétré le corps de son père, dans le bas ventre et dans la jambe gauche. Les autres racines reculèrent et Joking fixa sa nouvelle victime avec un regard mauvais.- Comme c’est touchant… Et tellement… stupide, susurra l’Epouvantail. - Je ne te laisserai pas toucher à ma fille, dit Frederick après avoir craché du sang, le regard déterminé. - Tu as raison, je vais d’abord m’amuser avec toi. Commandant ses tentacules végétales, Joking les fit bouger légèrement, provoquant chez Frederick une douleur insoutenable. Contrairement à ses précédentes victimes, le Seigneur de Felicae avait laissé les cordes vocales intactes, afin de se délecter des cris de souffrance de sa proie. Tout le monde regardait la scène sans oser bouger. Estelle était à genoux, en larmes, au côté de son Pokémon. - CONNARD ! cria Estelle. MONSTRE ! - Allons petite, soit patiente. Ton tour ne saurait tarder. - Je ne crois pas, non, rugit une voix. Joking tourna la tête pour apercevoir l’origine de la voix. Un torrent de flammes fonçait droit vers lui. Il eut juste le temps de retirer ses Racines du corps de Frederick, qui tomba à genoux, et de faire un pas de côté. Mais il ne fut pas assez rapide et reçut la Déflagration de plein fouet. Le corps de Joking se désagrégea rapidement, tombant en cendres à de multiples endroits. Finalement, il était toujours debout, mais sur une jambe, ayant perdu la moitié droite de son corps dans l’attaque. Face à lui, Edith, la petite-fille d’Agatha. Elle portait une robe légère, de couleur rose pâle. Elle avait invoqué son Pyrax et son Branette. Elle fixait sévèrement l’Epouvantail. - Alors c’est ça, un Seigneur de Felicae ? demanda-t-elle. Un monstre de plus sur cette Terre ? - Salope ! cria Joking. Tu vas me le payer ! - N’en soit pas certain. Pyrax ! Le papillon se préparait à renouveler son attaque. Joking tenta alors de s’enfuir sur son unique jambe, mais Branette avait déjà prévu le coup et l’avait piégé avec ses ombres. Lorsque la Déflagration l’atteignit, Joking hurla. L’attaque était aveuglante et personne ne vit clairement l’effet qu’elle eut sur l’Epouvantail. Mais là où il se tenait précédemment, il ne restait plus qu’un vulgaire tas de cendres. Estelle se précipita vers son père. Il était inconscient et se vidait de son sang, mais il était encore en vie. Edith et les autres membres du clan Distorsion coururent à leur tour vers le blessé et tâchèrent de lui prodiguer les premiers soins, en commençant par un garrot, seul et dernier moyen à disposition pour stopper momentanément l’hémorragie. Puis ils s’y mirent à 3 pour l’évacuer vers l’infirmerie du QG. Estelle voulait rester avec son père, mais Edith lui fit signe de la suivre. La jeune fille hésita, puis la suivit dans les appartements du Sage du Clan Distorsion. - Ton père va s’en sortir, dit-elle. Il a déjà survécu à de terribles blessures par le passé, tu te souviens ? - Oui… Le jour où le Pingoléon parlant a tenté de m’enlever… - Encore une fois, il était prêt à donner sa vie pour te sauver, continua Edith. Il t’aime beaucoup. - Je sais… je l’aime aussi. - Maintenant, arrête-moi si je me trompe, mais saurais-tu quoi que ce soit qui pourrait expliquer la présence d’un Seigneur de Felicae dans notre QG ? ___________________________________________ Estelle commença son récit comme son père l’avait fait pour Agatha. La Nouvelle Sage écouta patiemment, sans broncher. Quand la jeune fille eut terminé son histoire, Edith poussa un soupir. - Ils sont donc bien plus avancés que je ne le pensais… et plus dangereux aussi… - Vous enquêtiez déjà sur eux ? - Oui… ce que nous avons découvert n’est pas bien joli… Elle se leva, prit un vieux livre dans une armoire et le montra à Estelle. - Ce livre raconte l’histoire d’une Guerre qui a touché Kalos, il y a environ trois millénaires… - Une guerre à Kalos ? - Oui. On raconte que le Roi d’antan y a perdu un de ses Pokémon. Meurtri par le chagrin, il conçut une machine manipulant la puissance du Pokémon Légendaire Xerneas. - Xerneas ? répéta Estelle en haussant les sourcils en signe d’incompréhension. - Il s’agit du Pokémon Légendaire qui donne la vie aux êtres. La machine a ainsi été en mesure de faire revivre le Pokémon du Roi. - On peut ressusciter les Pokémon ? - C’est ce que dit l’histoire, mais elle ne s’arrête pas là, précisa Edith. En effet, la Machine pouvait s’adapter au confrère de Xerneas, Yveltal, et produire l’effet inverse. - C’est-à-dire ? - De la même manière que Xerneas contrôle la vie, Yveltal contrôle la mort. Estelle étouffa une exclamation. Un Pokémon capable de donner la vie et un autre de la reprendre ? Malgré qu’elle habite à Kalos depuis des années, elle n’avait jamais entendu parler de ce Duo Légendaire. - Ainsi, la machine devint une arme de destruction massive, qui mit fin à la Guerre, au prix de nombreuses vies. Mais le Pokémon du Roi, ne le reconnaissant plus, décida de le fuir. Le Roi, de nouveau affligé de chagrin et prenant conscience de la portée de ses actes, cacha son Arme et la scella d’une clé avant d’errer à travers le monde pour l’éternité. Estelle resta un instant interdite avant de prendre la parole. - Mais quel est le rapport avec Felicae ? - L’Arme qu’ils ont trouvée est certainement la fameuse arme du Roi. - Mais alors, s’ils l’ont, ils vont être capables de tuer n’importe qui ? demanda Estelle, inquiète. - Peut-être, dit Edith. Rien ne nous dit que l’histoire n’a pas été modifiée par les années et que l’Arme est aussi puissante que décrite. Mais de toute façon, si on s’y réfère, ils ont besoin d’une clé pour accéder à l’Arme et l’utiliser. - Et où peut-on trouver cette clé ? - C’est le fameux Roi qui la porte encore aujourd’hui autour du cou. Je le sais, puisque je l’ai vue de mes propres yeux. - Edith, ça c’est passé il y a 3000 ans … dit Estelle. Il ne peut pas être encore en vie. - Et pourtant… dit Edith avec un regard mystérieux. Je pense que Felicae est à sa recherche. S’ils le trouvent et s’emparent de la clé, ce sera surement la catastrophe. C’est pourquoi je le fait surveiller depuis déjà un moment et je sais exactement où il se trouve à ce jour. - Vraiment ? demanda Estelle. - Oui. Il est à Atalanopolis, à Hoenn. Je vais de ce pas contacter les Stones pour qu’ils s’y rendent. Il faut lui parler et le convaincre. Je vais leur demander d’attendre Hector, Blanche et Marie. ___________________________________________ L’homme de Felicae avait profité que tous les regards soient fixés sur Frederick pour déguerpir avec son Munja. Il était parvenu à sortir sans qu’on ne le gêne. Il s’enfonça un peu plus loin sur les rives du Lac Courage puis s’arrêta, à bout de souffle. Il était là depuis prêt d’une demi-heure, paniqué.- Merde… Seigneur Joking… Qu’est-ce que je vais dire à Maître Lumen… - Tu ne diras rien, espèce de crétin ! jura une voix.Le partisan de Felicae ne comprit pas de suite d’où venait la voix. Puis son regard se porta sur Joking, ou plutôt sur ce qu’il restait de l’Epouvantail. Son corps avait prit très cher dans les Déflagrations, mais un morceau de sa tête semblait avoir survécu. Il ne restait plus de lui qu’un misérable morceau, sur lequel se trouvait une partie de son œil gauche, et qui avançait grâce à deux petites Racines, semblables à de frêles jambes.- Seigneur Joking ! s’exclama l’homme. Vous êtes en vie ! - Ouais, et j’ai réussi à espionner la salope de sage à la con à qui je dois mon état. Je sais où se trouve la cible du Seigneur Pyst. - C’est fantastique, mon Seigneur ! - Ouais, ramasse-moi au lieu de brailler !L’homme s’exécuta. Mais à peine avait-il saisit Joking que ses dernières Racines s’enfonçaient dans son bras. Il poussa un cri de douleur et d’effroi. - Mais… je suis un fidèle… dit-il en regardant, effrayé, l’Epouvantail commencer son infection. - Je n’en ai rien à faire ! Pour moi tous les êtres vivants ne sont que des gardes-manger ! L’homme de Felicae tomba à genoux alors que Joking commençait à régénérer son corps. Il ne lui laissa pas la moindre goutte de sang. Quand il eut terminé, Joking constata qu’il était encore incomplet, mais il restait bien assez de fidèles au QG. Il devait par ailleurs se dépêcher d’y retourner. ___________________________________________ A Poivressel, Hector, Blanche et Marie avaient écouté Ludwig, Eden et Rosa raconter ce qu’eux-mêmes avaient appris à peine une heure auparavant par Pokématos. Le Clan Distorsion avait à nouveau été attaqué alors que Frederick et Estelle venaient d’y arriver et Edith, qui était devenue la Nouvelle Sage très récemment, avait réussi à se débarrasser de leur agresseur. Mais les nouvelles informations et cet événement brusquaient les plans du Clan et ils devaient donc se hâter d’aller à Atalanopolis pour trouver un homme et une clé. D’après les indications d’Edith, cet homme est particulièrement grand, près de 3 mètres ! Il ne devrait donc pas être difficile à repérer dans une foule… Et c’est d’ailleurs là qu’entrent en jeu les Stones et le trio de Jotho. Aussi, dès qu’ils eurent clarifié la situation, les six dresseurs se téléportèrent avec l’aide du Abra d’Eden en direction de la ville où, selon Edith, se trouve cet homme mystérieux. Atalanopolis est une ville en plein milieu de la mer, qui serait bâtie dans le cratère d’une ancienne météorite. Il est très difficile de s’y rendre à moins d’avoir un Pokémon ailé, as de la plongée ou, comme ici, capable de se téléporter. On y trouvait une sorte de lac sous-terrain, formé par l’eau de mer qui s’y était engouffrée. C’est devant la Grotte Origine, fermée au public, qu’ils débarquent. Eden rappela son Pokémon dans sa Pokéball et Ludwig s’éclaircit la gorge avant de prendre la parole. - Je pense que si nous voulons le trouver, nous devrions nous séparer. Nous n’avons qu’à faire des groupes de deux et fouiller la ville, qu’en dites-vous ? - Ce sera certainement plus rapide, oui, dit Hector. - On se rejoint ici dans une heure si personne ne trouve rien, et on se contacte si on le trouve, ajouta Eden.- Parfait, dit Blanche en attrapant le bras d’Hector. Nous, on va par là !Ainsi, presque naturellement, ils se séparèrent. Hector et Blanche d’un côté, tandis qu’Eden et Ludwig allaient de l’autre. Marie et Rosa commencèrent elles aussi leurs fouilles dans les Centres Pokémon. - Dis-moi Marie, ça te plait, d’être dresseuse ? demanda Rosa alors qu’elles observaient la populace. - Assez oui, mais là, je veux juste récupérer mon père. - Oui, je comprends… Et tes Pokémon, tu t’entends bien avec eux ? - Oui, Kaede est vraiment une bonne amie, répondit Marie en caressant le Chinchidou sur son épaule. Et Grodoudou est presque une mère. Puis j’adore Papilusion et Tentacool. - C’est bien que tu aies une bonne relation avec eux… soupira Rosa. Avant j’avais un Rosélia mais il est mort… Depuis, je n’ai jamais retrouvé de relation identique avec un autre Pokémon. - J’en suis désolée… dit Marie. - J’aimerais tant pouvoir à nouveau serrer Roselia contre moi… Soudainement, une petite secousse fit trembler le sol sous leurs pieds. Les gens regardaient vers le lac sous-terrain. Une sorte de tornade d’eau en sortait, tel un serpent gigantesque. Au-dessus de celui-ci, un attroupement de plusieurs Munja flottait tranquillement, l’air de rien. - Peuple Atalan ! cria une voix qui semblait provenir de la tornade. Je réclame de vous que vous me livriez A.Z, Roi de Kalos, sur le champ ! Les gens autour de Marie et Rosa chuchotaient, l’air inquiet. C’est alors qu’un homme, majestueusement habillé de blanc et de bleu, sortit de l’arène et appela plusieurs Pokémon aquatiques qui foncèrent en direction du Serpent d’eau. Les gens applaudirent, poussant des exclamations réjouies. Mais aucun des Pokémon de Marc, le Champion de la ville, ne put réagir. La menace aquatique fonça brusquement en direction de l’Arène et s’y abattît avec une grande violence, la détruisant en un instant. Marc prit l’attaque de plein fouet, et plus personne ne le revit par la suite. Le serpent d’eau avait disparu dans l’attaque. Des décombres de l’arène sortit alors un Aquali qui éclata de rire. Le peuple Atalan commença alors à paniquer. Beaucoup coururent s’enfermer dans leurs maisons ou le Centre à proximité. Mais Marie appela son Tentacool à la rescousse et sauta dessus tandis que Rosa appelait un Wailmer et l’imitait. Puis, ensemble, elles se dirigèrent vers la petite île qui abritait encore il y a quelques minutes l’arène d’Atalanopolis. Elles y débarquèrent presque en même temps qu’Eden et Ludwig, sur le dos de l’Aligatueur de la peintre. Aquali était toujours écroulé de rire et alors qu’il se reprenait, Hector et Blanche arrivaient par la voie des airs grâce à l’Apireine d’Hector. A eux six, ils encerclaient le Pokémon. - Qui es-tu ? demanda Hector. - Je suis le Seigneur Pyst, commença le Pokémon. Seigneur de … - De Felicae, on a compris, l’interrompit Blanche. - Tient, c’est vous ? Je n’avais pas prévu que vous soyez arrivés si vite sur place, moi qui pensait avoir déjà éliminé les pièces maîtresses de mon adversaire. - Tu parles de Marc ? demanda Rosa.- Exact, le Champion était censé être le seul obstacle entre moi et A.Z, mais puisque vous êtes là… - Tu nous connais donc ? demanda Marie. - Evidemment, je sais à quel point vous êtes des parasites pour notre Congrégation. - Et toi pour le monde, dit Ludwig. - Comment oses-tu t’adresser à moi sous ces termes, insipide humain ? répondit sèchement Pyst. Je suis largement capable de tous vous tuer ! - Ah oui ? On va voir ça !Sans plus attendre, tous passèrent à l’attaque. Marie appela Scalproie qui envoya ses couteaux en direction du Seigneur Pyst. Hector avait rappelé Apireine au profit de Cisayox qui attaqua avec Surpuissance tandis que le Mélodelfe de Blanche et l’Aligatueur d’Eden lançaient une attaque Exploforce. Rosa appela un Roserade qui envoya une myriade de pétales sur son adversaire et Ludwig envoya son fidèle Crocorible qui lança des morceaux d’arène sur Pyst. Mais Pyst ne bougea pas. Les couteaux se plantèrent dans son corps et il encaissa sans broncher Surpuissance et Exploforce. Il poussa néanmoins un cri de douleur et de surprise quand les pétales l’atteignirent puis il fut écrasé par le rocher. Cependant, au lieu d’une mare de sang, ce fut une flaque d’eau qui apparut sous le rocher. Subitement, celle-ci sembla se déplacer et s’éloigna du rocher. Une masse semblait sortir de la flaque, puis celle-ci reforma rapidement le corps de l’Aquali qui, à nouveau éclata de rire. - Mon corps est composé à 100% d’eau, annonça-t-il dans un rictus. Je suis l’eau. Je suis immortel. Je ne connais pas les blessures physiques !Marie poussa un juron devant ce spectacle. Leurs attaques semblaient avoir été sans aucun effet. - Vous n’êtes pas si dangereux que cela finalement… ajouta-t-il. Vous seriez plutôt… divertissants.Soudain, il courut et plongea dans l’eau avant d’en ressortir à nouveau sous forme de Serpent d’eau géant. - Roi de Kalos, cria-t-il à nouveau d’une voix puissante pour que toute la ville l’entende. Ceci est mon dernier avertissement ! Rends-toi, ou je détruirai la ville, sans laisser un seul survivant ! Il y eut un silence. Tout le monde semblait s’être mis à l’abri quelque part. Puis, il y eu un léger grincement. Les portes gigantesques qui barraient l’accès de la Grotte Origine s’ouvraient lentement. De là où ils étaient, les six dresseurs purent apercevoir la gigantesque silhouette d’un homme qui en sortait. Pyst, lui, ricana. - Je t’ai enfin trouvé, A.Z… Il est temps pour moi de te mettre en échec et mat. |
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| Unpuis Romancier |
| Mer 16 Aoû - 17:52 | |
| Chapitre 6 : la demoiselle aux fantômes Dans l’obscure salle du Conseil de Felicae, François Lumen regardait un grand écran avec beaucoup d’intérêt. Au-dessus de sa tête, les flammes bleutées des Mélancolux semblaient danser avec légèreté tandis que la jeune fille redressait distraitement les fleurs d’Hibiscus dans ses cheveux, tout aussi passionnée que son Supérieur par ce qui se passait à l’écran. Fédéon, le majordome, gardait un visage neutre de tout sentiment à l’égard des événements. Poutine, Joking et Oscar, quant à eux, suivaient eux aussi le combat, tout en s’échangeant quelques critiques et remarques déplacées au sujet du Seigneur Pyst. Car c’est en effet le combat de ce puissant Aquali contre AZ qu’observaient les hauts dirigeants de la Secte de Felicae. Un des Munja qui l’avait accompagné sur place pour la mission des Vendanges avait été équipé d’une caméra, afin de suivre le déroulement de cette mission de la plus haute importance. Tous avaient exprimé leur satisfaction en apercevant le fameux Roi Géant, dont l’existence avait de si nombreuses fois été remise en cause par les échecs répétés des Seigneurs pour le retrouver. Mais ils avaient vite déchanté. En effet, alors que le combat s’était engagé, une donnée nouvelle était venue s’ajouter à la subtile équation que constituait le plan du Seigneur Pyst. Le Roi Géant se défendait. A main nue. Les charges aquatiques du Seigneur Pyst, bien qu’elles aient été capables de détruire l’arène sans problème, étaient ici stoppées nettes par la puissance mystérieuse des poings du Roi de Kalos. Cette force n’avait été prévue par personne, et encore moins par le Seigneur Pyst qui s’était attendu à tuer le vieillard aisément pour récupérer la Clé de l’Arme. Mais cela ne signifiait pas pour autant que sa mission serait un échec. Car le Seigneur Pyst a d’autres tours dans son sac et de nombreux plans de secours en réserve. Et le Roi Géant affrontait actuellement une dizaine de clones composés d’eau, parmi lesquels se cachait le véritable Pyst. - Ce Roi est plus résistant que nous ne l’avions prévu, lança joyeusement Oscar. - A moins que ce ne soit Pyst qui ne soit pas aussi puissant qu’il le prétende ? ricana Poutine. - Je regrette presque de ne pas m’y être rendu moi-même après m’être régénéré, dit l’Epouvantail. Affronter ce gars-là aurait été plus qu’intéressant. Dire que c’est moi qui ai filé le tuyau à ce bon à rien de Pyst ! - Il ne faut pas sous-estimer le Seigneur Pyst, intervint Oscar avec dans la voix une once d’ironie. Il se rattrape bien pour le moment. - Il ne tient à la vie que par son pouvoir de régénération lié à l’eau, répliqua Poutine. Puis des clones, franchement, je suis persuadé que ça n’aboutira à rien ! - J’aurai eu tant de plaisir à enfoncer mes Racines dans son corps, susurra Joking pour lui-même. Alors que les Seigneurs de Felicae continuaient de commenter le combat, un événement nouveau venait d’arriver à Atalanopolis. Hector, Blanche, Marie et les Stone avaient rejoint les deux opposants et, sans surprise, commençaient à attaquer les clones du Seigneur Pyst. Sans qu’un mot ne soit prononcé, la jeune fille se leva et se dirigea vers la sortie de la salle. - Ramenez-moi tout ce dont j’ai besoin, lui lança son Maitre. - Comptez sur moi, répondit la jeune fille en souriant avant de disparaitre dans l’obscurité du couloir. _________________________ Le Seigneur Pyst était submergé de travail. Contrôler tous ces clones demandait beaucoup de concentration et voilà qu’il avait de nouveaux opposants. S’il avait su qu’ils seraient si perturbants, il les aurait éliminés avant de s’en prendre au Roi. Toujours baisser au maximum les défenses de son adversaire et ainsi diminuer ses chances de fuite. C’était la Loi aux échecs comme au combat. Il rageait aussi intérieurement contre les ordres que lui avaient donné Maitre Lumen de ne pas tuer certains de ces individus. Soudainement, ses clones d’eau qui affrontaient Cisayox, Ecremeuh, Scalproie, Grodoudou, Roserade, Aligatueur et Crocorible, s’effondrèrent et l’eau se rassembla autour du véritable Pyst pour former à nouveau un Gigantesque Serpent d’eau. - Fuyez, pauvres mortels ! cria-t-il. Ou je vous tuerai tous ! - C’est hors de question ! cria Marie. On te laissera pas t’en sortir comme ça, espèce de dégénéré. - Petite effrontée ! cria Pyst avec rage. Tu vas voir à quel point je suis dégénéré !Le Seigneur Pyst avait toujours été particulièrement susceptible et, stressé par les imprévus de la situation, l’insulter n’était pas nécessairement la meilleure des choses à faire. Au diable les ordres s’enragea Pyst qui fonça droit sur Marie pour lui faire subir le même sort qu’à Marc précédemment. Marie comprit rapidement son erreur. Elle resta figée sur place, Kaede sur l’épaule, elles regardaient avec stupeur, comme paralysées par la peur, le serpent aquatique foncer vers elles, mortel. Hector et Blanche poussèrent un cri d’horreur au moment où le serpent sembla toucher sa cible. Mais sembla seulement. Avec une extrême vivacité, le Roi Géant s’était dressé entre Pyst et Marie. Ils s’en sortaient tous vivants. Cependant, AZ n’avait pas pu asséner de coup de poing aussi bien qu’avant et n’avait pas réussi à éponger l’attaque de Pyst à 100%, et il tomba sur son genou droit, reprenant sa respiration. Pyst s’était quant à lui recomposer plus loin et observa la scène avec une grande satisfaction. Marie s’approcha de son sauveur, l’air inquiète et l’aida à se relever, malgré la différence de taille. Le Roi de Kalos gardait un visage inexpressif, mais posa sa main sur l’épaule de Marie, presque paternel. - Merci… chuchota timidement Marie. Et je suis désolée… - Ce n’est pas à toi d’être désolée, répondit le Géant avec une voix rauque et fatiguée. Mais à lui. - Je vois donc que tu n’es pas invincible, contrairement à moi, lança Pyst d’une voix hautaine, avant de subir un flot d’attaque de la part des Pokémon en présence, ce qui le força à se transformer en flaque d’eau pour s’écarter un peu du danger. Pauvre sots ! Je peux continuer indéfiniment à vous charger sous forme de Torrent, et vous continuez ? - Il est hors de question qu’on abandonne, lança Hector. Les enjeux sont trop importants maintenant. - Tu es seul, l’union fait la force, dit Eden. - Il n’est pas seul, dit la voix douce d’une jeune fille. On aurait dit un chuchotement. Pourtant, personne ne voyait d’où venait la voix en question et Pyst lui-même prit une expression de malaise. - Je peux m’en sortir seul… lança-t-il, presque furieux. A ce moment, comme pour lui répondre, une faille, semblable à celle qui avait emporté Oscar quelques jours plus tôt, s’ouvrit dans le ciel. En sortit une jeune fille, drapées dans des vêtements bleus très légers et qui dévoilaient une grande partie de son corps, avec deux fleurs rouge dans les cheveux. Elle semblait flotter, entourée d’une étrange aura violette. Un Momartik, Un Noctunoir et deux Skelenox l’accompagnaient. Elle affichait un sourire sincère et se dirigea lentement vers le lieu du combat sans que personne n’ose rien faire. Quand elle posa pieds sur terre, l’aura disparut.- Une minute ! Vous êtes Spectra, du Conseil des 4 ! lança Ludwig en la reconnaissant. - Quoi ? dit Hector. - C’est exact, répondit la mystérieuse arrivante avec un large sourire. Je suis Spectra, du Conseil des 4 et membre de Felicae. - Comment ça ? dit Blanche. Mais je pensais que le Conseil des 4 était censé veiller au Bien-être d’une région, et pas comploter ! - Ho mais personne ne savait rien jusqu’aujourd’hui, dit joyeusement Spectra. Il n’y a jamais eu de témoins vivants jusqu’à présent. - AZ est à moi, Spectra, dit Pyst avec colère. C’est ma mission, à MOI ! - Mais je ne compte pas du tout vous voler les honneurs, Seigneur Pyst. Simplement, maintenant que je vais m’occuper du Clan Distorsion, vous aurez tout loisir à vaincre AZ. Pyst semblait réfléchir à la situation. Il était vexé, mais force est d’avouer que la jeune fille avait raison. Il regarda AZ et calcula rapidement dans sa tête avant d’afficher un franc sourire satisfait. Soudain, l’eau qu’il contrôlait se glissa tel un gigantesque mur mouvant et fonça sur AZ et Marie. Le Roi Géant poussa la jeune fille pour lui éviter d’être renversée par la vague et AZ disparut du regard des autres, caché par celle-ci.- C’est pas ça qui va nous arrêter ! Cria Ludwig en fonçant pour traverser le mur d’eau, imité par les autres.Mais avant qu’ils puissent l’atteindre, le Momartik lança un Laser glace qui congela la totalité du mur avec une vitesse effarante. Le groupe regarda avec effroi la vague de glace qui les séparait désormais de Pyst et AZ. Et à ce qu’ils pouvaient entendre, le combat reprenait de plus belle de l’autre côté.- Pourquoi vous faites ça ? s’énerva Marie en regardant Spectra avec rage. Vous êtes complètement folle ou quoi ? - Si je ne m’abuse tu es la fille de ce cher Henry, pas vrai ? Marie déglutit et serra du poing pour se contenir. Ce que ne put faire Blanche qui lança diverses insultes à la demoiselle aux fantômes. Mais Spectra n’y prêta aucune attention, le visage fixé sur Marie, avec un sourire de malice aux lèvres. - Où est-il ? demanda Marie. - Il va bien, on prend soin de lui, dit Spectra. Enfermé qu’il est à l’intérieur d’Oscar. - Pourquoi avoir enlevé mon frère ? intervint Hector. - Il avait un objet qu’on désirait, dit Spectra. Puis Maitre Lumen voulait à tout prix l’avoir prisonnier. - Il ne connaissait même pas Felicae ! - Mais Felicae le connaissait. - Rendez-vous, dit Ludwig. Conseil des 4 ou pas, nous sommes six contre vous. Et nous avons notre propre membre du Conseil des 4 avec nous. - C’est vrai, lança fièrement Blanche en montrant Hector. On va vous ratatiner. Spectra ne répondit rien, se contentant de sourire. Son regard allait d’Hector à Marie. Ceux-ci le sentait bien et étaient mal à l’aise. Puis Hector se ressaisit. - Cizayox ! Montrons lui ce dont est capable le Conseil des 4 du Plateau Indigo !Le Pokémon fonça vers Spectra, prêt à attaquer ses Pokémon. Mais subitement, le Noctunoir s’élança à son tour et parvint à se saisir du Pokémon Mante de ses puissantes mains et l’immobilisa. - Quel courage, dit Spectra. Après tout ce que vous avez vécu tous les deux, de continuer à vous battre. - Qu’est-ce que tu chantes, demanda Marie avec impatience, Scalproie devant elle, prêt à lancer ses couteaux, et Grodoudou, dont le masque cachait la mine tout aussi énervée que celle de sa dresseuse. - Je peux vous rappeler de doux souvenirs, si vous le désirez. C’est mon Maitre qui m’a raconté cette histoire. - De quoi tu parles ? demanda Blanche. Pour seule réponse, le sourire de Spectra s’élargit et elle joignit les mains, comme pour effectuer une prière. Lorsqu’elle sépara ses mains, une sorte de faille s’ouvrit mais différente de celle par laquelle elle avait débarqué. - Depuis toute petite, je peux communiquer avec eux. Les morts sont des compagnons charmants quelques fois. Laissez-moi vous présenter à nouveau une de vos vieilles connaissances. Elle écarta un peu plus les mains et la faille s’ouvrit plus grande encore, pour atteindre une taille presque humaine. Des spectres blancs et informes semblaient tenter de s’en échapper, mais ne pouvaient guère aller bien loin sans disparaitre. Mais une forme étrange se déplaçait à l’intérieur. Celle-ci, au contraire des autres fantômes ou des Pokémon de Spectra, ne semblait pas de consistance gazeuse, mais bien solide. Elle avançait avec peine. Enfin sa tête sortit de la faille et Hector et Marie poussèrent un hurlement de terreur avant de s’effondrer sous la peur, la tête entre les mains. Blanche elle aussi cria et se précipita auprès d’Hector, tandis que Rosa et Grodoudou, elles, faisaient de même avec Marie. La créature tenta de sortir de la faille, mais celle-ci se referma brusquement. Spectra considérait la scène avec un grand sourire. - De beaux souvenirs, pas vrai ? - Espèce de salope, dit Eden. Jouer avec ça… connasse… - Tu vas me le payer, cria à son tour Blanche. Ecremeuh, dégomme-moi ces spectres ! Ainsi le combat commença véritablement. Ecremeuh commença sa Roulade et passa à l’attaque, vite rejoint par Crocorible, Aligatueur et Scalproie. Ils séparèrent vite Cisayox et Noctunoir, et l’affrontement devint vite assez confus pour tout le monde. Le niveau était à peu prêt égal des deux côtés. - Va les aider, dit Rosa à Grodoudou. Tu es forte et je m’occupe de Marie, je vais la mettre en sécurité. Puis Kaede reste aussi.Grodoudou sembla hésiter, puis vit Scalproie éviter de justesse l’attaque Revenant de Momartik et décida de se joindre aussi au combat. Rosa aida Marie à se relever et à marcher pour s’éloigner du combat. Hector, lui, semblait toujours dans un état de panique folle et Blanche faisait son possible pour le ramener à la réalité tout en supervisant son Pokémon. Marie et Rosa, suivies de Roserade et Kaede, marchèrent un petit moment pour se mettre hors d’atteinte des Fantômes de Spectra qui n’avait rien fait pour les empêcher de fuir. Marie n’avait pas dit un mot, son visage était livide. Enfin les deux dresseuses s’arrêtèrent et la fille d’Henry tomba à nouveau à genoux. - Pourquoi ? dit-elle d’une voix tremblante. Qu’est-ce que ces souvenirs font chez moi ? Je … cette chose… - Calme-toi, Marie, dit Rosa. C’était surement une illusion… - Même… même si c’est une illusion… pourquoi ça me fait ça… ? Pourquoi ai-je peur de cette horrible chose… ? - Calme-toi… - Il suffit, lança alors une nouvelle voix féminine. Nous n’avons plus de temps à perdre en palabres inutiles. C’était le Roserade de Rosa. Marie tourna la tête vers le Pokémon, un air d’incompréhension sur le visage. Rosa, elle semblait fort embarrassée, mal à l’aise.- Vous avez, je pense, récupéré quelques chose lorsque Pyst ne regardait pas, je me trompe ? demanda Roserade.Marie déglutit. AZ lui avait en effet confié discrètement la fameuse Clé au moment où le Seigneur Pyst s’était transformé en flaque d’eau pour se protéger des attaques. Comment Roserade l’avait-elle vu ? Et surtout… depuis combien de temps parlait-elle ?- Prends-lui, Rosa, ordonna Roserade. - Oui… Seigneur Herba… Rosa se mit à fouiller Marie, qui n’opposa aucune résistance. Elle était encore choquée de la vision d’horreur présentée par Spectra et ne comprenait rien à la situation. Puis, elle se ressaisit en voyant Rosa se lever avec la Clé d’AZ en main. - Non ! Rosa attends… - Désolée… je suis désolée… dit la coordinatrice. Ils m’ont promis… Roselia… - Et tu seras exaucée dès que nous aurons mis la main sur Yveltal, finit Roserade. - Non… Tu nous as … trahis ? - NON ! cria Rosa. Je vous ai sauvé ! J’ai négocié pour que vous restiez en vie… - Et ce sera le cas, intervint à nouveau Roserade. Je le garanti, moi, Herba, Seigneur de Felicae. Marie regardait le Roserade et Rosa avec un air de peur, des larmes lui coulant des yeux.- Ha, j’allais oublier, dit Herba. A la manière des racines de Joking, un long fouet épineux surgit de la rose bleue d’Herba et frappa violement Marie, déchirant ses vêtements et provoquant diverses égratignures. Le coup avait aussi arraché un pendentif qui lui avait été offert par son père quelques années plus tôt et dont le fouet se saisit.- Je ne sais pas pourquoi, mais Maitre Lumen a aussi besoin de cet objet, se justifia-t-elle devant l’air effaré de Rosa. On rentre au bercail. Le Seigneur Herba leva sa fleur rouge vers le ciel et, de celle-ci, s’échappa cette fois une sorte de coup de feu violet. En voyant le signal du Seigneur Herba, Spectra sourit et recula de deux pas avant de disparaitre dans une faille de Felicae, abandonnant ses Pokémons qui disparurent en utilisant Hantise. Pyst, lui, venait de vaincre une bonne fois pour toute le Roi Géant. Il cherchait la clé depuis quelques secondes, mais la vision du Bomb’Beurk d’Herba lui fit comprendre que les honneurs lui avaient été, une fois de plus, volés. Il poussa un juron et, lui aussi, emprunta une faille pour rejoindre le QG. Un dernier passage s’ouvrit et Herba l’emprunta sans demander son reste. Rosa regardait Marie se relever péniblement, aidée par Chinchidou, puis tourna les talons et suivit le seul Seigneur de Felicae de sexe féminin vers le Mont Mémoria. Là-bas, François Lumen jubilait, et les flammes des Mélancolux semblaient avoir redoublé d’intensité. Ils possédaient désormais la Clé, et l’arme serait bientôt complètement dégagée ! Ils entraient dans les phases finales de son plan. Bientôt, Yveltal assombrira à nouveau le ciel du monde. Et ce jour-là, enfin, toutes leurs machinations atteindront leur but ultime. |
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| Unpuis Romancier |
| Mer 16 Aoû - 17:55 | |
| (Oui, parce que j'ai oublié la semaine passée, vous en avez deux cette semaine. Est-ce que je vous gâte pas trop ? ) Chapitre 7 : Sous le feu des projecteurs Après les événements d’Atalanopolis, le groupe était revenu à Sinnoh, au Quartier Général du Clan Distorsion. AZ y avait aussi été amené. Après son combat contre le Seigneur Pyst, on l’avait retrouvé inconscient, mais vivant. Il ne s’était pourtant pas encore réveillé, comme plongé dans une sorte de coma. C’était Estelle qui était le plus souvent en infirmerie et tenait les autres au courant de l’état d’AZ. Mais si elle était là-bas, c’était surtout pour veiller sur son père, qui reprenait peu à peu des forces, malgré quelques hémorragies lorsqu’il faisait de trop grands efforts. Les Stones étaient particulièrement choqués par la trahison de leur propre fille. Ils avaient du mal à l’accepter et Eden se lamentait désormais sans cesse, se plaignant d’avoir été une mauvaise mère pour ne rien avoir aperçu. Ludwig aussi se morfondait, mais dans le silence. Soudain, les disputes éclatèrent dans le couple qui n’avait jamais été aussi fragilisé. Marie enrageait elle aussi. Elle n’avait pas su protéger la clé d’AZ. Mais elle comprenait mieux la volte-face de Rosa. Felicae lui avait promis de faire revenir son Roselia défunt. La secte manipulait Rosa, c’était évident. Sa haine envers Felicae ne faisait que grandir au fil du temps et des confrontations. Hector quant à lui était devenu très songeur. Il s’était entretenu avec Blanche et Edith un moment après leur retour, ce qui avait entrainé la disparition de la nouvelle Sage dieu sait où. Blanche quant à elle avait enfin réussi à contacter le Major Bob qui était en chemin pour les rejoindre. Ce n’est que 3 jours plus tard qu’Edith revint, le sourire aux lèvres. Elle demanda alors à Hector, Blanche et Marie de la rejoindre dans son bureau pour leur parler. - Je les ai retrouvés ! annonça-t-elle fièrement quand ils arrivèrent. - Felicae ? demanda Marie. - Non, le Cirque Madyapno.Marie resta interdite. Elle n’avait que peu de souvenirs des sinistres événements du Cirque Madyapno. A vrai dire, tout ce qu’elle savait à ce sujet, c’est qu’il s’agit de l’ancienne Troupe de Grodoudou et Scalproie. Hector et Blanche, par contre, laissèrent échapper leur satisfaction. - Super ! Tu as parlé à Xatu ? demanda Hector. - Non, dit Edith. J’ai juste retrouvé des témoins qui ont assisté à leurs représentations. Mais je sais où ils seront ce soir ! S’ils suivent leur planning, ils seront à Neuvartault, à Kalos. - Génial ! dit Blanche. Eden peut nous téléporter là-bas ? - Sûrement, mais je préfèrerais que les Stones restent ici ce soir, j’ai à leur parler de la situation actuelle… - Excusez-moi, intervint Marie, perplexe. Mais on a une guerre qui risque de débuter avec des gens qui ont une arme de destruction et des agents trop puissants à mon goût … c’est bien le moment d’aller au Cirque ? - Il y a des indices qui me laissent penser que le chef de la secte de Felicae est lié d’une manière ou d’une autre au Cirque Madyapno, dit Hector. C’est pour ça qu’on va interroger Xatu, le chef actuel de la Troupe. - Quels indices ? Hector eut l’air mal à l’aise face à la question que lui posait Marie. Les visages de Blanche et d’Edith s’assombrirent et elles baissèrent les yeux. Après un moment, Hector brisa le silence. - Prends Grodoudou et Scalproie avec toi, ils seront surement heureux de revoir leurs anciens amis. _________________________ Le Professeur Nessmad était dans son laboratoire, occupé à siroter son Soda Cool en regardant flotter d’étranges masses dans des cuves pleines de liquides verdâtres. Il avait beau être assailli de travail depuis la découverte de l’Arme par la section du Seigneur Poutine, il trouvait encore du temps pour se reposer et se pencher sur ses propres recherches. Récemment, il avait réussi à faire pousser une oreille de Nidoran en utilisant une omelette comme incubateur. Il était juste dommage qu’une de ses assistantes ait voulu manger l’omelette en question, avec toutes les complications qui ont suivi… Il réfléchissait actuellement à un test du même style, mais dans le but de faire naitre un être vivant directement dans l’omelette. Restait à choisir le Pokémon … peut-être un Flabébé ? Plongé dans ses pensées, le Professeur Nessmad n’entendit pas le Roserade entrer dans son laboratoire et il sursauta quand il vit Herba adossée à son bureau, la tête soutenue par une des roses de son bras. - Bonjour Professeur, dit Herba. - Ma très chère Herba, s’exclama le scientifique. Que me vaut la visite de ma fille préférée ? - Ôtez-moi d’un doute, je suis la seule fille que vous ayez créée, non ? - Si on oublie quelques expériences non menées à terme, c’est vrai. - Je me disais aussi, soupira Herba. Le professeur Nessmad avait été recruté par François Lumen environ 8 ans auparavant et chargé de créer des Pokémon très particuliers. Cette commande avait pris 6 ans au Professeur Nessmad, mais au final, c’était à lui qu’on devait les 5 Seigneurs de Felicae. - Maitre Lumen a décrété quelques jours de repos avant une cérémonie à laquelle tout Felicae est conviée. Seul Oscar est chargé de la préparer, alors nous sommes partis vaquer à nos occupations. - Cela ne m’étonne pas d’Oscar, à toujours essayer de bien se faire voir, plein d’orgueil qu’il est, rigola le professeur. Et tes autres frères ? - Pyst est resté sur place, le paresseux. Je crois qu’il m’en veut de lui avoir volé la vedette la dernière fois. Il est sans cesse plongé sur son échiquier et défie des disciples de Felicae. - Et Poutine, il n’est pas venu avec toi ? - Non, Poutine est très attaché à son Goulag et aux disciples qu’il y entraine. Je crois qu’il entrerait dans une colère destructrice si quelque chose arrivait à ses protégés. - Dommage, j’apprécie beaucoup ton frère. Et je suppose que Joking n’est pas non plus avec toi ? - Evidemment, je ne sais même pas s’il connait encore votre nom, professeur. Non, il s’est isolé quelques jours, sûrement avait-il envie de se « dégourdir les racines » comme il le dit si bien. - Je vois le style, dit le professeur en frissonnant. J’avoue qu’il m’a toujours fait peur, même dans les cuves… - Quant à moi, je passais pour vous donner ceci. Herba montra sur le bureau une sorte de disque noir coupé en deux.- Maitre Lumen désire que vous tentiez de le réparer, quand vous aurez le temps. - D’accord, je verrai ce que je peux faire, dit le Professeur. Et lui, où est-il passé ? - Il a laissé Oscar s’occuper seul des préparatifs. Il a dit qu’il voulait assister à un spectacle avec de vieilles connaissances, je crois. Mais dites-moi d’ailleurs, tant qu’on y est… Lorsque vous nous avez créés, c’était sur base de vos travaux ? - Pas exactement… enfin en partie dirons-nous. Je me suis beaucoup basé sur des recherches qui avaient été faites avant moi mais j’ai ajouté quelques petites choses de mon crû. - Et ces recherches antérieures, d’où venaient-elles ? - C’est Monsieur Lumen qui me les a fournies. Je n’avais jamais vu pareilles théories auparavant. Je suppose qu’elles viennent d’un ancien agent de Felicae, mais je n’en ai que le prénom. Un certain Valérian. - Jamais entendu parler, dit Herba. De toute façon, aujourd’hui, c’est vous, le génie de Felicae. - Il est vrai que je suis le chef des recherches de notre Organisation, mais de là à me comparer à un génie…, dit le professeur en rougissant. - Allons allons, ne soyez pas trop modeste, professeur. Tenez, vous m’avez offert la vie. Le moins que je puisse faire, c’est vous faire sentir la vôtre. Herba sourit et laissa s'échapper de ses roses un parfum enivrant. Le Professeur Nessmad savait de quoi il s’agissait. Il savait aussi que ça ne valait pas la peine de lutter. Puis, le souhaite-t-il de toute façon ? Non, il se laissa faire pendant qu’Herba s’approchait de lui pour lui enlever son pantalon, afin de laisser s’exprimer sa Luxure. _________________________ Ainsi, Marie, Hector et Blanche furent téléportés par l’Abra d’Eden à Neuvartault, afin de retrouver l’ancienne troupe du Cirque Madyapno. Grodoudou et Scalproie étaient de la partie, impatients de retrouver leurs anciens camarades avec qui ils ont partagé plusieurs années de leur vie. Ils suivirent la foule qui se rendait en bordure de la ville pour assister à la représentation du Cirque. Les gens affichaient une expression joyeuse et pleine d’entrain. Mais le trio, lui, paraissait soucieux, car ils étaient au courant que les événements risquaient de dégénérer prochainement dans tout Kalos, puisque l’Arme devait s’y trouver. Marie, quant à elle, se posait de plus en plus de questions. Hector lui cachait quelque chose. Etait-ce en rapport avec la créature que Spectra leur avait montrée ?Le guichet d’entrée était tenu par Xatu. Lorsqu’ils arrivèrent devant lui, celui-ci cligna des yeux à plusieurs reprises, comme pour s’assurer de ce qu’il voyait. - Bonjour Xatu, dit Hector. Je suppose que tu nous as reconnus ? Xatu acquiesça. Grodoudou et Scalproie le saluèrent et il répondit par un signe de tête. - Si ça ne te dérange pas, on aimerait te parler après la représentation, continua le membre du Conseil des 4. Xatu resta un instant sans bouger puis acquiesça à nouveau. Il leur tendit leurs tickets sans même réclamer l’argent. Puis Grodoudou commença à lui parler. Le trio ne pouvait comprendre les mots exacts employés par la Chanteuse, mais ils comprirent qu’elle demandait si elle et Scalproie pouvaient remonter sur scène. Pour la troisième fois, Xatu acquiesça. Il se retourna et appela un Jungko qui, en reconnaissant ses anciens partenaires, se précipita vers eux d’un air joyeux. Xatu lui adressa quelques mots et l’acrobate fit signe aux deux Pokémon de le suivre.Le soleil était sur le point de se coucher et la luminosité baissait. Tous les spectateurs étaient rentrés sous le chapiteau. Mais quatre mystérieuses lumières semblaient danser à l’orée des bois. Hector, Blanche et Marie s’assirent pour assister au spectacle. Il y a 8 ans, la Troupe avait perdu plusieurs de ses membres parmi les plus impressionnants. Mais il y avait tout de même quelques nouveautés. C’était un Pijako qui officiait en tant que Mr Loyal, désormais. Il récita un texte appris par cœur pour faire entrer sur scène plusieurs Pokémon parmi lesquels on trouvait Ursaring, Némélios, Rhinocorne et Tauros. Ce dernier était le seul survivant des Pokémon qui participaient à cette parade d’entrée lorsqu’Henry et sa fille étaient venus assister au spectacle il y a 8 ans, et il semblait être le coordinateur de la marche. Puis, subitement, les Pokémon furent soulevés dans les airs par les pouvoirs d’Alakazam et de Mistigrix. Hector eut un frisson en revoyant Alakazam. C’était lui qui l’avait enlevé et livré à son patron. Mais le Pokémon se faisait vieux, très vieux, et ses pouvoirs avaient beaucoup perdu de leur superbe. Mistigrix, par contre, déjà très efficace à l’époque, était surprenant. C’était elle maintenant, le Mage en chef et lui l’assistant. Leur spectacle de magie se passa sans accroc et Blanche se laissa surprendre à plusieurs reprises. S’en suivit l’arrivée d’un Betochef. C’était le remplaçant du Mackogneur et, à ce titre, il fit une démonstration de sa force physique en soulevant et en pliant de lourds objets. Xatu débarqua ensuite pour montrer ses dons de Mentaliste, un spectacle traduit par le Pijako. Vint ensuite Mr Mime et Qulbutoké, qui réalisèrent leur spectacle de clown à coup de tarte à la crème qui finissaient indéniablement sur Mr Mime. Jungko et Simiabraz, qui avaient évolué depuis 8 ans, montrèrent des prouesses acrobatiques dignes des professionnels. Limaspeed et Cupcanaille arrivèrent ensuite pour un numéro de jonglage sous forme de compétition, chacun augmentant sa propre difficulté au fur et à mesure. Puis, enfin, arriva Scalproie. Xatu se laissa faire en tant que cobaye et la précision légendaire du lanceur de Couteaux laissa le public ébahi. Marie, Blanche et Hector furent certainement ceux qui applaudirent avec le plus d’entrain. Et, pour conclure le spectacle, Grodoudou, toujours masquée, arriva sur scène et entama son chant. Un chant mélancolique d’une indicible beauté. Marie laissa même échapper une petite larme car cette mélodie lui rappelait son père. Mais Grodoudou ne put terminer sa sérénade. Dans le public proche de l’entrée, on poussait des cris d’effroi. Le chapiteau commençait à prendre feu. Grodoudou cessa de chanter et la panique s’installa dans le Cirque. Des gens appelèrent des Pokémon eau pour éteindre les flammes, mais l’incendie redoublait à chaque instant d’intensité. Scalproie dû utiliser ses couteaux pour créer une nouvelle sortie et permettre la fuite. Hector, Blanche et Marie se précipitèrent vers cette nouvelle sortie, malgré les bousculades des autres spectateurs, paniqués. Grodoudou rejoignit Marie, accompagnée de Xatu. Une fois dehors, alors que tout le monde continuait à s’enfuir, le trio de Jotho s’arrêta pour regarder ce qu’il se passait. Blanche poussa une exclamation d’effroi en reconnaissant les 4 Mélancolux qui entretenaient l’incendie avec des Feux d’Enfer. La troupe se rassembla autour de Xatu qui fixait les flammes. Le Mentaliste tremblait. - Il faut les arrêter ! cria Marie. Qu’est-ce qu’on attend ? - Tu as raison, dit Hector. Et sauver ce qui peut être sauvé du Cirque. Il invoqua Cisayox et Dardargnan, vite rejoints par Ecremeuh, Melodelfe et du Tentacool de Marie. Tous partirent à l’assaut des Mélancolux. Voyant le trio réagir, la Troupe les suivit dans cet affrontement contre leur passé. Seul Mr Mime, tétanisé par la peur, resta en retrait avec Xatu qui fixait continuellement les flammes comme s’il pouvait y lire quelque chose. ___________________________ Pendant ce temps, au Mont Mémoria, en dehors du Q.G, Fédéon, le Majordome, marchait parmi les tombes. Il avait avec lui un bouquet de Lys. Arrivé devant une tombe, il s’arrêta et la fixa un instant, silencieusement. Puis il se mit à genoux et déposa les fleurs avec une attitude de recueillement. - Ainsi donc, vous pouvez éprouver des sentiments, Fédéon ?C’était Spectra. Elle avait surpris le Métamorph dans le cimetière et avait décidé de le suivre, par curiosité. Mais elle ne s’était pas attendue à ce que Fédéon vienne se recueillir sur une tombe. - J’éprouve moi aussi des sentiments, répondit Fédéon sans bouger. Je suis aussi humain que vous. - Pas exactement, mais nous n’allons pas recommencer cette discussion, cher Fédéon. Qui est-ce ? - Cela ne vous concerne pas. - C’est pour cette personne que vous avez rejoint Felicae, je me trompe ? - Maitre Lumen m’a en effet affirmé qu’il la ferait revenir d’entre les morts une fois que nos plans seraient accomplis. Spectra sourit et regarda une personne invisible à ses côtés. Il s’agissait en vérité du spectre de sa petite sœur, qui ne pouvait quitter le Mont Mémoria depuis qu’elle y avait été enterrée, mais que Spectra venait visiter très souvent. A ce jour, seuls elle et François Lumen avaient manifesté ce don de voir et de communiquer avec les spectres, même si, pour une raison que Spectra ignore, sa sœur se sente très mal à l’aise en présence du Maitre de Felicae. Fédéon se releva et, sans jeter un regard vers Spectra, s’éloigna pour rentrer au Q.G. Spectra regarda la tombe avec plus d’insistance. « A notre regrettée, Julie Tell, morte le jour de son 27ème anniversaire ». - Comment est-elle morte ? demanda Spectra juste assez fort pour que Fédéon l’entende. - Je l’ai tué, répondit celui-ci en disparaissant dans le brouillard du Mont Mémoria._________________________ Au abords de Neuvartault, la situation était de plus en plus critique. Malgré leur surnombre, la Troupe et le trio de Johto peinaient à affronter les Mélancolux. Le combat avait lieu en 4 endroits différents. Mistigrix, Alakazam, Betochef, Simiabraz et Jungko étaient retournés sous le chapiteau pour suivre l’un des 4 assaillants. Hector et Blanche affrontaient à deux un autre Mélancolux tandis que Marie, Scalproie, Grodoudou, Tentacool, Pikako et Qulbutoké s’en prenaient au troisième. Le dernier des incendiaires affrontait Tauros et sa parade, ainsi que Cupcanaille et Limaspeed. Sous le chapiteau, les Pokémon étaient entourés par les flammes. Ils répétaient leurs assauts sans cesse mais le Mélancolux, qui était leur ancien camarade, évitait toutes les attaques et ripostait par des gerbes de flammes qui accentuaient l’incendie. Les Mages utilisaient leurs pouvoirs pour lancer des objets sur le Spectre, et ils furent imités par Betochef qui lançait plus simplement les objets. Soudain, le Mélancolux s’arrêta de bouger devant le mât qui était toujours debout et qui soutenait vaillamment le chapiteau. Mistigrix s’arrêta, méfiante, et sentant comme un piège. Mais Betochef, lui, agit sans réfléchir et lança un de ses blocs de ciment. Le Mélancolux l’esquiva de justesse et le projectile brisa le mât en deux. Jungko laissa échapper un cri et attrapa Simiabraz et Betochef pour les pousser vers la sortie. En effet, le chapiteau allait enfin s’écrouler, piégeant les Pokémon dans les flammes. Ils eurent juste le temps de sortir. Le Mélancolux et les mages, eux, avaient disparu. Les Pokémon n’eurent pas le temps de se lamenter et se séparèrent rapidement pour aller aider les autres combattants. Jungko espérait néanmoins que les Mages avaient pu se téléporter à temps…Sous le chapiteau écroulé, Alakazam gisait, écrasé par le mât brisé. Il était encore en vie et conscient, mais il sentait ses dernières forces l’abandonner. Mistigrix, elle, le regardait. Le Pokémon qui lui avait tout appris, qui l’avait prise sous son aile. Mais Mistigrix le sait depuis 8 ans, c’est aussi à lui qu’elle doit la perte de sa dresseuse. Pire, à cause de lui, elle l’avait même oubliée. Depuis que ses souvenirs lui étaient revenus, Mystigrix n’en avait pas parlé. Elle n’avait rien laissé paraitre. Mais sa haine était toujours là, bien vivace. Alakazam ouvrit les yeux et tendit un bras vers sa protégée, en appel à l’aide. Mistigrix le toisa du regard, puis lui tourna le dos. Sans un regret, elle se téléporta en dehors du chapiteau, abandonnant Alakazam aux flammes. Celui-ci laissa échapper des larmes qui s’évaporaient sous la chaleur. Il comprenait que son mensonge avait été percé à jour. Le Pokémon qu’il considérait comme sa fille le haïssait. Elle l’abandonnait. Il ne vit pas le Mélancolux l’observer puis préparer une Ball’Ombre pour l’achever. ___________________________ L’écroulement du chapiteau avait surpris les combattants. Détournant le regard un instant, ils ne se rendirent pas compte que les Mélancolux prirent la fuite. Lorsqu’ils voulurent retourner au combat, seules les flammes de l’incendie les entouraient. Les incendiaires avaient disparu. Xatu arriva alors, sorti de sa torpeur, et donna des ordres à la Troupe qui commença à s’organiser pour puisser de l’eau dans une mare non loin et calmer les flammes. Hector, Blanche et Marie voulurent aider, mais Xatu les arrêta et pointa son aile en direction des bois. Il avait la mine grave et sérieuse. - Tu veux qu’on aille voir là-bas ? demanda Hector, surpris.- Les Mélancolux ? ajouta Blanche. Xatu confirma les propos de Blanche d’un signe de tête, puis partit aider ses compagnons. Il n’avait pas envie d’être confronté aux Mélancolux. Il avait peur. Le trio, Scalproie et Grodoudou partirent donc vers la direction indiquée par le Mentaliste. Rapidement, ils aperçurent en effet 3 lueurs bleutées. Mais il y avait un homme avec eux. Il était blond et devait avoir environ 35 ans. Il était vêtu d’une toge sombre. Il les regardait venir à lui, le visage inexpressif. - Qui êtes-vous ? cria Blanche une fois qu’ils arrivèrent face à lui. C’est vous qui avez commandé ça ? - Vous êtes de Felicae, pas vrai ? demanda Hector. - Jeeeeee suiiiiiiiiis Fraaaaançoiiiiiiis Luuuuumeeeen, fooooondateur de Feeeeeliiicaaaaaeeee ! La voix de l’homme surprit Marie. Elle variait des graves aux aigus et changeait de tonalité subitement. On aurait dit une très mauvaise interprétation de ventriloque. Blanche et Hector, au vu de leur expression, partageaient la surprise. - Heu… commença Hector. Et vous avez un lien avec le Cirque Madyapno ?François Lumen ne répondit pas. Soudain, sans prévenir, Scalproie lança un couteau qui se planta en plein dans le crâne de l’homme. Marie poussa un cri de surprise et se tourna vers le Lanceur de Couteaux avec un air désapprobateur. Mais le Maitre de Felicae ne poussa aucun cri de douleur. Il ne bougea pas pendant quelques secondes, ce qui fit croire à Blanche qu’il était mort. D’ailleurs, pensa Hector, un être humain normal devrait l’être après un pareil coup. Mais il bougea son bras par saccade, comme un robot, et attrapa le couteau avant de l’enlever de sa tête. Il n’y avait pas de sang. - Qu’est-ce que ça veut dire ? dit Hector. Vous êtes quoi ? Il ne répondit pas. Les trois Mélancolux, eux, restaient immobiles au-dessus de sa tête. C’est alors que le quatrième débarqua et se plaça au-dessus de la tête du fondateur de Felicae. Celui-ci frissonna puis éclata de rire, avec des gestes tout à fait normaux.- Je suis le Maitre de Felicae. Je suis celui qui apportera la mort et la destruction partout dans le monde !Alors qu’on aurait dit un robot quelques minutes avant, il agissait et parlait ici exactement comme un être humain normal. Cette disparité entre avant et maintenant laissait le Trio perplexe. - Quel est votre lien avec le Cirque ? demanda Blanche. - Je suis venu pour vous annoncer la bonne nouvelle, dit François Lumen. - Vous parlez de l’Arme ? questionna Marie. - Je parle des milliers de morts qui vont servir la cause de Felicae. Dans trois jours, une ville subira le même sort que ce Cirque. Mais la mort sera omniprésente. - Vous êtes cinglé ! cria Blanche.François Lumen lui sourit d’un air dédaigneux puis, subitement, une faille s’ouvrit dans son dos. Il recula et, avant que le trio ne puisse réagir, lui et les Mélancolux disparurent. |
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| Unpuis Romancier |
| Mer 23 Aoû - 19:02 | |
| Chapitre 8: Haine, Les Vendanges de Felicae La Cérémonie de Felicae avait rassemblé la quasi-totalité des fidèles de la Secte. La grande salle était pleine à craquer. Au fond de celle-ci, assis sur un siège richement décoré, François Lumen trônait l’assemblée. Il était vêtu d’une longue toge bleue nuit et, comme toujours, les 4 Mélancolux faisaient danser leurs flammes bleutées au-dessus de lui. A sa droite et à sa gauche, les 4 Seigneurs de Felicae étaient eux aussi assis, à part Oscar, qui adressait un discours aux fidèles. Si Herba et Poutine semblaient très attentifs aux dires du Tutankafer, Pyst bâillait sans retenue et Joking adoptait une position qui ne laissait aucun doute sur ce qu’il pensait de la Cérémonie.Spectra et Fédéon étaient aux premiers rangs des fidèles. Ils avaient une place privilégiée au sein de la Secte mais, en tant qu’humains en apparence, ils devaient rester avec leurs semblables. Ils étaient d’ailleurs peut-être les seuls à n’écouter Oscar que d’une oreille, car ils savaient où voulait en venir le Seigneur. Mais quand celui-ci invita un jeune homme qui portait une toge semblable à celle de François Lumen à le rejoindre devant, tous redoublèrent d’attention. Même Joking regardait la scène avec curiosité. - Comme vous le savez sûrement, nous avons désormais toutes les cartes en main pour atteindre notre objectif final ! déclara Oscar. L’Artefact découvert par le Seigneur Poutine, la clé obtenue par les Seigneur Herba et Pyst… Mais il nous manque un dernier ingrédient ! - Felicae a été créée dans cet unique but, dit François Lumen à l’assemblée en se levant et en s’approchant d’Oscar. Faire revenir les morts à la vie. Vous avez perdu des proches, des amis, de la famille, et ce injustement. En invoquant le Dieu qui contrôle la mort elle-même, nous serons en mesure de ramener tous ces êtres qui nous sont chers, ainsi que ceux qui ont perdu la vie pour nous permettre d’atteindre cet objectif. Il n’y avait pas un humain pour ne pas boire les paroles de François Lumen comme le plus pur des breuvages. Spectra elle-même avait des étoiles dans les yeux. Oscar était retourné à son siège, parmi les Seigneurs. François Lumen ébouriffa les cheveux du jeune homme qui souriait sereinement. Puis, subitement, un Munja apparu au-dessus de sa tête. - Comme vous l’a dit le Seigneur Oscar, il nous manque un ingrédient. Car pour ramener Yveltal à la vie, nous devons lui donner en offrande…Le corps du jeune homme s’embrasa soudainement et celui-ci cria sous la douleur. Personne n’osa dire quoi que ce soit dans l’Assemblée. Très vite, le jeune homme toujours incandescent s’écroula, mort, au pied du Maitre de Felicae.- Des âmes humaines ou de Pokémon, termina François Lumen. Nous allons récolter partout dans le monde un maximum d’âmes. Pour cela, nous allons attaquer plusieurs grandes villes. Les 5 Seigneurs organiseront le tout et vous appelleront pour participer aux grandes Vendanges. C’est aux Munjas que reviendra ensuite la tâche de capturer les âmes et de nous les ramener. Gloire à Felicae ! - Gloire à Felicae ! clama en cœur l’entièreté de la salle. ___________________________________________________ - Seigneur Joking, j’aimerais m’entretenir avec vous.Les gens commençaient à quitter la grande salle. La Cérémonie venait de se terminer, avec beaucoup de succès. Fédéon était en train de se débarrasser du corps du brûlé et les Seigneurs eux-mêmes se dirigeaient vers la sortie. Mais François Lumen barrait la route à l’Epouvantail. - Je me demande bien ce que Maître Lumen veut au Seigneur Joking, dit Poutine à Herba en franchissant la porte. - Sûrement souhaite-t-il qu’il dirige la première mission de Vendange, répondit la Roserade. - D’ailleurs, qu’en pensez-vous, Seigneur Herba ? - Ce que j’en pense ? - De cette histoire de vendange. J’ai l’impression que nous allons trop loin. Tuer des innocents ? Cela ne me plait pas. - Franchement, je m’en moque. Nous aurons bientôt atteint notre objectif final et c’est le principal. Je n’en ai rien à faire, de la populace. Les deux Seigneurs furent subitement bousculés par le Seigneur Joking qui ne leur prêta aucune attention. Il se dirigeait vers la sortie du QG avec un air ravi sur le visage. - Je pense que vous aviez raison, Seigneur Herba, dit Poutine. C’est à lui que revient d’organiser la première attaque. ______________________________________ La Troupe du Cirque ayant perdu son Chapiteau, Edith avait proposé à Xatu d’accueillir la Troupe dans leurs appartements. Celui-ci avait accepté et tous les Pokémon artistes vivaient désormais au bord du Lac Courage. Edith avait eu une discussion très endiablée avec Ludwig et Eden Stone qui avaient mis fin à leur dispute au sujet de Rosa. L’état de Frederick et d’AZ ne s’était pas amélioré, mais ne s’était pas aggravé non plus. Marie, Hector et Blanche avaient raconté leur rencontre avec François Lumen, une histoire qui laissait Edith particulièrement perplexe. Le comportement du Maître de Felicae, disait Hector, laissait penser qu’il cachait quelque chose avec les Mélancolux. Et, si Marie n’y pensait pas, les autres pensaient tous que le Directeur avait quelque chose à voir avec la situation. L’arrivée du Major Bob les sortit de leurs réflexions. Comme la dernière fois, il était venu avec pas mal d’armes et Blanche lui cria dessus en le traitant de « Gros malade », soutenue par Hector. Mais la dispute cessa brusquement avec l’arrivée d’Edith et de quelques membres du Clan, la mine grave. - Je ne voudrais pas gâcher ces retrouvailles, mais Felicae fait en ce moment même des siennes. - Qu’est-ce qui se passe ? demanda Marie.- La ville de Lavandia est actuellement attaquée par une cinquantaine des adeptes de Felicae, envahie par des dizaines de Munjas, et Voltère, le champion, serait déjà mort. - Comment sais-tu ça ? demanda Estelle. - C’est en ce moment en train de passer aux infos, ils ont fait l’erreur d’attaquer une ville avec des studios et la nouvelle a vite été relayée partout dans le monde. Mais le Conseil des 4 de Hoenn ne semble pas réagir. D’ailleurs, je n’arrive pas à le contacter depuis qu’on sait que Spectra en fait partie. - Bon, je suppose qu’on ne va pas rester les mains dans les poches ? dit Eden en invoquant son Abra. - On y va tous, dit Edith. C’est une mission dangereuse, mais plus on est, mieux ça vaudra. J’ai aussi appelé quelques autres membres du Clan, ils viennent aussi. Un instant plus tard, ils débarquèrent en plein centre de Lavandia. Partout autour d’eux, des dresseurs se mesuraient aux forces de Felicae. Mais la grosse différence, c’était que les membres de la Secte ne cherchaient pas juste à combattre, mais bien à tuer leurs adversaires. Des Munjas flottaient partout, presque paisiblement. Edith adressa un regard à toute l’équipe, puis ils se séparèrent pour être plus efficaces. Marie et Edith avancèrent ensemble vers la porte nord, Eden et Ludwig vers l’Ouest, Hector et Blanche prirent l’Est et le Major Bob et Estelle le Sud. Les membres du Clan, quant à eux, restèrent au centre pour prêter main forte aux habitants. Le Major Bob avait fait appel à son Raichu et Estelle à son Nidoqueen. Edith lui avait en effet offert une Pierre Lune pour faire évoluer son Pokémon. Le Smogogo de son père était lui aussi de la partie. Ils se firent attaquer par un Yanméga et un Lakmécygne, mais tous deux furent littéralement grillés par l’attaque Tonnerre de Raichu. Ils avaient atteint les Studios, dévastés et en ruine. Il y avait là plusieurs cadavres, mais aussi 4 membres de la Secte. Estelle voulu ordonner à son Nidoqueen d’attaquer, mais le militaire qui l’accompagnait fut plus rapide et, à coup de Cage-Éclair, mit rapidement les opposants et leurs Pokémon hors d’état de nuire. - Haha ! Ils ne sont pas si entraînés que ça, ces imbéciles, dit le Major en éclatant d’un rire orgueilleux. Mais des cris de douleurs le firent sortir de son hilarité. Les hommes qu’il venait de capturer venaient de s’écrouler, morts, un trou au niveau de la poitrine. - Quoi… ? dit le Major. Qu’est-ce que ça veut dire ? Estelle se taisait, l’air effarée. Elle avait déjà vu ce genre de blessure. Elle savait qui en était la cause. Elle frissonna en voyant la silhouette de l’Epouvantail sortir des décombres du Studio, ses Racines grouillantes comme d’horribles tentacules. - Haaa, j’ai bien cru que ces imbéciles ne se laisseraient pas faire ! lança Joking en jetant un regard dédaigneux vers les quatre cadavres. Je leur avais pourtant bien dit que je devrais me régénérer après avoir fait sauter le bâtiment. - Hey, toi ! T’es qui ! lança le Major Bob, l’air menaçant. Joking se tourna vers le militaire, un sourire de folie sur le visage. Estelle serrait les poignets, se retenant d’agir trop rapidement. Elle savait qui était l’Epouvantail, de quoi il était capable. La moindre erreur lui serait fatale. Mais elle avait aussi confiance dans les compétences du Major. - Je suis Joking, Seigneur de Felicae, répondit le Cacturne. - Quoi ? Alors ce n’était pas des membres de la Secte que j’avais capturé ? - Si, mais j’avais besoin de sang pour me régénérer. - Tu… Tu as tué tes propres alliés ? demanda le Major Bob en tremblant pour contenir sa haine. Comment oses-tu faire une chose pareille ? - Des alliés ? répéta Joking avant d’éclater de rire. Disons plutôt un Garde-manger. - Espèce de pourriture sans honneur ! cria le Major de sa puissante voix. Raichu, attaque Tonnerre ! Le Pokémon Souris se prépara à attaquer, mais avant que quiconque ne puisse réagir, l’Epouvantail s’était déjà élancé vers eux, plus rapide que l’éclair. Le Pokémon comme son dresseur étouffèrent d’une exclamation. De multiples racines les transperçaient allègrement sous le regard horrifié d’Estelle. Le Major semblait ne pas comprendre ce qu’il se passait. il n’avait rien vu venir. - Tu disais, petit soldat de pacotille ? demanda Joking en le narguant. Pourriture ? Dans un instant, c’est toi et toi seul qui nourrira les asticots !Le Major hurla de douleur et son corps, comme celui de son Pokémon, explosa sous les mouvements rapides des Racines du Seigneur Joking, qui éclata d’un grand rire malveillant. Mais subitement, il déchanta en recevant de plein fouet une attaque Lance-Flammes de la part du Smogogo de Frederick, désagrégeant ses deux bras et une partie de sa poitrine. Estelle, les larmes aux yeux et la haine sur le visage, fixait l’Epouvantail avec la ferme intention d’en finir avec lui. - Lance-flamme et Telluriforce ! cria-t-elle avec rage. Nidoqueen et Smogogo obéirent. Mais malgré les dégâts, Joking parvint à éviter les attaques en reculant. Mais les Pokémon continuaient, obligeant l’Epouvantail à reculer de plus en plus.Celui-ci était mal au point, avec une partie de son corps en moins. Il voyait bien sur le visage d’Estelle que celle-ci ne le laisserait pas s’approcher d’elle et même s'il mourrait d’envie de la dépecer, il devait se replier… momentanément. Aussi profita-t-il de chaque nouvel assaut pour se diriger vers l’Est, où il savait que beaucoup de fidèles se trouvaient. Ce qui lui donnerait une chance de se régénérer. Estelle, elle, continuait de crier ses ordres avec rage. Ses Pokémon l’écoutaient et enchaînaient les attaques, mais l’esquive de l’Epouvantail restait une difficulté de taille. Le désir d’Estelle de tuer Joking augmentait de seconde en seconde. Mais leur route finit par croiser celle d’un fidèle qui semblait fuir. Le pauvre bougre appela le Seigneur Joking avec allégresse mais déchanta quand celui-ci se jeta sur lui pour en tirer de quoi se régénérer. Estelle cria, insultant l’imbécile et ordonnant à Smogogo de carboniser le Cacturne. Mais alors que les flammes s’apprêtaient à nouveau à le toucher, Joking fit un pas de côté et s’élança dans les airs. Son corps était à nouveau entier et ses Racines étaient de sortie. Mais il n’avait pas l’intention de les plonger dans le corps du Smogogo, car cela risquait de l’empoisonner. Aussi se servit-il de ses Racines comme d’un fouet pour envoyer le Pokémon Poison contre un mur, l’assommant. Estelle s’arrêta en voyant que le Pokémon de son père était inconscient. Elle comptait principalement dessus et sur son attaque Lance-Flammes pour venir à bout de l’Epouvantail, mais celui-ci venait de le mettre hors combat et la fixait désormais. Il riait frénétiquement. Si Estelle ressentait toujours de la haine, c’était désormais la peur qui avait pris le dessus. Elle fit un pas en arrière, tremblotant. Nidoqueen voulait faire barrage, mais elle aussi était effrayée. Joking le sentait. Il a toujours aimé sentir la peur qu’il inspirait. Lentement, il avança, ses Tentacules bougeant d’un air presque hypnotique.- Je t’avais dit que je te tuerai, non ? - C’est… C’est moi… C’est moi qui te tuerai ! - Ha oui ? Hé bien c’est ce que nous al…Le Seigneur Joking fut subitement interrompu par l’Ecremeuh de Blanche et son attaque Roulade, qu’il esquiva juste à temps. La Championne de Doublonville avait laissé Hector se débrouiller seul pour chasser l’homme que Joking venait de tuer, sans se douter qu’elle tomberait sur un des Seigneurs. - Va te mettre à l’abri, Estelle ! cria-t-elle.- Blanche ! Fais super attention, il a déjà tué le Major ! - Quoi ?! Salopard ! Ecremeuh ! Le Pokémon comprit et reprit sa Roulade pour frapper Joking. Celui-ci tenta de plonger ses Racines dans le corps du Pokémon Vache mais la vitesse de rotation déchiqueta ses tentacules végétales et il fut contraint, à nouveau, d’esquiver l’attaque. Estelle et Nidoqueen profitèrent de la pagaille pour courir au chevet de Smogogo, toujours inconscient. Le combat entre Ecremeuh et Joking faisait rage. Les attaques du Pokémon de Blanche étaient dévastatrices mais seuls les bâtiments alentours en souffraient, car Joking s’arrangeait toujours pour esquiver. Mais l’Epouvantail lui aussi ne pouvait pas blesser son adversaire et, de plus, celle-ci le tenait éloigné du reste des opposants. Mais lorsque Ecremeuh fit éclater la façade d’une boutique, faisant tomber une grosse enseigne en métal, l’Epouvantail eut une idée. Il saisit ladite enseigne de ses Racines et se posta comme pour encaisser la Roulade. Blanche encouragea son Pokémon mais en pleine charge, Joking se servit de l’enseigne comme d’une batte de baseball et envoya Ecremeuh voler haut dans le ciel et atterrir avec fracas bien plus loin vers l’Est. Blanche se retourna pour voir où était passé son Pokémon mais elle ne pouvait le voir. Ce furent les cris d’Estelle qui l’alertèrent mais, quand elle fit à nouveau volte-face, c’était déjà trop tard.L’Epouvantail était juste en face d’elle et la toisait du regard, en souriant comme un psychopathe. Blanche déglutit et voulu fuir, mais les Racines de Joking s’enroulèrent rapidement autour de sa taille, telles un boa constrictor, pour la ligoter. Joking l’empêchait de bouger, que ce soit les bras ou les jambes. Mais au lieu de se débattre, la Championne regardait son adversaire avec un regard décidé. - Es-tu prête à mourir ? - Il y a des choses pires que la mort, dit Blanche avec un air de défi. - Ha oui ? Tu veux dire, comme ton ami a vécu avec ce sympathique Cirque ? - Quoi ? répondit Blanche. Comment sais-tu quoi que ce soit sur cette histoire ? - Ho Maître Lumen nous a dit bien des choses à votre sujet à tous. La petite Marie et ton pote Hector auraient été kidnappés par le Directeur du Cirque, c’est ça ? Et pour toi, c’est pire que la mort ? - Bande de tarés, répondit Blanche. - Je m’en doutais, dit Joking avec un grand sourire. Dans ce cas, on pourra dire quand je te tuerai que je te délivrerai d’un bien plus grand mal ! Le visage de Blanche blanchit. Elle sentit les racines autour d’elle glisser plus bas. Quand elle en vit une se glisser dans son short, elle ferma les yeux, presque en pleurs à l’idée de ce qui allait arriver alors que Joking riait aux éclats. Mais la Racine ne put aller plus loin et libéra brusquement Blanche. Celle-ci ouvrit les yeux et constata que ses liens avaient été tranchés. Cizayox se tenait entre elle et Joking. - Et merde, dit Joking. C’est pas bon… - TUE-LE ! cria Hector, le visage déformé par la haine. Joking tenta d’esquiver l’assaut de Cizayox, mais celui-ci était aussi rapide que lui. L’Epouvantail avançait à reculons et utilisait ses Racines comme des fouets et des lances pour atteindre le Pokémon Insecte. Cependant, les puissantes pinces du Pokémon d’Hector les tranchaient bien avant qu’elles ne puissant pénétrer dans son corps. Tout ce que Joking tentait, Cisayox le contrait, infligeant de nouvelles blessures à l’Epouvantail. - DECOUPE-LE ! QU’IL N’EN RESTE RIEN ! continuait d’hurler Hector. Blanche regardait le combat. Elle avait l’impression que la rage d’Hector donnait de la puissance à chaque mouvement de Cizayox. Rapidement, l’Epouvantail fut acculé vers un mur, ne pouvant plus reculer. Il tenta tant bien que mal de plonger ses Racines dans le corps de son adversaire, mais celui-ci était trop rapide. A coups de Plaie-Croix, il découpa l’Epouvantail en 2 morceaux, puis en 4, en 8, en 16, et continua encore. Alors que son corps était de plus en plus tranché, l’Epouvantail criait de douleur de plus belle. Puis, subitement, plus rien de végétal ne bougea.Devant Cizayox, il n’y avait plus que des lambeaux de chair verte, de petits morceaux de Racines. Il avait été touché par certaines attaques, mais très peu. Hector, s’approcha sans dire un mot devant le cadavre désagrégé de Joking, le visage toujours haineux. Et il attendit un instant, sans bouger. Puis, d’un seul coup, un petit morceau vert doté d’un œil unique s’échappa du tas et tenta de fuir. Mais Hector l’écrasa violemment de son pied, la rage aux dents. - Tu croyais quoi ? Que je te laisserai fuir ? - Saleté d’humain, dit une petite voix aiguë qui provenait du bout vert sous le pied d’Hector. Tu auras beau me couper autant de fois que tu veux, je vivrai toujours ! - Tu es ridicule. - Quoi ? - Pitoyable. Tu n’es plus rien, tu ne peux même pas m’atteindre en ce moment, alors que je t’écrase comme un vulgaire moucheron.En effet, de petites Racines s’échappaient pitoyablement du reste de Joking et tentaient de percer, sans succès, les chaussures d’Hector, ou d’atteindre sa peau pour en tirer de quoi se régénérer. - Je te tuerai ! Tu m’entends !? Dés que je le pourrai, je te tue ! - Tu te rends compte que tu as tué des centaines de personnes, des amis, et que tu as essayé de faire subir … de violer Blanche ? Et tu voudrais que je te laisse vivre ? Il appuya subitement encore plus fort sur Joking, qui laissa échapper un cri aigu. - AS-TU SEULEMENT LE MOINDRE REGRET ? - Aucun ! Je ne peux pas avoir de regrets ! J’aime tuer, c’est ma passion ! - Ha oui ? Hé bien maintenant…Hector souleva son pied, libérant Joking. Celui-ci voulut en profiter pour fuir, mais fut frappé de plein fouet par l’attaque Lance-Flammes du Smogogo qu’Estelle venait de soigner. - Tu permets qu’on essaye avec toi ? dit Hector en regardant la plante verte se tortiller pitoyablement. - Je t’avais dit que je te tuerai, susurra Estelle. l’Epouvantail hurla alors que son corps se désagrégeait. Mais son cri se transforma vite en un rire cruel et gras. - Je vais donc au Diable à l’instant ! Si tant est que je ne suis pas lui ? Sur cette terrible réflexion, le peu qu’il restait du corps de l’Epouvantail se transforma une bonne fois pour toute en cendres.- C’est terminé, dit Hector en détournant le regard. Il y a encore pas mal de membres de Felicae à vaincre, on ferait mieux de… Il ne put terminer sa phrase. Blanche s’était jetée sur lui pour l’embrasser, les larmes aux yeux. ______________________________________ - Ainsi meurt Joking, Seigneur de Felicae, conclut Oscar. Les Seigneurs, Maître Lumen, Spectra et Fédéon étaient rassemblés devant l’écran. Tout le combat avait été filmé par un Munja. - Qu’en est-il des Vendanges ? demanda Herba. - Lavandia était une bonne cible, dit Pyst. D’après mes calculs et les rapports obtenus, nous avons déjà 12% des âmes nécessaires au Rituel. - Et parmi ces âmes, il y a le Seigneur Joking, dit Spectra en baissant la tête. - N’en soyez pas si sûr, dit François Lumen. A vrai dire, je ne pense pas qu’il en ait jamais eu une. |
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| Unpuis Romancier |
| Mer 30 Aoû - 10:08 | |
| Alias TheCrocky, alias Haven, Alias SimiaKChapitre 9 : La Purge - Quoi ? Mais Maitre Lumen… c’est de la folie ! Le Seigneur Poutine faisait face au Maitre de Felicae. Celui-ci était assis sur son trône et les habituels Mélancolux flottaient au-dessus de lui. Il affichait un regard apaisé et un sourire assez doux au Spinda en uniforme qui, lorsqu’il lui avait confié ses plans, s’était relevé d’un bond. - Y aurait-il un problème avec la cible, Seigneur Poutine ? - Maitre Lumen, malgré tout le respect que je vous dois, je pense qu’il s’agit là d’une cible bien trop dangereuse ! s’exclama précipitamment Poutine. Janusia est une des villes où se trouvent les meilleurs dresseurs d’Unys et la Ligue est à deux pas ! Si nous attaquons, ils seront là bien avant que mes hommes ne passent les défenses de Watson et de ses acolytes. Et puis il y a aussi le Clan qui risque de venir nous mettre une fois de plus des bâtons dans les roues… - Doit-on comprendre que votre entrainement n’a pas porté les fruits voulus ? demanda Pyst qui jouait aux échecs avec lui-même, sans détourner le regard de son plateau de jeu. - Mes hommes sont parfaitement entrainés, répliqua Poutine en se retournant. Seulement, ils n’ont quasi pas d’expérience sur le terrain et prendre d’assaut Janusia pour une première mission, c’est du suicide ! - Et si c’était justement ça que je cherchais, Seigneur Poutine ?François Lumen avait dit cette phrase très calmement, à voix basse. Mais elle fit l’effet d’une bombe pour Poutine qui afficha une expression scandalisée. - Qu… Comment ça ? dit-il en serrant les poings. - Nous avons besoin d’âmes humaines, Seigneur Poutine, déclara Oscar d’une voix guillerette. Quelque soit leur provenance, cela nous est égal. Nous avons des centaines d’hommes sous la main, alors pourquoi s’en priver ? - Mais… vous voulez dire que… nous allons sacrifier nos propres fidèles ? questionna Poutine en regardant vers le sol. - En effet, répondit le Tutankafer. - Cela signifie que j’ai formé ces hommes… comme on élève des porcs qui vont à la boucherie ? - C’est exactement ça ! - Je refuse ! dit le Seigneur Poutine en regardant François Lumen dans les yeux. Je refuse de faire ça !Pyst, Herba et Fédéon regardaient la scène sans rien dire. C’était la première fois que quelqu’un voulait contester les ordres de François Lumen. Celui-ci gardait son expression calme face au Spinda qui tremblait de colère. Oscar, lui, semblait s’amuser. - Si vous les avez bien formés, ils survivront, dit François Lumen. Et ils tueront de quoi accomplir le Rituel. - Les chances sont bien trop minces ! répliqua vivement Poutine. - Et si vous refusez, je vous ferai exécuter, vous et tous vos hommes de toute façon. Poutine s’arrêta de bouger. Son Maitre le regardait toujours aussi calmement, mais il savait qu’il ne plaisantait pas. Oscar, lui, semblait jubiler lorsqu’il intervint. - Vous voyez, Seigneur Poutine, la seule et unique chance pour vos hommes, c’est d’essayer. Si votre entrainement militaire a été couronné de succès, ce sera aussi le cas de cette mission et alors, peut-être survivront-ils ! Poutine sembla réfléchir, le regard crispé. Tous avaient les yeux rivés sur lui quand enfin, il soupira et releva la tête. - Bien, c’est d’accord… Nous attaquerons Janusia avec mes hommes… Mais à une condition. - Parlez, Seigneur Poutine. La demande du Seigneur Poutine surprit tout le monde. Oscar semblait avoir perdu toute joyeuseté aux mots de son frère. - Maitre Lumen… vous n’allez tout de même pas… - Bien sûr que si ! Il a raison, il ne nous est plus d’aucune utilité, nous avons ce qu’il nous faut ! Et puis, ça vous fera du bien de sortir un peu. - Moi ? Mais… - Il suffit Oscar, les ordres sont des ordres ! Vous accompagnerez le Seigneur Poutine à Janusia et accomplirez son souhait.Il était impossible de voir l’expression d’Oscar en ce moment-là, car son visage était en permanence caché de son masque. Mais il ne faisait aucun doute sur ce qu’il pensait. Poutine, lui, le regardait d’un air narquois. Mais au fond de lui, il était bien triste et appréhendait très fort cette nouvelle mission qui lui était confiée. ________________________________________________ Après l’attaque de Lavandia par l’Epouvantail, le Clan Distorsion avait été contacté par plusieurs autorités de différentes régions. En effet, on craignait partout et plus que jamais des débordements dus à Felicae. Or, Edith avait sonné la clochette d’alarme à propos de la Secte depuis plusieurs jours. Sans succès immédiat… Mais l’assaut d’une des plus grandes villes de Hoenn semblait effrayer soudain les grands bonnets. Seul le Conseil d’Hoenn justement restait silencieux. Edith parvint ainsi à conclure un marché avec eux. Le Clan se rendrait directement sur place en cas d’une nouvelle attaque, à condition d’être prévenus. Ils auraient alors tout le soutien des gens déjà sur place. De plus, toute information concernant Felicae serait redirigée vers le Clan Distorsion. Même la Police Internationale avait accepté de collaborer. De plus, l’état de Frederick semblait largement s’améliorer. A croire que la disparition de la menace de Joking avait joué un rôle dans son rétablissement. Il pourrait bientôt quitter son lit d’hôpital. Concernant AZ, par contre, celui-ci était toujours inconscient. La Troupe du Cirque logeait en dehors du QG. Ils s’entrainaient comme ils pouvaient à faire leurs tours habituels en attendant de pouvoir récupérer un chapiteau et leur matériel. Mistigrix en particulier faisait de grands efforts. La mort d’Alakazam l’avait laissée seule pour la tâche de magicien du Cirque. Ce que les autres Pokémon ne semblaient pas comprendre, c’est qu’elle semblait très peu affectée par la mort du vieux mage. Xatu, lui, fixait le soleil sans arrêt toute la journée depuis leur arrivée. Aussi Mr Mime fut-il très surpris lorsqu’il le vit se diriger en toute hâte vers l’entrée du QG. Xatu dévala le souterrain sans bifurquer, comme s’il savait parfaitement où se trouvait ce qu’il cherchait. Il débarqua dans la Fosse aux Pieux. Blanche, Hector, Marie, les Stones et quelques autres membres du Clan s’y trouvaient et s’entrainaient. Xatu ne fit pas attention à eux. Il continuait son chemin en direction du bureau de la Sage. Il s’arrêta cependant une seconde et posa son regard vers la Fosse. Il sembla frissonner puis reprit son chemin et, juste comme il arrivait devant la porte, celle-ci s’ouvrit et Edith en sortit. Elle fut surprise de croiser ainsi le Mentaliste qui, sans rien dire, lui donna un bout de papier sur lequel il avait écrit quelque chose. La jeune Sage le lit et regarda Xatu avec effroi.- Vous êtes certain ? Xatu acquiesça. Edith déglutit et se tourna vers les autres. - On va avoir du boulot les gars. ______________________________________________ Xatu, en observant le soleil, avait fini par prédire l’assaut de Janusia par des militaires de Felicae. Il n’avait pu en voir l’issue du combat, mais savait qu’un grand nombre de personnes devrait y mourir. Mais grâce à cette prédiction, le Clan Distorsion avait une longueur d’avance sur la Secte.Edith sélectionna plusieurs membres du Clan, parmi lesquels les Stones et Estelle. Le Trio de Jotho était évidemment de la partie. Tous avaient reçu pour ordre de se préparer et d’être présent dans un quart d’heure à l’entrée du QG. Là-bas, ils apprirent que Xatu, Jungko, Simiabraz, Tauros, Mistigrix, Betochef, Cupcanaille et Limaspeed allaient se joindre à eux. Edith leur annonça aussi que le Conseil des 4 d’Unys les rejoindrait rapidement et que Watson, le Champion de Janusia était prévenu et organisait déjà les défenses. C’est l’Abra d’Eden, Xatu et Mistigrix qui téléportèrent tout ce petit monde directement à Janusia. Ils furent vite pris en charge par le Champion d’arène de la ville. Celui-ci avait élaboré une répartition à travers la ville pour, dans un premier temps, empêcher Felicae d'y pénétrer, quelque soit leur point d’origine. Mais des dizaines de dresseurs étaient aussi en ville, prêts à intervenir pour aider les différents points de ralliement. Watson, Edith et Xatu restèrent au centre et le Clan fut lui-même divisé en plusieurs groupes à travers la ville. Marie, Hector et Blanche étaient ensemble, non loin de la porte Est de Janusia. Grodoudou et Scalproie étaient avec eux, ainsi que Mistigrix et Tauros. Ils attendaient les ordres d’intervention. Mais tout était calme… trop calme… C’est alors que retentirent les premiers éclats. Mais ceux-ci ne provenaient pas des contours de la ville. Au contraire, c’était directement depuis le centre de Janusia que commençait la bataille contre les forces de Felicae. Le Seigneur Poutine avait commandé l’ouverture de nombreuses failles afin de permettre à ses hommes d’entrer directement au cœur de la ville. De partout surgissaient les soldats de la Secte, accompagnés de leurs Pokémon. Ils avaient tous été entrainés des mois durant par le Spinda en uniforme, sous une discipline de fer. Formatés par Felicae, certains n’hésiteraient pas à donner leur vie pour la Cause. Ils étaient prêts à tout. Dans un premier temps, les dégâts furent énormes. Plusieurs citoyens qui ne s’étaient pas réfugiés malgré les conseils de Watson furent tués sans aucune pitié. Les soldats s’acharnaient à détruire les bâtiments importants, et le Centre Pokémon fut complètement ravagé 20 minutes seulement après le début des hostilités. Parmi les hommes et leurs compagnons, il y avait aussi quelques Pokémon qui semblaient ne pas avoir de maitre. Il s’agissait de la Garde rapprochée du Seigneur Poutine, que nos héros ont déjà rencontré au Goulag de Kalos. Le plus féroce d’entre eux, Polagriffe, était surement le responsable du plus grand nombre de morts. Et les centaines de Munjas collectaient la moindre âme égarée de la ville. Cependant, la grande force de la secte était ici l’effet de surprise. C’est sur cela que comptait Poutine pour donner un maximum de chances à ses soldats. Mais les défenseurs ayant été prévenus par Edith et Xatu, l’effet de surprise retomba soudainement lorsque débarquèrent de tous les côtés une bonne cinquantaine de dresseurs expérimentés. Le massacre qui s’en suivit fut indescriptible. Si les adeptes de Felicae étaient plus nombreux, ils étaient néanmoins moins puissants que les Dracologues, les membres du Clan et autres Topdresseurs. Mais Felicae avait un dernier atout dans sa manche : une hargne et une volonté de fer.De tous ces subtils ingrédients résulte une hécatombe dans les deux camps. Le sang n’avait jamais autant coulé dans Janusia. Mais ni Hector, ni Blanche, ni Marie ne participaient à ce combat. Car alors qu’ils se précipitaient vers le centre-ville pour rejoindre les autres, deux Pokémon leur avaient boqué le passage. Il s’agissait des Seigneurs Poutine et Oscar en personne. Les trois dresseurs et leurs Pokémon fixaient les deux autorités de Felicae. Poutine avait un regard sombre et sérieux, tandis qu’Oscar, malgré son masque, paraissait un peu boudeur derrière lui. Marie déglutit. Elle se rappelait avec quelle facilité le Spinda les avait vaincus la dernière fois, à Kalos. Un grand silence s’était installé pendant que les deux camps se fixaient, finalement rompu par Blanche. - Qu’est-ce que vous voulez ? - Je suis venu m’excuser, répondit le Spinda. Marie cligna des yeux, sans vraiment comprendre. - De quoi parles-tu ? demanda Hector. - Je parle de l’enlèvement du père de cette fille, dit-il en désignant Marie. - Qu’est-ce que vous voulez dire ? demanda l’intéressée, dont le visage s’était décomposé. Vous l’avez … vous l’avez tué, c’est ça ? - Felicae est en effet responsable de sa disparition dans vos vies, contrairement à ce que j’avais affirmé lors de notre précédente rencontre, continua Poutine. Mais c’est pour mettre fin à cette injustice que je suis venu jusqu’à vous. Seigneur Oscar ?Marie reprit soudainement des couleurs. Elle avait du mal à croire à ce que disait le Seigneur Poutine et le nouveau couple manifestait lui aussi son étonnement. Mais le Tutankafer ne réagit pas. Il semblait fixer Marie de sous son masque. Puis il se tourna vers le Spinda en uniforme.- Vous êtes vraiment sûr de vouloir sa libération, Seigneur Poutine ? - Oscar, relâchez-le tout de suite. - Pourquoi ? - Parce que c’est un ordre ! Oscar ne bougea plus pendant un instant. Puis, lentement, il fit face aux humains et à leurs Pokémon et, doucement, son sarcophage s’ouvrit. A l’intérieur, un homme recouvert de tissus sur tout le corps, excepté le visage. Malgré la barbe florissante, Marie reconnu immédiatement son père, Henry. Celui-ci fut ensuite expulsé violemment en dehors d’Oscar par une force invisible. Le cercueil, par ailleurs, semblait étrangement vide. Blanche, Grodoudou et Marie se précipitèrent pour aider Henry, que le choc avait réveillé. Mais sur le moment, il semblait perdu et encore à moitié endormi. Seul Hector était resté sans bouger, à fixer d’un œil méfiant Oscar et Poutine qui, déjà, faisaient volte-face, dégageant le passage. - Pourquoi ? demanda-t-il à son tour. Poutine ne répondit pas. Il avançait d’un pas rapide. Maintenant que ceci était réglé, il s’inquiétait pour ses hommes. _____________________________________ Les combats faisaient toujours rage au centre ville. Les rues étaient rouges du sang des humains et des Pokémon. Mais c’était Felicae qui avait le plus de pertes. De minutes en minutes, ses rangs étaient décimés. L’arrivée de Kunz du Conseil 4 d’Unys avait accentué la pression sur la Secte qui, comme l’avait prédit le Seigneur Poutine, était en train de perdre. Et pourtant, ils continuaient de se battre. Parmi ceux qui se battaient le plus ardemment, il y avait les 5 Pokémon de la Garde rapprochée. Insolourdo et Canarticho affrontaient un Dracologue et ses deux Trioxhydres, tandis qu’ils étaient soutenus par Grodrive et Eoko, qui soignaient les combattants tout en gênant l’opposant. Polagriffe, quant à lui, combattait Watson et son fameux Tranchodon. Si Polagriffe avait l’avantage du type, Watson et son Pokémon avaient celui de l’expérience. La moindre erreur de l’ours lui coutait de larges blessures. Cela faisait déjà un moment qu’ils combattaient et Polagriffe était à bout de souffle tandis que le dragon le toisait du regard, prêt à attaquer à nouveau. C’est alors que débarquèrent les deux Seigneurs de Felicae. Poutine regarda d’un air épouvanté le spectacle. Partout, des corps et des lambeaux de chairs. De nombreux bâtiments avaient aussi été détruits et seul s’élevait encore un grand bâtiment, dédié aux combats rotatifs. Poutine regardait les cadavres. Même les plus méconnaissables de ses hommes, il aurait été capable de tous les nommer. Il avait passé tant de temps en leur compagnie, à les entrainer… pour une telle boucherie. Oscar, lui, se retenait de rire avec difficulté. Il n’y voyait pas là un massacre, mais bien un Festin d’âmes, une récolte exceptionnelle pour le Rituel. L’arrivée de leur chef avait cependant le mérite de rendre des forces aux membres de Felicae. Canarticho et Insolourdo purent en effet mettre les Trioxhydre hors combat et se rapprochaient dangereusement du Dracologue. Polagriffe lui aussi avait été requinqué par la présence de son supérieur et avait réussi à asséner plusieurs coups puissants au Tranchodon, surpris par cet effort inattendu. Le Pokémon Glace prépara alors un Poing-Glace dans le but d’en finir avec le Dragon. Mais alors qu’il s’apprêtait à asséner son coup, quelque chose le freina. On aurait dit une sorte de fil invisible qui retenait son bras. Cette interruption dans ses mouvements fut fatale au Polagriffe. Tranchodon en profita en effet pour lui-même l’attaquer. Avec ses dents en forme de hachoir, le Dragon donna un énorme coup dans le cou de son opposant, lui tranchant la carotide. Polagriff tituba, les mains sur son coup, dans un effort désespéré pour stopper l’hémorragie. Mais rien n’y fit et il se vida de son sang en quelques secondes, titubant puis s’écrasant au sol, mort. C’est alors que Watson pensait avoir gagné son combat qu’une gigantesque plainte se fit entendre. Avant qu’il ne puisse réagir, son Pokémon dragon fut projeté contre les décombres d’un bâtiment par un Ultimapoing du Seigneur Poutine. Celui-ci était méconnaissable. Son visage était déformé par la colère et son uniforme s’était comme déchiré à plusieurs endroits. Il grognait comme un chien enragé en fixant le dragon qui avait tué son premier lieutenant. Les autres Pokémon de sa Garde Rapprochée observaient la scène avec effroi. Jamais ils n’avaient vu leur patron, rigide mais bienveillant, dans un tel état. Oscar lui, jubilait. Il était resté en arrière et observait la scène. Les choses allaient enfin devenir intéressantes. Les dents du Tranchodon avaient été brisées par l’impact. Pourtant, le dragon se releva, avec peine. Il avait plusieurs os cassés. Mais avant qu’il ne soit debout, Poutine sauta en l’air et, tel un catcheur, asséna un Marto-Poing fatal au dragon de Watson. Celui-ci cria et insulta Poutine qui, tout en courant en zigzag lui explosa la tête d’un nouveau coup de poing. Mais le Dracologue, dont la garde rapprochée s’était désintéressée avec la mort de Polagriffe, avait réussi à contacter des renforts. De partout surgissaient des dresseurs de Janusia, des membres du Clan, et même Kunz débarqua. En effet, il ne restait plus aucun membre de Felicae qui combattait encore dans Janusia, si ce n’était à cet endroit précis. Des dizaines de Pokémon à la fois furent envoyés combattre le Seigneur Poutine. Mais ce n’était pas suffisant. Edith, les Stones et Estelle regardaient la scène sans rien faire. Poutine combattait de façon si désordonnée que tous les combattants s’y perdaient. Ainsi déstabilisés, ils encaissaient des coups souvent fatals sans comprendre d’où ils venaient. Malgré les efforts conjugués de plus de trente dresseurs, Poutine mit à mort ainsi tous les adversaires qui lui étaient envoyés, même le Shaofouine de Kunz. Les inconscients qui se jetèrent dans le champ de bataille pour venir en aide à leurs Pokémon furent eux aussi tués sans plus de pitié.Puis subitement, Poutine se calma. Autour de lui, il y avait des dizaines de cadavres. Il regarda autour de lui en reprenant sa respiration. Il était encerclé de dresseurs. Il y avait aussi sa Garde rapprochée, qui tremblait d’effroi. C’est alors qu’il sentit quelque chose de chaud couler sur sa tête. C’était son propre sang. Dans la bataille, un Mangriff était parvenu à le blesser avant de rendre l’âme. Il sentait aussi qu’il était fatigué de se battre. Il avait du mal à reprendre son souffle et savait que, s’il continuait à se battre, il finirait tôt ou tard par mourir. Ce n’était pas là son plus grand problème. Non, il s’inquiétait plus pour ses amis, Insolourdo, Canarticho, Eoko et Grodrive. S’il mourrait, il ne faisait aucun doute qu’ils seraient eux aussi mis à mort. - Exterminez-moi cet enfoiré ! cria soudainement Kunz en pointant Poutine du doigt. Un Karaclée et un Judokrak se précipitèrent vers le Seigneur de Felicae. Mais avant que ceux-ci ne puissent le toucher, il cria quelque chose à ses compagnons et Grodrive invoqua un Brouillard épais. Lorsque celui-ci se dissipa, sous l’effet du Pyrax d’Edith, il n’y avait plus que les deux Pokémon Combat, mis K.O. Poutine et sa Garde, eux, avaient disparus. ____________________________________ La disparition de Poutine était sur toutes les langues. Les Dracologues et Topdresseurs survivants du massacre désiraient absolument retrouver ce Spinda et le mettre à mort. Kunz lui-même était plus que d’accord, car il voulait venger la mort de Watson. Il fut alors décidé de fouiller la ville de fond en comble pour retrouver et tuer les derniers membres de Felicae qui étaient encore, peut-être, dans l’enceinte de la ville. Lorsque le groupe de Jotho rejoignit le Clan avec Henry, ils s’écoutèrent mutuellement pour savoir ce qui s’était passé. Tout le monde parlait de l'attitude du Seigneur Poutine. On ne savait pas quoi penser. Marie était tellement émue d’avoir retrouvé son père, qui marchait avec difficulté et était encore à moitié inconscient, qu’elle ne s’exprimait pas sur le sujet. Les retrouvailles auraient pu être plus joyeuses. Finalement, le Clan se rendit à l’arène de Janusia, qui avait été reconvertie en Centre de soin à cause des récents événements. Henry y fut examiné rapidement. Son état ne pourrait que s’améliorer, mais il avait besoin de repos. Pourtant, au fur et à mesure que la journée avançait, il se sentait de mieux en mieux et commençait à comprendre ce qu’il se passait autour de lui. Sa fille restait avec lui en permanence. Blanche, Hector, les Stones et Estelle se relayaient pour leur tenir compagnie tandis qu’Edith essayait de superviser la fouille avec un Kunz particulièrement énervé et instable. Il y avait apparemment des excès de la part des dresseurs, qui tuaient les survivants de Felicae sans aucune pitié, malgré les remontrances de la jeune Sage.Puis, alors que le soleil se couchait, Henry demanda à voir Xatu. ___________________________________________ Grâce à l’attaque Tunnel d’Insolourdo, Poutine et ses compagnons étaient parvenus à fuir le combat. Ils s’étaient réfugiés dans le bâtiment des combats rotatifs. Eoko était en train de soigner la tête de son patron avec des bandages discrètement volés par Canarticho. Ils occupaient le dernier étage et étaient parvenus à rester cachés aux yeux des quelques dresseurs venus fouiller trop négligemment.Grodrive, qui surveillait l’entrée, fit soudainement un geste. Quelqu’un pénétrait dans le bâtiment et se dirigeait vers eux. Ils se cachèrent dans une sorte de placard juste à temps. Ce furent Henry, supporté par Scalproie et Grodoudou, Marie, Xatu, Mistigrix et Edith qui entrèrent dans la pièce.- On sait que vous êtes là, Poutine, déclara Edith. Le Spinda soupira et ouvrit la porte du placard. Il prit une position de salut militaire, droit et fier, un bandage à la tête. Ses compagnons sortirent et l’imitèrent. - Je suis prêt à me rendre et à subir mon châtiment, mais je refuse que vous touchiez à mes protégés, dit le Spinda.- Nous ne sommes pas là pour ça, dit Marie. - Alors quoi ? - Juste pour vous dire merci, dit Henry. Le Seigneur Poutine cligna des yeux, sans comprendre directement. Puis il baissa le bras et soupira.- J’ai fait ça pour moi… pour me rendre bonne conscience. - Comment cela ? demanda Edith. - Vous savez, j’ai de plus en plus de mal à croire en la Cause de Felicae, dit Poutine en détournant les yeux, presqu’honteux. Les actes qu’on nous demande d’accomplir me semblent … si immoraux, parfois…Il soupira à nouveau et fixa Henry. - Aujourd’hui, Maitre Lumen m’a demandé de sacrifier des centaines d’hommes pour que nous puissions activer l’Arme. Je n’ai eu d’autre choix que d’accepter de les envoyer à l’abattoir. En vous rendant votre liberté, j’espérais que cela m’apaiserait, que j’allais retrouver confiance en mon Maitre. Mais cela n’a pas suffit… - Alors pourquoi est-ce que vous ne nous rejoindriez pas pour combattre la Secte ? demanda Marie.- Pardon ?Poutine regardait Marie, incrédule. Elle semblait tout à fait sérieuse. - Malgré le massacre dont je suis l’auteur aujourd’hui, vous voudriez combattre à mes côtés ? demanda Poutine.- Evidemment, les autres dresseurs veulent votre peau, dit Edith. Mais nous pourrions vous cacher momentanément, au QG du Clan, par exemple ? - Ou simplement vous permettre de fuir, dit Henry. Vous êtes haut placé, vous seriez un informateur en or. Poutine semblait réfléchir. Soudain, Mistigrix et Xatu s’exprimèrent eux aussi, dans un langage seulement compris des Pokémon. Mais il était évident qu’ils proposaient aux militaires de rejoindre la Troupe quand toute cette histoire sera terminée. Les amis de Poutine semblaient particulièrement intéressés et lui-même éclata de rire. - Hé bien… c’est d’accord. Vous pouvez maintenant considérer que je suis des vôtres ! Je rentrerai au QG pour…Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Il y eut une énorme secousse et le plancher s’écroula sous leurs pieds tandis que le plafond leur tombait dessus. Les humains et Pokémon tombèrent violement d’un étage. Mais quand Edith releva les yeux, elle constata que Poutine était resté à l’étage supérieur. De sa seule force physique, il maintenait le plafond pour l’empêcher de tomber un peu plus. - Fuyez, je ne tiendrai pas des heures, leur cria-t-il, le visage déformé par l’effort. Edith regarda autour d’elle. Parmi les décombres, Henry peinait à se relever, malgré l’aide de Marie, Grodoudou et Scalproie. Les Pokémon de la Garde Rapprochée étaient eux aussi là. Xatu adressa à la Sage un regard évocateur et elle approuva d’un signe de tête. - On va se téléporter, cria-t-elle au Spinda. Mistigrix va emmener vos amis plus loin et on vient vous chercher dans une minute. - Si c’est dans une minute, pas de souci, mais n’hésitez pas à vous grouiller, répliqua Poutine. Ainsi, soudainement, les nouveaux alliés du Seigneur Poutine disparurent de sa vue, téléportés plus loin. Il soupira sous l’effort qu’il devait fournir. Il devrait être capable de tenir encore un moment, assez pour leur laisser le temps de revenir. Quelques secondes plus tard, soulagé, il vit du mouvement à l’étage de dessous. Mais il déchanta en apercevant le Seigneur Oscar. - Vous voilà dans une drôle de situation, Seigneur Poutine, déclara le Tutankafer sous son masque. - Mais qu’est-ce que vous fichez là, bon sang, Oscar !? - Je suis venu vous faire mes adieux. Poutine faillit lâcher prise aux mots d’Oscar. Cela ne présageait rien de bon.- Vous aurez été très utile à Felicae. Maitre Lumen est content, très content. Je pense qu’il est préférable qu’il conserve un bon souvenir de votre personne, n’est-ce pas ? - Oscar, sale enfoiré, cracha Poutine. - Je dois reconnaitre que votre performance était spectaculaire ! Tenir tête à tant d’adversaires de haut niveau en même temps ! Mais si je n’avais pas activé votre Colère, nous n’en serions pas arrivé là, pas vrai ? - Comment ça ? C’est la mort de Polagriffe qui m’a… - Mort que j’ai provoquée en l’entravant dans son mouvement. - QUOI ?! rugit Poutine en commençant à trembler sous la colère. VOUS ???Soudain, Poutine sentit comme des fils de marionnettes attraper ses bras et ses jambes. C’était Oscar qui manipulaient ses liens invisibles. La colère disparut soudainement du Spinda en uniforme et, saisit d’effroi, il vit le Tutankafer tirer sur les liens, le faisant chuter. Plus personne ne soutenait le plafond. ___________________________________ Edith, Marie, Henry, Grodoudou et Scalproie avaient été téléportés par Xatu non loin du bâtiment qu’ils occupaient quelques secondes avant. Ils virent rapidement ce qui avait provoqué l’effondrement de l’infrastructure. C’était Kunz et ses deux Pokémon Combat qui s’apprêtaient à recommencer quand Edith leur cria d’arrêter.- Mais qu’est-ce que vous foutez, bordel ? - Un informateur m’a dit que cet enfoiré se cachait là-dedans ! expliqua Kunz. Alors je casse tout, et il meurt ! - Nom de dieu, mais vous êtes…Soudainement, un bruit retentit et le bâtiment des combats rotatif s’effondra, soulevant un gigantesque nuage de poussière et de débris. Lorsque celui-ci disparut, il ne restait que des décombres et des gravats. - Merde… dit Marie en plaquant sa main devant sa bouche, horrifiée. Il… - Il a eu son compte, vous pouvez me croire ! ricana Kunz. - M’enfin, mais qui vous a prévenu ? demanda Edith.- Ho, un gars accompagné d’un Tutankafer, pourquoi ? ____________________________________________ Oscar était de retour au QG, ayant emprunté une faille juste à temps. François Lumen l’attendait, assis sur son trône. Pyst, Herba et Fédéon étaient eux aussi présents. Spectra, elle, était toujours en train de surveiller le Conseil des 4 de Hoenn. - Ha, vous voilà, Seigneur Oscar ! s’exclama François Lumen. Alors, des nouvelles du Seigneur Poutine ? - Maitre Lumen, j’ai le regret de vous apprendre que le Seigneur Poutine nous a quittés.La nouvelle ne sembla surprendre personne dans la pièce. Herba eut même un petit rire moqueur. - C’était quand même un drôle de petit comique, ce Seigneur Poutine, vous ne trouvez pas ? demanda-t-elle. - Je dirai plutôt que c’était un grand naïf, dit Pyst en éliminant un Cavalier de son plateau d’échec. Et à mon sens, c’est un défaut. - Quoiqu’il en soit, dit Fédéon avec une voix fatiguée en servant une coupe au Maitre de la Secte, nous avons désormais 68% des âmes nécessaires au Rituel, ce qui veut dire que le Seigneur Poutine aura rapporté à lui seul plus de la moitié des ingrédients. - Il a découvert l’Arme et nous a donné jusqu’à sa vie pour notre Cause, dit François Lumen en se levant. Je bois à la santé du Seigneur Poutine, à votre fidélité à tous et à notre Gloire ! Et il avala le liquide rouge que contenait la coupe d’une seule traite. Sous son masque, Oscar riait aux éclats. |
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| Unpuis Romancier |
| Mer 6 Sep - 13:53 | |
| Chapitre 10 : L’orgueil d’être humain - Le Seigneur Poutine est mort ?! répéta Spectra sous la surprise. Spectra était de retour au QG après avoir laissé la Ligue d’Hoenn et ses représentants sous la surveillance de plusieurs Spectres et fidèles de Felicae. Elle se trouvait en présence des 3 Seigneurs toujours en vie, ainsi que de François Lumen, au dessus duquel flottaient toujours les 4 Mélancolux, et de Fédéon, un peu à l’écart. Elle venait tout juste de reprendre sa place auprès du Maitre de Felicae quand elle s’était étonnée de l’absence du Spinda en uniforme. - En effet, mademoiselle Spectra, confirma Oscar. Mais il nous a énormément rapproché de notre but final. - Il ne nous manque plus grand-chose, dit Fédéon en ajustant son monocle. Nous serons bientôt arrivés à la phase finale de notre Cause. - Vraiment ? s’exclama Spectra en retrouvant subitement le sourire. - C’est à cette chère Herba que revient la prochaine mission, annonça Pyst en déplaçant la Dame de son plateau d’échec à côté du Roi. Nous comptons donc sur elle pour mettre à feu et à sang Illumis et récupérer ce dont nous avons besoin. - Mes troupes sont prêtes à partir, répondit l’intéressée. Je n’attends plus que les ordres de Maitre Lumen. - Vous allez bientôt pouvoir vous mettre en route dans ce cas, dit François Lumen. Seulement, j’aimerais que Fédéon se joigne à vous. Le vieux majordome cligna des yeux et tourna la tête vers son Maitre. Herba jeta vers ce dernier un petit regard malicieux. Malgré son Doux Parfum, elle n’avait jamais réussi à « s’amuser » avec Fédéon, qui gardait toujours son flegme, quelque soient ses tentatives. Il n’y avait pas un seul autre membre masculin de Felicae qui pouvait s’en vanter, sauf, peut-être, François Lumen.- Il en sera fait selon vos désirs, Maitre Lumen, dit finalement Fédéon. - Parfait. Alors je pense que vous pouvez directement partir à la Capitale de Kalos ! - Je vais prévenir les filles, dit Herba en se relevant de son siège. Fédéon, vous préparez le transfert avec Oscar ?Fédéon approuva d’un signe de tête et la Roserade quitta la pièce pour retrouver, dans une grande salle, une cinquantaine de dresseuses, fidèles de Felicae. Elles avaient toutes été sélectionnées par Herba pour ne pas subir l’influence du Doux Parfum. Parmi ces femmes, une jeune coordinatrice du nom de Rosa Stone semblait réfléchir, accompagnée de son Sablaireau. Pyst, quant à lui, déplaça sur son plateau une Tour, un Cavalier et plusieurs pions, qu’il positionna devant les pièces adverses. ___________________________________________ Je n’avais pas encore de nom. Je vivais jusqu’alors dans un laboratoire. Plusieurs scientifiques faisaient des tests sur moi-même et mes semblables, dans le but d’étudier notre capacité Morphing et les limites de celle-ci. Mais leurs expérimentations ne se sont pas arrêtées là. Ces hommes se sont vite intéressés à notre capacité à nous transformer en humain. Très vite, ils se sont rendu compte que nous étions limités, car le code génétique des humains est différent de celui des Pokémon sur plusieurs aspects. Nous ne pouvions apprendre le langage des hommes simplement en nous métamorphosant. Notre Morphing était aussi limité dans le temps. Ils se sont donc mis en tête de nous rendre les plus humains que possible.Tout d’abord, à partir de cours de langue. En nous aidant à copier les cordes vocales des hommes, nous sommes parvenus à pouvoir produire les mêmes sons qu’eux. Encore fallait-il maitriser les rudiments de la langue, le vocabulaire, etc. Des professeurs particuliers nous ont ainsi donné des leçons, quasiment non-stop, pendant plusieurs mois. Logopédie, instituteurs, cours de vocabulaire… Parmi mes semblables, tous n’ont pas réussi à maitriser aussi bien le langage humain que moi. Au cours de différentes expérimentations, les scientifiques parvinrent finalement à produire une substance qui améliore nos capacités de Morphing. Elle fut injectée à tous les sujets de l’expérience. Nous étions désormais capables de rester un temps quasi illimité sous une certaine forme sans devoir en changer ou reprendre notre apparence de base. Mais ce n’était pas tout ! Nous pouvions désormais modifier nos gênes à loisir et produire des formes de notre invention, sans avoir à les copier d’un modèle déjà existant. Cependant, le Centre de recherche changea subitement de propriétaires. Nos expérimentateurs furent en grande partie renvoyés pour être remplacés par des inconnus et le but du Centre changea complètement. Ce n’était plus des recherches sur les Pokémon que menaient les scientifiques, mais bien sur les êtres humains et leurs limites à eux. Nous avons été forcés de nous métamorphoser en êtres humains pour subir différents tests barbares. Nous avons subit des attaques de Pokémon puissants, subit des tortures, des mutilations. Toutes ces recherches n’auraient jamais pu avoir lieu s’ils avaient utilisé de véritables êtres humains. Mais nous n’étions que des Pokémon à leurs yeux, des êtres insignifiants. Enfin est arrivé cette sombre journée. Nous n’étions plus que trois. La consigne était simple, rester sans bouger pendant qu’un Insécateur nous lançait l’attaque Guillotine, afin de tester la résistance des tissus humains face à cette attaque. Nous savions que c’était de la folie, mais nous avions peur de nous rebeller. Mais quand je vis la tête de mes camarades tomber et l’Insécateur se diriger vers moi, j’ai décidé de me battre. L’insecte ne put m’atteindre avant d’être lui-même brûlé vif, ayant métamorphosé mon bras droit sous le modèle de celui d’un Maganon. Voyant que je me rebellais, les scientifiques ont appelé tous leurs Pokémon pour me mettre à mort. Au bout d’une heure environ, j’étais la dernière personne vivante dans le Centre de recherches. J’avais repris une apparence totalement humaine. Si c’était ainsi qu’étaient traités les Pokémon, alors je ne voulais plus jamais être considéré comme tel. _______________________________ Au QG du Clan Distorsion, cela faisait un moment qu’Hector, Edith et Xatu étaient enfermés dans le bureau de la Sage. Blanche les attendaient en bougonnant, en compagnie de d’Eden et Ludwig. Estelle, Marie, Grodoudou et Scalproie étaient à l’infirmerie, pour tenir compagnie à Frederick et Henry. Les deux pères se remettaient chacun petit à petit. Les blessures de l’Ingénieur ne seraient bientôt plus qu’un mauvais souvenir tandis qu’Henry avait surtout besoin de repos. AZ, le roi géant, était toujours dans le coma. Les Pokémon de la Troupe et la Garde Rapprochée de Poutine, eux, campaient toujours en dehors du QG. Enfin, Edith, Hector et Xatu sortirent de la pièce. Blanche se précipita vers eux. Elle voulait lancer une réplique cinglante à Edith, mais en voyant l’air inquiet de chacun d’eux, elle se ravisa.- Quoi ? Vous connaissez la prochaine cible ? demanda-t-elle, subitement contaminée par l’anxiété de ses interlocuteurs. - Illumis, dit Edith. La capitale de Kalos. - Ils vont s’en prendre à une capitale ? s’exclama Ludwig en se rapprochant. Il y a plein de civils là-bas ! - On a déjà contacté les autorités, ils sont en train d’évacuer et d’organiser la défense, comme à Janusia. - C’est la ville de Frederick et Estelle, non ? demanda Eden. Ils vont se faire un sang d’encre, ils connaissent pas mal de monde là-bas, des amis, des voisins… - Nous savons aussi qui dirigera l’assaut. C’est la Roserade, celle qui a volé la clé à Marie alors qu’on affrontait l’Aquali et Spectra. A ces mots, le visage des Stones blanchit. Une larme perla aux yeux d’Eden et Ludwig posa ses mains sur ses épaules tandis qu’elle baissait la tête. - Cela veut dire que … Que Rosa… dit Eden d’une voix tremblante. - Il est en effet fort probable qu’elle soit présente, dit Hector. - Ludwig, Eden, je sais qu’il s’agit de votre fille, dit Edith avec un regard sombre, mais justement, il serait peut-être préférable que vous restiez en dehors de ces combats… - Quoi ? s’indigna Ludwig. Hors de question ! - Vous avez besoin de mon Abra pour y aller, dit Eden. Je viens aussi !Edith soupira. Puis elle redressa ses lunettes et haussa les épaules. - Préparez-vous, dit-elle. Nous partons dans dix minutes. _______________________________________ Une vingtaine de dresseurs du Clan Distorsion, la quasi-totalité de la Troupe, Marie, Blanche et Hector se retrouvèrent au dehors pour procéder à la téléportation. Henry et Frédérick étaient restés seuls à l’infirmerie, n’ayant pas encore assez récupéré pour se joindre aux combats. Edith ne cessait de jeter des regards soucieux vers Eden et Ludwig. Elle avait peur qu’ils ne fassent une bêtise ou ne tombent dans un piège qui utiliserait Rosa. Mais il était vain de les empêcher de se joindre à eux, puisqu’Eden avait de toute façon Abra pour se téléporter, comme elle l’avait très justement fait remarquer. Aussi, grâce à Mistigrix, Xatu et Abra, le groupe débarqua devant la Tour Prismatique, symbole d’Illumis. Edith s’organisa rapidement avec les dresseurs présents. Apparemment, Narcisse et Dianthéa, de la Ligue de Kalos, étaient présents, mais ils s’étaient disposés dans différents quartiers. Illumis est une grande ville. L’évacuation avait été passablement compliquée et, même si le Champion avait dû quitter la ville pour s’occuper des civils, un maximum de combattants était resté. Le Clan, lui, combattrait sur la place de la Tour. L’assaut de Janusia avait prouvé que les adversaires pouvaient débarquer de tous les côtés. Aussi tout le monde se dispersa et patienta. Ils étaient tous très nerveux. Enfin, un peu moins d’une heure après l’arrivée du Clan, des failles s’ouvrirent partout dans Illumis. En sortaient des femmes et leurs Pokémon. Sur la Place de la Tour Prismatique, la faille qui s’ouvrit attira directement l’attention des membres du Clan qui se rassemblèrent pour affronter ceux qui allaient en sortir. Ce furent d’abord plusieurs Munja qui s’échappèrent de la Faille pour se disperser un peu partout. Mais après suivirent 5 femmes très belles, ainsi que leurs Pokémon, un Ursaring, un Léviator, un Steelix, un Bouldeneu et un Tyranocif. Mais ce n’était pas ces Pokémon que redoutait le plus le Clan, mais bien le Seigneur Herba, qui suivait les dresseuses, un large sourire aux lèvres. Malgré tout, les 5 femmes ne semblaient pas rassurées. Elles et leurs Pokémon étaient encerclés par une trentaine de dresseurs et d’encore plus nombreux Pokémon. - Vous êtes cernées, ce serait sympa si vous vous rendiez sans faire d’histoire, lança Blanche. - Dieu du ciel ! s’exclama Herba d’une voix faussement apeurée. Mais que peuvent donc faire six jeunes femmes face à autant d’adversaires ! N’y-a-t’il personne pour nous aider ? - Arrête de jouer la comédie, espèce de salope ! lança Eden.- Tient tient tient… ne seriez-vous pas Eden Stone, la mère de Rosa ? dit Herba en remarquant la peintre. Ho, et ce cher Ludwig est là aussi ! Votre fille est vraiment charmante, vous savez ? - Crocorible ! cria Ludwig. Attaque Machouille ! Le Crocorible de Ludwig se jeta dans la mêlée, droit vers Herba. Les femmes poussèrent des exclamations effrayées, mais avant qu’elles ne puissent réagir, Herba pointa son bras à la Rose bleue vers l’assaillant et tira un coup de Bomb Beurk phénoménal, tel un boulet de canon, qui souleva le Crocorible et le projeta bien plus loin, au point de disparaitre des regards du Clan dans la ville d’Illumis, mais produisant un grand vacarme en retombant, non loin de la Place Rouge. - Crocorible ! Cria Ludwig. Merde… - Je vois néanmoins que ce n’est peut-être pas grâce à vous que Rosa connait les bonnes manières. S’en prendre à de pauvres femmes innocentes, quelle honte ! - Innocentes !? cria Eden. Tu te fous de nous là ! - Eden, Ludwig, calmez-vous ! cria Edith. On est de toute façon bien supérieurs en nombre, elles ne pourront pas nous vaincre. - Hélas, vous avez surement raison, dit Herba en soupirant. Vous êtes supérieurs en nombre. A moins que je ne m’arrange pour rétablir l’équilibre ?Et, sans attendre, elle laissa s’échapper son Doux Parfum. Celui-ci était inutile sur les individus de sexe féminin et, ni Edith, ni Blanche, ni Marie, ni Estelle, ni Eden, ni même Grodoudou, Kaede ou Mistigrix, ne semblaient l’avoir remarqué. Mais tous les autres hommes et beaucoup de Pokémon regardaient maintenant Herba et les 5 femmes d’une manière béate, presque ridicule. - Hey mais… qu’est-ce que tu fiches ? s’exclama Blanche en voyant le regard d’Hector à côté d’elle. - Qu’est-ce qui leur arrive ? demanda Marie en voyant plusieurs dresseurs du clan dans le même état. - Je n’ai pas hérité d’une Force de Colosse, ni même d’une régénération rapide, ou d’un corps qui défie les limites de la physique, dit Herba en ricanant. Même mon Bomb'Beurk demande un large temps de recharge. Mais j’ai à la place un contrôle parfait sur l’esprit des hommes qui ont le bonheur d’être en contact avec les phéromones de mon Doux Parfum. Grodoudou fut la première à réagir, en donnant une baffe à Scalproie pour qu’il se ressaisisse. Elle lui cria alors quelque chose et le Lanceur de Couteaux, toujours un peu déstabilisé, s’éloigna de la Place, tout en jetant tout de même des regards vers Herba. Puis les 5 femmes ordonnèrent à leurs Pokémon d’attaquer les hommes et deux dresseurs furent ainsi tués sans même avoir réagi. Mistigrix imita alors l’exemple de Grodoudou avec Xatu et les Pokémon de la Troupe et les femmes du Clan firent de même. Rapidement, les hommes quittèrent la place, Hector ayant même le nez en sang après que Blanche lui ait donné un coup de poing pour le réveillé efficacement. Herba avait fait rapidement cesser l’action de ses subordonnées et regardait, satisfaite, le nombre de ses opposants baisser de plus de moitié. - Pars à la recherche de Rosa ! cria Eden à Ludwig alors qu’il s’éloignait aussi. Son mari acquiesça et courra tout d’abord vers la Place Rouge, dans l’espoir de retrouver Crocorible ou sa fille. Les autres hommes se répartirent ensuite dans la ville pour aider les autres à combattre le reste de Felicae. Heureusement, le Doux Parfum avait une portée limitée à la Grande Place. Mais seulement, Herba et ses alliées ne faisaient plus face qu’à Edith, Blanche, Eden, Marie, Estelle, Grodoudou, Mistigrix, Cupcanaille, Rhinocorne, Eoko, ainsi que six autres dresseuses du Clan. Autant dire que comparé à l’accueil qu’elles avaient d’abord eu, il n’y avait plus personne. ____________________________ Lorsque les failles se sont ouvertes pour que Felicae passe à l’assaut, un groupe de 4 femmes avait dû directement faire face à Narcisse. C’est sans mal qu’il les ratatina rapidement et les fit prisonnières. Il allait les ramener dans un lieu sûr, préférant un jugement équitable à une boucherie, quand leur chemin croisa celui d’un vieil homme en costume de majordome. - Narcisse du Conseil 4 de Kalos, je présume ? demanda Fédéon en s’avançant lentement. - Si vous êtes de Felicae, envoyez-donc votre Pokémon, que nous réglions ça rapidement, répondit Narcisse, devant qui Tortank était prêt à combattre. - Je n’ai pas de partenaire, annonça le vieil homme. A ces mots, Narcisse cligna des yeux et Tortank lui jeta un coup d’œil, d’un air plus détendu. A ce moment précis, Fédéon passa à l’attaque. Le Pokémon Eau ayant baissé sa garde, il eut tout juste le temps de voir que Fédéon était désormais juste à côté de lui. Ce qu’il ne vit pas cependant, c’est que ses bras étaient désormais semblable à deux grandes faux qui s’enfoncèrent violemment dans sa chair, allant même jusqu’à percer sa puissante carapace. Le Tortank cracha du sang avant de s’effondrer lorsque Fédéon retira ses lames de son corps. Narcisse poussa une exclamation d’effroi et recula, le visage déformé par la peur et la colère. Même les dresseuses captives semblaient effrayées par le spectacle. - Qu’est-ce que… Mais…, parvint-il tout juste à dire.- Ne vous inquiétez pas, ce ne sera plus très long, dit Fédéon en contournant le cadavre du Pokémon, ses bras reprenant une forme normale. - Vous n’êtes pas… vous n’êtes pas humain ! dit sèchement Narcisse tout en reculant. Fédéon s’arrêta subitement de marcher, fixant Narcisse. Si son expression n’avait pas changé, son regard indiquait nettement qu’il n’appréciait pas cette remarque. - Pourtant, je partage avec vous ce qui, à mon sens, est le propre de l’homme, dit Fédéon en métamorphosant son bras droit en un Trident. - Vous n’êtes pas humain ! cria Narcisse. Vous n’êtes qu’un m…Narcisse fut subitement interrompu par le Trident qui logea ses trois points dans son crâne. Avec une vélocité impressionnante pour son apparence, Fédéon s’était jeté sur lui et soulevait désormais le corps du membre du Conseil de Kalos à quelques centimètres du sol.- C’est l’orgueil d’être humain qui fait de moi un homme, comme vous, susurra-t-il à l’oreille du dresseur déjà mort. Il métamorphosa encore son bras pour lâcher le corps, qui retomba comme une vieille poupée de chiffon, et repris sa forme habituelle. Puis le Majordome trancha les liens des dresseuses. Alors qu’il leur donnait de nouveaux ordres pour continuer la bataille, un énorme bruit retentit. Quelque chose était tombé non loin d’eux, près de la Place Rouge. Il expédia les fidèles de Felicae et décida d’aller voir par lui-même ce qui avait provoqué autant de bruit. _____________________________________ Depuis que j’avais quitté le Centre de Recherches, je changeais régulièrement d’apparence, tout en restant sous forme humaine. J’avais rejoins la ville de Céladopole et j’observais sans cesse les hommes. Pour vivre, j’ai dû me mettre à voler de l’argent à des êtres humains et ainsi pouvoir payer un logement à l’hôtel et de quoi manger. Je ne garde que peu de souvenirs de cette période de ma vie. Combien de temps suis-je resté ainsi ? 1 mois ? 1 ans ? 10 peut-être ? Je n’en sais toujours rien. Mais je me souviens nettement de cette journée où j’ai rencontré cette jeune fille. Elle devait avoir 25 ans. Dresseuse d’origine de Safrania, elle était incroyablement belle. Je me suis mis à la suivre, à l’observer, sans d’abord oser l’accoster. L’apercevoir chaque jour un peu était presque devenu une obsession. Je l’ai suivie pendant son voyage jusqu’à Cramois’île. Je savais bien des choses sur elle. Elle était allergique aux pommes, mais adorait les autres fruits. Ses parents étaient tous les deux policiers à Safrania et s’appelaient Fédéon et Charlotte Tell. Elle-même répondait au doux nom de Julie…Lorsqu’enfin vint le jour où je me suis présenté à elle. J’avais opté pour une apparence que j’espérais plaisante, connaissant ses goûts. Je me suis ainsi fait passer pour un jeune homme de son âge, qui voyageait en solitaire, sans Pokémon, pour voir le monde. Nous avons de suite sympathisé. Comme elle me demandait mon nom, j’eu un un instant d’hésitation. Je n’en connaissais quasiment pas. Je choisi donc de copier le nom de son père pour me rapprocher d’elle. Depuis lors, mon nom est Fédéon. Rosa et son Sablaireau erraient dans Illumis. Débarqués sur la place Jaune, la coordinatrice et son Pokémon avaient réussi à se séparer de son groupe. Elle voulait à tout prix retrouver ses parents. Mais en voyant, de loin, des membres de Felicae être battues et parfois tuées par les protecteurs de la ville, elle prit peur et se cacha avec Sablaireau. C’est dans un petit restaurant abandonné qu’elle trouva refuge. Assise en position fœtale, elle pleurait silencieusement tandis que Sablaireau tentait de la réconforter. Ce Pokémon, elle l’avait capturé dans le Désert Delassant alors qu’il n’était qu’un Sabelette, avec l’aide de son Rosélia. A l’époque, elle ne l’employait que pour entrainer Roselia dans ses prestations pour les Concours. Mais les choses avaient beaucoup changé depuis ce jour, huit ans auparavant, où son amie avait été décapitée sous ses yeux par la mâchoire d’un Coudlangue qui hantait encore ses cauchemars les plus sombres. Lorsqu’elle avait été délivrée par ses parents, Henry, Blanche et Edith, Rosa était entrée en dépression. Elle avait du mal à faire son deuil. Son père lui avait bien capturé un nouveau Roselia, mais ce n’était nullement pareil et elle l’avait vite relâché, sans l’avouer à ses parents. Sabelette était alors devenu son partenaire de prédilection, même s’il montrait plus d’aptitudes aux combats qu’aux concours. Même son père avait reconnu la valeur de ce Pokémon. Mais, il y a à peu près deux ans, elle avait fait la rencontre d’une Roserade qui, étrangement, en savait long sur elle. Celle-ci répondait au nom d’Herba. Elle lui vanta les mérites de Felicae et lui apprit que le but de la Secte était, ni plus ni moins, de ramener à la vie les êtres chers des fidèles. D’abord sceptique, Rosa finit par se laisser convaincre et rejoint en secret la Secte. Herba lui proposa alors de devenir, momentanément, sa partenaire. Felicae avait besoin d’elle pour surveiller le Clan Distorsion. Soudainement ramenée à la réalité par cette demande, Rosa accepta néanmoins de trahir les siens, à la condition que personne ne meurt, et encore moins ses parents. Herba promit de faire son possible. Ainsi les évènements s’étaient enchainés et Rosa avait dû définitivement quitter ses parents pour le Mont Mémoria. Mais même si le Seigneur Herba se montrait bienveillante envers elle et les autres femmes du Clan, elle ne se sentait plus à sa place. De plus, les plans de Felicae ne lui inspiraient plus aucune confiance. Assise dans le coin d’un petit restaurant, Rosa sécha ses larmes avant de se relever. Elle adressa un regard décidé à son Sablaireau qui acquiesça. Il fallait retrouver ses parents. Ils sortirent et firent leur possible pour rester discrets. Illumis était une grande ville. Retrouver ses parents ne serait pas évident. Autant s’y mettre le plus vite possible. Un peu plus loin, Ludwig avait retrouvé son Crocorible. Il s’était précipité vers lui avant qu’il n'ait atteint la Place Rouge, apparemment en forme malgré la puissance du Bomb'Beurk d’Herba. Ils avaient un but similaire à celui de Rosa et Sablaireau. Se retrouver.Herba et les 5 femmes affrontaient le Clan sur la place du la Tour Prismatique. Les combattantes s’étaient vite rendues compte que le Parfum impliquait aussi d’utiliser des Pokémon exclusivement féminins. Ainsi, si Edith pouvait utiliser Pyrax et Branette, Scorvol se trouvait ici inutile. Il en allait de même avec le Smogogo d’Estelle, mais Nidoqueen n’avait pas de souci à se faire. Les Pokémon des 5 dresseuses étaient plutôt talentueux et Herba manipulait un Fouet d’épines qui n’était pas là pour arranger les choses. Mais les Pokémon d’Edith, Eden, Blanche, Estelle, Marie et des dresseuses du Clan étaient eux aussi expérimentées. Les forces, pour une fois, semblaient à peu près à égalité. Eden et son Aligatueur, malgré qu’elles soient défavorisées par les types, s’en prenaient le plus possible à Herba, avec l’aide notamment du Pyrax d’Edith, qui s’inquiétait qu’Eden prenne des risques inconsidérés. Blanche, elle, combattait Léviator et Ursaring avec Ecremeuh et l’aide de Marie, Grodoudou et Kaede. Estelle et deux autres dresseuses s’attaquaient au Steelix qui montrait une grande résistance aux coups et une grande rage au combat. Sa dresseuse, par ailleurs, n’hésitait pas à utiliser la Tour Prismatique pour simuler l’attaque Eboulement qui s’abattit sur tous les dresseurs du terrain, faisant disparaitre le Magneton d’une de ses opposantes sous les décombres. Les autres dresseuses de Clan Distorsion, enfin, affrontaient Bouldeneu et Tyranocif. Même lors des Soldes du Centre Commercial, il n’y avait jamais eu autant de rage dans un combat entre femmes. ________________________________ Nous avons vécu des mois magnifiques avec Julie. Je l’ai aidée dans son voyage, la conseillant pour ses combats, l’aidant à capturer de nouveaux partenaires. Je lui faisais aussi la cuisine, connaissant ses goûts par cœur. Quand il le fallait, je la rassurais, je la réconfortais. Lorsqu’elle fut malheureusement éliminée aux huitièmes de finale de la Ligue du Plateau Indigo, je lui ai apporté tout mon soutien et lui ai fait retrouver le moral. Puis, prenant mon courage à deux mains, je l’ai embrassée pour la première fois. Je me souviendrai jusqu’à ma mort de ce délicieux moment. Notre relation désormais sans ambiguïté, nous avons continué notre voyage à Jotho pendant encore quelques temps. Arrivés à Doublonville, Julie me proposa de retourner à Safrania en prenant le train Magnétique, pour me présenter à ses parents. J’acceptais évidemment. Nous arrivions mal, cependant. Une organisation criminelle sévissait alors à Safrania et la mère de Julie venait tout juste d’en être victime. Elle se trouvait à l’hôpital. Nous fûmes néanmoins accueillis par Mr Tell avec beaucoup de sympathie, qui se réjouissait de revoir sa fille, accompagné qui plus est. Il plaisanta même sur le fait que j’étais bien la première personne qu’il rencontrait à partager le même prénom que lui. Depuis plusieurs mois, j’arborais la même apparence humaine. Il était toujours hors de question pour moi de me considérer comme un Pokémon. J’étais un humain, point. Jamais je n’avais eu le courage d’avouer la vérité à Julie, puisque moi-même je ne l’assumais pas. Mais, lors d’un diner en compagnie de Julie et son père, à l’occasion de l’anniversaire de Julie, celui-ci pointa négligemment un appareil rouge vers moi. Cet appareil émit un petit bruit que Julie ne remarqua pas. Mais son père, lui, fut surpris. Sans un mot, je le vit discrètement pointer le Pokédex vers moi. Je fis semblant de rien, mais à l’intérieur de moi, je n’avais jamais eu aussi peur. Il me regarda avec une expression étrange puis continua son repas, en faisant semblant de rien. Je me disais qu’avec un peu de chance, il ne savait rien, que le Pokédex avait juste eu un mauvais réglage ou que, du moins, c’était ce que lui pensait. Mais à la fin du repas, il demanda à Julie de faire la vaisselle pour me parler… seul à seul. Nous montâmes à l’étage. J’avais une boule au ventre comme jamais. Arrivés à sa chambre, il me montra le Pokédex et m’expliqua ce que j’avais déjà compris. Cet appareil de malheur avait détecté un Pokémon, un Métamorph. Il m’accusa directement de tous les maux, me criant dessus et me traitant comme si j’étais un moins que rien. Car c’était ce que j’étais à ses yeux, puisque je n’étais pas humain. Puis il s’approcha de la porte pour descendre et annoncer à sa fille la vérité. Je ne pouvais le supporter.Alors je l’ai tué. J’avais encore mon bras en forme de hachoir planté dans son crâne quand Julie débarqua. Elle cria de peur et tenta de fuir. Je me précipitais vers elle pour la raisonner, mais rien n’y fit. Lorsqu’elle vit elle-même mon bras se métamorphoser, elle comprit et me repoussa davantage, me traitant de tous les noms. Des larmes coulaient sous mes yeux. Et je commis l’irréparable. Je voulais à tout prix son amour, son cœur, pour moi et moi seul. Je plongeais ainsi ma main dans sa poitrine pour en retirer son organe vital. Julie s’effondra. Je gardai un moment son cœur encore battant entre mes mains, comme un trésor, avant de me rendre compte de ce que ma Passion pour elle m’avait poussé à faire. Depuis ce triste jour, je cherche la rédemption par tous les moyens. J’ai décidé de prendre une apparence différente, vieillie, afin de ne pas attirer les regards d’autres femmes. J’ai un moment exercé le métier de Majordome, pour envoyer de l’argent anonymement à la mère de Julie, qui en sortant de l’hôpital avait découvert un bien macabre spectacle. Puis, bien longtemps après, je fis la connaissance de cet homme, François Lumen. Il faisait des promesses qui semblaient si incroyables que je me décidais de l’écouter, de le croire. Cet homme serait capable de ramener Julie et son père. Je devais pour cela l’aider, et ainsi me racheter pour mes péchés. Ainsi je me fis une place de plus en plus importante dans Felicae. J’étais devenu si important que François Lumen me proposa le titre de Seigneur de Felicae. Mais je refusais, car ce titre était réservé aux Pokémon. Et j’étais … je suis un humain. Je le serai même dans la mort. ____________________________________ Rosa et Sablaireau erraient dans Illumis. Lorsqu’ils s’approchaient des combats, ils s’approchaient doucement et, comme ils n’y voyaient ni Ludwig ni Eden, ils préféraient contourner. Même lorsqu’ils virent Hector, Cisayox et Scalproie affronter un Lockpin et un Excavarenne, elle préféra passer son chemin. C’était son père ou sa mère qu’elle voulait voir. S’approchant de la Place Rouge, elle vit alors une scène qui l’horrifia. Elle reconnu directement le Crocorible de son père. Il gisait dans les décombre d’une petite habitation détruite, comme si le Pokémon était tombé violement dessus. Elle s’approcha et constata avec effroi qu’il était mort. Mais si le choc avait dû le sonner, ce n’était certainement pas ça qui était en cause dans sa mort, mais plutôt la large blessure au niveau de sa poitrine. On lui avait enfoncé une arme dans le corps, c’était évident. Prise de bien mauvais pressentiments, Rosa fouilla d’abord un instant l’endroit, puis repartit à la recherche de son père. Elle décida d’éviter la Tour Prismatique, pour ne pas croiser Herba, en espérant que ses parents ne s’y trouvaient pas, et se dirigea vers la place Verte._____________________________________ Ludwig était toujours à la recherche de sa fille. Il était sur la Place Cyan et l’avait déjà fouillée de fond en comble. Il était tombé sur quelques dresseuses de Felicae, mais celles-ci étaient mises en fuite par Dianthéa en personne. Il se dirigea vers la Place Verte, pour procéder à la fouille de cet autre lieu, son Crocorible sur les talons. Et là, le miracle se produisit. Comme il arrivait sur la Place Verte, Rosa et Sablaireau y pénétraient eux aussi, par un autre côté. - Rosa ! cria Ludwig, soulagé d’enfin la retrouver. - Papa ! s’écria Rosa, un grand sourire aux lèvres en l’apercevant.Mais alors qu’elle allait se précipiter vers lui pour le serrer dans ses bras, elle vit le Crocorible. Elle s’arrêta dans son élan et regarda le Pokémon de son père. Leurs regards se croisèrent. Les traits de Rosa se déformèrent subitement quand elle comprit à qui elle avait à faire. Le Crocorible, lui, métamorphosa son bras en lame et, alors que Rosa criait quelque chose à son père et que celui-ci se tournait vers lui, avec une expression d’incompréhension sur le visage, il enfonça son bras dans son corps, le transperçant de part et d’autre. Il continua sa métamorphose pour reprendre sa forme de vieux majordome alors que Ludwig, toujours en vie, le regardait sans comprendre. - Vous m’en voyez désolé, Mr Ludwig Stone, dit-il en gardant tout son flegme. Et il retira son bras du corps de Ludwig, qui retomba dans une mare de sang. Il était encore en vie, mais se vidait de son hémoglobine de secondes en secondes. - PAPA ! cria Rosa en se précipitant avec Sablaireau vers le corps de son père et tentant, avec des morceaux de tissus, de stopper l’hémorragie. Fédéon les regarda quelques secondes, avant de s’en détourner. Il quittait la Place Verte d’un pas lent, son bras étant redevenu normal. Mais, toujours préoccupée par l’état de son père, Rosa releva subitement la tête, des larmes aux yeux. - ECLATEGRIFFE ! cria-t-elle.Fédéon fut surpris et se retourna. Trop tard. Sablaireau était déjà devant lui et lui asséna l’attaque avec force, déchirant le costume du Majordome. Il avait les marques des griffes dans son ventre et du sang commençait à s’en échapper. Fédéon eut un mouvement de recul et commença à métamorphoser son bras. Mais Sablaireau était sur le qui-vive. Il attaqua Fédéon au bras avant que le Morphing ne soit complètement réalisé, ce qui perturba la structure de son bras. Celui-ci s’effondra, comme devenu soudainement liquide.Rosa était toujours en train de s’occuper de son père. Mais elle fixait en même temps le combat, soutenant Sablaireau. La haine était en train de prendre de plus en plus de place en elle. Elle voulait tuer Fédéon. - ECLATEGRIFFE ! Répétait-elle inlassablement. DECHIRE-LE !!!Sablaireau montrait là toute sa force. Il visait en priorité les métamorphoses de Fédéon, l’empêchant de les mener à terme. Le Majordome, dont le corps ne ressemblait plus à rien de ce qu’il serait possible de décrire avec des mots, reculait et tentait, en vain, d’éviter les coups. Seul son visage était encore intact. Malgré la difficulté que présentait ce combat, il gardait un regard sérieux et ne laissait trahir aucun sentiment. Et pourtant, il faiblissait. Soudain, Fédéon tenta de métamorphoser son cou, pour en faire surgir une lance et abattre Sablaireau. Mais ce dernier avait le souci du détail et remarqua directement le changement d’aspect. Il y enfonça donc ses griffes et les fit descendre dans le torse d’un coup sec. Cette fois, Fédéon ne put se retenir de laisser échapper un cri de douleur. Il saignait de partout et sentait qu’une grave hémorragie venait d’émerger de ce coup. Il fallait à tout prix réparer les tissus. En temps normal, cela ne posait pas de problème, une simple métamorphose supplémentaire. Mais Sablaireau interrompait chaque tentative de Fédéon de se soigner, aggravant chaque fois plus son état.Soudain, Fédéon s’écroula. Il ne ressemblait plus à rien d’humain, même son visage avait été touché au final par les griffes de Sablaireau qui le fixait, prêt à continuer. Mais Fédéon ne bougeait plus. Le Pokémon hésita, puis retourna vers sa dresseuse et son père.- Tu as été magnifique, Sablaireau, dit Rosa en lui souriant faiblement. - R… Rosa…, balbutia péniblement Ludwig. Rosa se retourna vers son père, appuyant toujours sur un garrot de fortune qu’elle lui avait fabriqué pour tenter de le sauver et serrant sa main gauche. - Papa… économise tes forces… - Rosa… Rejoins maman près de la Tour… - Mais Papa… - Rejoins la… s’il-te-plait. Je vous aime… toutes les deux… Rosa continua de fixer le visage de son père. Elle sentit soudainement sa main faiblir dans la sienne et vit avec horreur la dernière étincelle de vie quitter son regard. Ainsi éclata-t-elle en sanglot, alors que Sablaireau lui tapotait légèrement le dos, avec lui-même quelques larmes aux yeux. Mais soudain, un mouvement derrière eux ramena le Pokémon Sol à la réalité. Il se retourna et vit que Fédéon s’était à nouveau métamorphosé. Il s’agissait d’un jeune homme, assez séduisant en apparence, qui devait avoir 27 ans. Il les regardait tristement. Sans attendre plus longtemps, Sablaireau se jeta sur lui et, à son tour, enfonça ses griffes dans le corps de Fédéon, comme il l’avait lui-même fait avec Ludwig auparavant. Pourtant, celui-ci ne réagit pas et se laissa faire. Il regarda le Sablaireau et lui sourit paisiblement. - Merci… de ne pas avoir touché à mon visage, lui murmura-t-il avant de retomber et d’expirer. ____________________________________ À la tour Prismatique, le Clan avait enfin repris l’avantage des combats. Après avoir mit KO Léviator, Steelix, Ursaring, Tyranocif puis enfin Bouldeneu, il ne restait plus qu’Herba. Dans ses attaques, elle avait surpris tout le monde en se servant de ses subordonnées comme boucliers pour échapper aux attaques de Pyrax et d’Aligatueur. Mais le combat tournait de plus en plus mal pour elle. - Tu vas crever, salope ? cria Eden alors qu’Herba évitait de justesse un Crocs-Givre d’Aligatueur. - Vous me le payerez… ruminait-elle pour elle-même avant de tirer en l’air un nouveau coup de Bomb'Beurk. C’était le signal pour Oscar, qui observait le ciel d’Illumis au loin, pour ouvrir la faille qui allait ramener le Seigneur Herba. Toutes les autres femmes de Felicae, cependant, resteraient à Illumis, pour que continue encore un peu la collecte d’âmes. La faille s’ouvrit derrière Herba et, un sourire plein de sarcasme, elle y pénétra alors que les Pokémon adverses jetaient un flot d’attaques sur elle pour l’atteindre, sans succès. Sur la place de la Tour Prismatique, le combat était finit. ______________________________ Rosa fut retrouvée par Hector. Elle lui expliqua tout ce qui s’était passé et il la ramena vers la Place pour retrouver sa mère, en prenant soin d’emporter le corps de Ludwig. Celui de Fédéon, lui, resta sur place. Lorsqu’elle vit sa fille, Eden poussa des cris de joie et de soulagement. Mais devant la dépouille de son mari, elle s’effondra et commença à pleurer. Elle écouta néanmoins tandis que Rosa expliquait ce qu’il s’était passé et à qui ils avaient eu à faire, Fédéon, un agent aussi dangereux que les Seigneurs, mais moins connus. Si Edith avait un peu de doutes devant les propos de Rosa, Xatu, en tant que Mentaliste, confirma qu’elle disait la vérité. - Il y a d’autres choses que je dois vous dire… dit Rosa. - Qu’est-ce qu’il y a encore ? demanda Edith.- Si c’est pour demander pardon, c’est déjà pardonné, dit Marie en lui souriant paisiblement. - Non, enfin si aussi… Mais je voulais juste vous dire… je connais les Plans de Felicae… je sais où se trouve l’Arme et le reste…Tous se turent et regardèrent Rosa. Même Eden cessa un instant de pleurer et fixa sa fille. _________________________________________ Je suis mort. Mort comme un humain, avec ce même visage que j'affichait aux moments les plus heureux de ma vie. Je n’ai peut-être pas pu la faire revenir après ma période de Folie, comme je me l’avais promis, mais je m’en vais de ce pas la rejoindre. Ho, faites qu’elle m’accepte enfin comme je suis… Comme l’homme que je suis… |
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